samedi 31 décembre 2022

Mission au Siné Saloum pour « Voiles Sans Frontières »… où l’on découvre les méfaits de l’horrible ‘’Maya l’abeille’’

Voiles Sans Frontières

 Nous sommes au mouillage du Club de Voiles de Dakar (CVD) depuis le dimanche 27 novembre, les Lagane viennent de nous quitter et nous profitons de ces quelques jours pour remettre Alfred d’aplomb pour la suite du voyage et panser ses blessures. Dakar est plein de ressources et nous passons deux jours à faire des emplettes : approvisionnement divers, dont le rhum qui s’évapore très vite sous ces climats, achats d’une tablette et d’un téléphone pour remplacer nos pertes, tandis que sèchent sur le pont les matelas gorgés d’eau des cabines arrière. Le CVD offre également de précieuses ressources inattendues outre le GO, le butane et l’eau, les remarquables compétences de Moussa et Arona, deux mécaniciens géniaux qui interviennent sur Alfred et Aria (réparation des moteurs hors-bord et révision des moteurs fixes). Arona en particulier accomplira une véritable prouesse sur Aria : quand François a voulu faire la vidange de son sail-drive, il s’est aperçu que l’huile était devenue une « mayonnaise » ce qui indique que les joints Spie de l’arbre d’hélice n’étaient plus étanches et l’huile se mélangeait avec l’eau de mer. Après avoir trouvé par miracle des joints de rechange chez un autre navigateur, Bernard, Arona, en plongeant sous Aria, a pu démonter sous l’eau tout le système d’hélice (très lourd, ce qui a failli entraîner Arona vers le fond bien qu’il soit un athlète), changer les joints à terre puis remonter l’ensemble sous l’eau… chapeau l’artiste !!!

Le CVD, Club de Voile de Dakar

Mama "Tissus"

La cuisine très pratique du CVD produit des mets délicieux

Trois jours tranquilles donc au CVD, pendants lesquels nous surfons abusivement sur Whatsapp et internet et où nous soutenons les « Lions de Terranga », l’équipe de foot du Sénégal qui fait une belle performance lors de la première poule de la Coupe du Monde de football : chaude ambiance au CVD. Nous y accueillons Dominique Salmon Latourte et Bruno Floutier, nos compagnons de la mission VSF que nous allons entreprendre. Dominique est une amie de jeunesse de Catherine qui avait assisté à notre mariage à la Trinité en 1971.

Le cormoran, l'"ennemi des pêcheurs"

Etude le la carte du Siné Saloum avant le départ en mission

Voiles Sans Frontières (VSF) est une belle association dont le siège est à Lorient, qui opère essentiellement dans le Siné Saloum, région très enclavée du Sénégal au nord de la Gambie. Créée il y a vingt-cinq ans, cette ONG profite des passages de voiliers dans la région pour mener des actions humanitaires. Aria et Alfred sont engagés conjointement essentiellement pour une mission médicale auprès des populations atteintes par l’albinisme dans la région du Siné Saloum. Pour cela, deux médecins, Thierry Chazalon, ophtalmologue à bord d’Aria, et Dominique Salmon, dermatologue à bord d’Alfred, vont intervenir dans plusieurs villages du delta. Parallèlement, Bruno a pris en charge la réhabilitation de l’ameublement de salles de classe dans le village de Roffangué et Alfred doit restaurer la « Case de Santé » du village de Maya. Fin décembre, nous prolongerons cette mission avec notre petite-fille Héloïse et ses deux amies, Inès et Marie-Aimée, qui interviendront dans un projet d’apiculture à Wandié.

En route vers le Siné Saloum

Arrivée devant Gorée

Vendredi 2 décembre donc, (vive l’Empereur !) nous appareillons de Dakar avec notre nouvel équipage et naviguons de conserve avec Aria vers l’entrée du Saloum à 70 milles au sud ; toute l’équipe VSF est là, Dominique (dite Dodo pour éviter toute confusion), Bruno, Catherine et Dominique sur Alfred, Thierry et François sur Aria. Belle traversée par brise portante sous spi en évitant les très nombreux filets aperçus au dernier moment, ce qui nous oblige à une veille attentive, avant d’arriver vers 18h30, à la nuit tombante sur les bouées d’atterrissage de l’entrée du Saloum.   Le passage de l’entrée est facile et bien marqué, et nous remontons le fleuve au moteur jusqu’au village de Djifère (ou Djiffer) situé sur le cordon lagunaire qui ferme le Saloum au nord.

Intense activité nocturne à Djiffer à l'entrée du Siné Saloum




La vie nocturne à Djifère est bien animée : c’est un ballet ininterrompu de grandes pirogues de mer qui vont et viennent sur la plage tandis que sur le littoral s’agitent des groupes qui traitent le poisson débarqué, dans une ambiance étrange de grands feux qui éclairent toute cette activité vue de nos bateaux en ombres chinoises, tout cela fortement sonorisé par au moins trois muezzin qui s’égosillent dans une sorte de duel vocal où chacun semble se complaire dans les variations de sa prière et l’admiration de sa propre voix… un vrai régal musical !!

Catherine et "Dodo", découverte du Saloum...

... et de ses multiples aspects


Premier débarquement à Maya


Journal de la mission VSF


Samedi 3 décembre
  Tandis qu’Aria reste au mouillage de Djifère pour faire une nouvelle purge de l’huile de son sail-drive , nous appareillons et remontons le fleuve Saloum vers le village de Maya où nous arrivons en début d’après-midi. Nous prenons contact avec Aïda que nous retrouvons à la « case de Santé » que nous avons mission de restaurer. Aïda est la « matrone » de Maya, c’est-à-dire la référente santé du village ; elle a eu 6 mois de formation pour assumer la responsabilité des soins des villageois, parfois des accouchements. Aïda est une femme simple, souriante, énergique, et douée d’une belle intelligence pratique. Elle nous montre l’étendue du travail à faire à la case-santé : auvent de la porte d’entrée écroulé, latrines défoncées et inutilisables, portes et fenêtres métalliques rouillées et en très mauvais état.

Aïda, la "matrone" de la Case de Santé

La Case de Santé de Maya

Ousmane le maçon commence par fabriquer les parpaings de la construction

Dimanche 4 décembre   Après cette première prise de contact avec le village de Maya, nous appareillons en fin de matinée pour remonter le Saloum jusqu’à Foundiougne où nous retrouvons Aria au mouillage, en aval du grand pont qui relie depuis un an ce gros bourg du Siné Saloum à Dakar. Nos amis Thierry et François sont allés accