mardi 25 avril 2017

Croisières en famille (s) aux B.V.I.

Chloé à Saint Martin, devant Saint Barth'
La devise des Iles Vierges Britanniques : " Veillez !" comme les vierges sages, tandis que les vierges folles n'avaient plus d'huile dans leur lampe au moment d'accueillir l'époux.

Les Îles Vierges. Un archipel de plus de 100 îles étalées sur une cinquantaine de milles à l’Est de Porto Rico, partagé ente la Grande Bretagne (B.V.I.) et les Etats-Unis (USVI), et formant un labyrinthe abritant des criques idéales pour le mouillage ; découvertes par Christophe Colomb et baptisées ainsi à cause de leur multiplicité, en hommage aux 11000 vierges martyres de Sainte Ursule massacrées par Attila. Catherine sera heureuse de raconter cette belle histoire à ceux qui la lui demanderont.
Passage du pont levant in extremis, pour quitter la lagune de Simpson Bay, à Saint Martin : nous avons failli perdre une nuit de navigation, une journée de croisière....
A nous, les Iles Vierges !
Elise arbore fièrement son "2 pièces "!

Avant de penser à la transat-retour qui approche, nous nous préparons à accueillir successivement les familles d’Emmanuel pendant une semaine, puis de Paul pendant 12 jours, pour explorer ce dédale d’îles vertes et basses situées à 70 milles à l’WNW de Saint Martin où Claire, François et Hélène, notre équipage précédent, viennent de nous quitter.
Clémentine et sa prise : un délicieux tazard
Alexandre, très à l'aise sur Alfred

Comme une malédiction, l’escale à Saint Martin a été une escale technique lourde. Il y 4 ans, le temps d’escale avait été consacré (vainement) à la réparation du pilote d’Alfred ; cette fois-ci, il s’agissait surtout de réparer la fixation du guindeau délabrée à Saint Kitts afin de pouvoir aborder les nombreux mouillages forains qui nous attendent aux Îles Vierges. Dominique espère découvrir Saint Martin avant d’aborder la transat dans 3 semaines… ou alors il faudra qu’Alfred revienne encore un coup de ce côté de l’Atlantique.

Emmanuel, Caroline, Pauline, Clémentine, Alexandre et Elise

Samedi 1er avril dans l’après-midi, nous avons la grande joie d’accueillir Emmanuel, Caroline et leurs quatre enfants à Saint Martin. Catherine est allée les chercher à l’aéroport Juliana pendant que Dominique terminait la préparation d’Alfred : ligne de mouillage à nouveau opérationnelle et filets de protection sur les filières pour les petits. Ils arrivent à bord à 16h30 et nous entamons une course de vitesse pour pouvoir appareiller le soir même et sortir du port de Marigot avant le fermeture du pont à 17h30 : faire la clearance de sortie, faire les pleins de GO, rendre la voiture de location… C’est chose faite à 18 heures, Alfred est libre, et nous pouvons prendre un premier ti’punch de bienvenue au coucher du soleil puis dîner avant la traversée de 70 milles jusqu’à Virgin Gorda.
Elise et Caroline, des Brésiliennes addictes de mer, de plage, de soleil.....



Emmanuel, expert en ti'punch

Après les fonds blancs martiniquais, l'apéritif en mer est une habitude familiale qui se transmet....

White Bay, sur Guana Island




Clémentine devant la tête d'iguane de Guana Island

Sur Eustatia Island, 4 ans après Los Canarreos à Cuba, avec  Elise en plus, et tous devenus poissons....




Eustatia Island, une belle-fille, une belle-mère et ses "coussins"

 





Pour Emmanuel, Caroline et pour nous, c’est un moment particulier : il y a 14 ans jour pour jour, ce sont eux qui nous accueillaient dans les mêmes circonstances lors de leur périple transatlantique sur ‘’Astrée’’. Maintenant, ce sont eux qui nous rejoignent sur ‘’Alfred’’ avec leur quatre enfants pour redécouvrir ces îles qui nous avaient enchantés : Virgin Gorda, Tortola, Jost Van Dyke etc…

Panorama des Baths, au sud de Virgin Gorda



Pauline aux Baths



Et Clémentine se prélasse...
En panne d’Alizé, après une nuit de moteur sous la lune naissante, nous arrivons en vue de Virgin Gorda le dimanche 2 avril au petit matin. Les enfants, encore en décalage horaire, se sont réveillés avec le jour. Les lignes sont rapidement mises à l’eau par Clémentine et, à l’approche de la côte, elle nous remonte un beau tazard de 2,5 kilos qui nous fera une bonne salade tahitienne pour le déjeuner. Peu après 10 heures, nous entrons par une passe entre les récifs dans Eustatia Sound pour un premier mouillage-plongée. Nous passons le reste de la journée à explorer les baies à l’abri des récifs au nord de Virgin Gorda et passons notre première nuit au mouillage, à l’abri sous le vent de Eustatia Island.
Après avoir fait notre clearance d’entrée à Spanish Harbour, nous restons le reste de la journée du lundi 3 avril à Tortola au mouillage des Baths : c’est un gigantesque chaos d’énormes blocs de granit enchevêtrés le long des plages de sable blanc, un paysage qui rappelle à la fois Ploumanac’h et les Seychelles, mais à l’échelle 10 ! Les enfants se régalent à explorer jusqu’au soir ce dédale où la marée s’insinue et nous restons au mouillage pour la nuit.

 


Commence alors notre pérégrination dans les Îles Vierges avec tous les jours le même programme dont nous ne nous lassons pas, fait d’arrêts-plongée d’arrêts-déjeuner et de mouillages pour la nuit. C’est d’abord un premier arrêt-snorkeling à Marina Cay : les enfants d’Emmanuel suivant dignement les traces de leur papa sont dans l’eau avec palmes et masques dès que le bateau est mouillé prés des cayes. Chacun raconte les merveilles qu’il a vues, les tortues suivies sous l’eau, les couleurs des poissons… la petite Elise qui n’était pas sur Alfred à Cuba il y a quatre ans, découvre le monde sous-marin et n’est pas la dernière ! Belle soirée et beau mouillage le soir devant la superbe plage de White Bay sur Guana Island ; Caroline et Emmanuel sont heureux de retrouver tous ces lieux après 14 ans et de les faire découvrir à leurs enfants.

 


Poursuite de cette re-découverte le lendemain vers l’île de Jost Van Dyke. Même programme de plongées, plages et châteaux de sable jusqu’au mouillage du soir à White Bay (encore une) au sud de l’île. De là, nous partons à pied dîner dans la baie voisine de Great Harbour, invités par Caroline de Emmanuel chez Foxy’s, ce restaurant mythique au bord de la plage où le rhum coule à flot et où les Américains viennent s’encanailler…. Les enfants sont très à l’aise dans cette ambiance musicale sous les cocotiers où nous prolongeons un peu la soirée, le temps pour Caroline et Emmanuel de s’éclater en dansant quelques rocks, les pieds nus dans le sable, comme il y a quatorze ans….




Sandy Spit

Chez Foxy's, 14 ans et 4 enfants plus tard....





Que de merveilles à découvrir !
Clémentine comme son père plonge sans arrêt pour admirer au plus près ce monde du silence


Le lendemain jeudi 6 avril, la brise est fraîche et nous faisons route sous grand-voile et génois réduits vers la partie sud de l’archipel et louvoyons dans le dédale d’îlots qui séparent Tortola des USVI. Petit arrêt aux Etats-Unis pour rompre la journée et déjeuner dans Haulover Bay sur l’île Saint John (US), puis poursuite de la route jusqu’à Norman Island, « l’Île au Trésor ». Nous resterons un long moment dans cette île dont les grottes remarquables, The Caves, inspirèrent Stevenson, à faire des plongées magnifiques dans les grottes et à Pelican Island, toute proche.
The Indians, près de Pelican Island


Clémentine, poisson parmi les poissons


Un sergent-major




Le poisson perroquet mâle dit bonjour au monsieur





Les chirurgiens nettoient notre coque



 


 

Un tête bleue devant les cerveaux




Un Manet inconnu

Le remora est un mauvais nageur et préfère se scotcher à un gros poisson, une baleine, un dauphin, une raie, une tortue, un bateau, etc....
   






Un quatre yeux

 
Pauline danse sous l'eau
Clémentine

 


Norman Island abrite un magnifique mouillage dans une large baie, The Bight, où nous avons la surprise de retrouver Alan et Nolwenn et leur fille Suzanne, de jeunes amis vannetais déjà croisés à la Martinique et à Marie Galante. Emmanuel profite de cet abri au calme pour faire une inspection soignée du gréement dormant en vue de la prochaine transat. Pauline et Clémentine réclament aussitôt de grimper aussi là haut pour aller voir la pomme du mat ; cette prouesse leur donne l’idée d’autres jeux possibles consistant à se jeter à l’eau en se suspendant aux drisses : tous les enfants y vont de leur acrobatie et nous restons un peu de temps à nous en amuser.
 


Pauline danse dans le ciel




La semaine s’est trop vite écoulée et il est temps de rejoindre l’aéroport de Tortola… Après une dernière nuit au mouillage de Marina Cay, nous venons mouiller à Trellis Bay le matin du samedi 8 avril. Le mouillage est à un coup de pagaie de l’aérogare et c’est l’heure des adieux…. mais c’est aussi le début d’un petite galère pour nos six voyageurs : avec beaucoup de peine, nous arrivons à obtenir quelques informations… l’avion a plus de 3 heures de retard ce qui compromet pour nos voyageurs la possibilité de la correspondance vers Paris à Saint Martin. Ils restent néanmoins sereins devant l’adversité et nous prenons un dernier déjeuner ensemble dans une gargote au bord de l’eau… Finalement tout se passera bien, le vol Air Caraïbe les aura attendus à l’aéroport Juliana … et ils auront même eu la possibilité de croiser en coup de vent la famille de Paul qui vient de Paris rejoindre Alfred !
Devant Trellis Bay, après l'enregistrement

Paul, Clémentine, Jules et Chloé





Quelques heures après le départ de la famille d’Emmanuel et Caroline, nous accueillons celle de Paul et Clémentine ; Jules et Chloé sont épuisés par ce long voyage et vont vite se coucher et, après le traditionnel ti’punch de bienvenue et un rapide dîner, leurs parents ne tardent pas à faire de même.




montée au cocotier sur White Bay, de Guana Island
Monkey Point, sur Guana Island




Enôôôrme tazard, pris par Jules


et presqu'aussi grand que Clémentine

Réveil aux aurores le lendemain dimanche 9 avril par une Chloé en pleine forme toujours calée sur le fuseau horaire de Paris. Nous nous adapterons à un décalage horaire adoptant des horaires d’hôpital pendant quelques jours : ptit’dej à 6 heures, déjeuner à 11 heures, dîner à 18h et tout le monde au lit à 20 heures ! Notre nouvel équipage commence à faire la connaissance du paradis où nous sommes en faisant une courte navigation jusqu’à Guana Island, le temps est magnifique pour ce premier après-midi de plage et de plongée.



Kite à Sandy Spit

Great Harbour, sur Jost Van Dyke


Initiation au hamac sur Jost Van Dyk


Une jolie pirate blonde boit son biberon



Le vent se lève le lendemain matin et Paul est heureux de pouvoir justifier l’encombrant matériel de kite-surf qui envahit la plage avant d’Alfred. Nous tirons un long bord pour trouver un bon spot pour lui, sous le vent de l’îlot Sandy Spit, à l’Est de Jost Van Dyke et Paul peut s’éclater dans une bonne ‘’session’’ de kite pendant que Jules et Chloé s’amusent sur la plage. Nous y restons toute l’après-midi et allons mouiller le soir dans la profonde baie de Great Harbour.

Le raisinier porte bien son nom





Ranger ! que d'émotions à contempler.....




Mardi 11 avril, même itinéraire que celui suivi cinq jours plus tôt avec Emmanuel et Caroline : louvoyage pour passer entre les îles à l’W de Tortola en direction de Norman Island, ‘’l’Île au Trésor’’. L’eau est magnifiquement calme et transparent pour des plongées sur The Indians, à côté de Pelican Island et dans les grottes de The Caves. Nous nous régalons tellement que nous y retournerons le lendemain après la nuit dans la baie The Bight
Chirurgiens bleus sur corail de feu doré

Poisson-coffre

Poisson-ange


Un monnaie caraïbes à ocelles sur une gorgone ; il servait autrefois de monnaie d'échange, d'où son nom.









De petits vers pissenlits jaune vif




Poissons cuivre, pas du tout farouches



En quittant the Caves de Norman Island

Ti'punch sur Salt Island















Plongée sur l'épave du RMS Rhone sur la côte de Salt Island



Retour sur la plage de Salt Island pour reprendre les enfants



Deadman'sbay, une plage de rêve sur Peter Island




Balade au-dessus de Deadman's bay





Le Peter Island Resort est très discret


Enorme tortue, avec son énorme rémora fuselé ; le rémora tient si solidement par sa ventouse que les pêcheurs s'en servaient pour pêcher les tortues, en lui attachant une corde à la queue. C'est en même temps pour se nourrir (de crustacés présents sur le corps des poissons) et se déplacer que le remora s'accroche.





Le période est exceptionnellement belle pour la plongée et Catherine est insatiable pour assouvir sa nouvelle passion. Après la nuit du 12 au mouillage de Salt Island, nous laissons Clémentine et les enfants sur la plage pour voir l’épave du navire marchand ‘’RMS Rhone’’ jeté sur la côte par un cyclone en 1867 et immergé entre 10 et 30 m de fond. L’eau est parfaitement claire et nous voyons très distinctement la partie arrière, la ligne d’arbre, l’hélice et le parquet de la machine. Dans l’après-midi, nous poursuivons notre périple vers Virgin Gorda et le mouillage devant les blocs de granit de The Baths pour une exploration avec les enfants de ‘’Ploumanac’h sous les cocotiers’’.














Le voilà ! il est pris sur la fait, le responsable de ce chaos.....
Dominique devant Alfred





Eustatia Island



Il commence à être temps de songer au retour vers Saint Martin car le trajet peut être délicat et pénible pour les petits : 80 milles vent debout quand l’alizé est établi. Nous avons un créneau météo pour le faire calmement au moteur par mer d’huile si nous partons plus tôt et c’est le choix que nous faisons. Après les formalités de sortie à Spanish Harbour et une dernière journée dans la magnifique baie de Gorda Sound au nord de Virgin Gorda, nous appareillons au moment du coucher du soleil pour une belle navigation vers Anguilla, accompagnés par un superbe clair de Lune pendant la deuxième partie de la nuit.

Nous sommes heureux de découvrir Anguilla où nous arrivons samedi matin 15 avril. Ce petit pays, probablement le plus petit des Antilles avec ses quelques 15000 habitants, jaloux de son indépendance tout en restant très attaché à la Reine d’Angleterre, est très original par son histoire et sa géographie. C’est une île basse où l’agriculture n’a jamais pu se développer, qui a donc peu connu l’esclavage, et qui a orienté résolument son économie vers la mer, la pêche bien sûr, mais aussi développement de compagnies de navigation qui ont assuré le transport maritime dans toutes les petites Antilles pendant des décennies : c’est une île de marins, une île fière.
Prickly Pear, en arrivant sur Anguilla
Jules est paré




En arrivant aux abords d’Anguilla au petit matin, Clémentine a un immense bonheur à la fin de son quart : à plusieurs reprises, des baleines à bosse viennent faire surface à quelques dizaines de mètres d’Alfred ; Jules, réveillé à ce moment là, viendra partager l’émotion de sa maman au spectacle d’une maman baleine accompagnée de son baleineau nous disant bonjour en venant plusieurs fois respirer à la surface tout près de nous

Une belle maison de Road Bay

Essai de kite à partir du bateau


Ecole de sirènes à Road Bay



Nous devions assister, le lundi de Pâques, à une course de bateaux traditionnels  (Anguilla a developpé aux XVIIIè et XIXè une activité florissante de construction de bateaux en bois ) ; avec une vingtaine d'hommes à bord, une baume à n'en plus finir, le spectacle aurait dû être superbe, mais la course a été annulée, les bateaux désarmés, car le vent soufflait trop fort




Après avoir passé la journée du samedi à explorer quelques îles qui bordent Anguilla, Prickly Pear Islands et Sandy Island, nous trouvons un mouillage pour la nuit sur la côte nord de l’île, à Crocus Bay, toute proche de la capitale de l’île, The Valley. Nous sommes samedi 15 avril et nous voulons assister à la messe du dimanche de Pâques. Nous nous levons tôt dimanche matin pour parcourir les 3 kilomètres jusqu’à l’église catholique de The Valley, mais heureusement, sur la route, des automobilistes ont pitié des petites jambes de Jules et Chloé et nous prennent dans leurs voitures. Nous découvrons la ‘’capitale’’, une bourgade très aérée avec des habitations disséminées et assistons à une messe de Pâques très chaleureuse dans la paroisse Saint Gérard puis restons déjeuner sur place invités à partager le repas de Pâques de la paroisse.




Saint Martin

Plage du Galion

Après avoir profité une dernière fois des plages d’Anguilla à Rendez-vous Bay, nous faisons route vers Saint Martin pour entrer dans la Marina Port La Royale le lundi dans l’après-midi du lundi 17 avril afin de passer le pont qui sépare la baie Simpson de la mer et qui s’ouvre à 17h30. Nous resterons à Marigot jusqu’au départ des enfants jeudi 20 et l’arrivée de nos équipiers de la transat, Loïc, Claude et Foucauld. Au programme de ces quelques jour, la révision du moteur, le nettoyage des œuvres vives par Paul, l’approvisionnement du bateau par Catherine et surtout plages, kitesurf et shopping à Philipsburg pour profiter du dutyfree.





Départ prévu vendredi à l’ouverture du pont à 14h30. Notre transat sera routée par Emmanuel depuis la Russie avec une obligation de résultat : être arrivé à Horta le 11 mai pour que Foucauld puisse assister au mariage de sa soeur dont il est témoin. Catherine qui assistera aussi au mariage Marie-Liesse sa filleule (et ancienne équipière d’Alfred)  rentre en France en avion et rejoindra Alfred aux Açores jusqu’à la Bretagne.

Au café de Paris, dans la Marina Port La Royale
arrivée de l'équipage jeudi soir pour LE départ vendredi 14h pour 2200 milles :
Loïc Jomier, Foucauld Laurent, Claude Paris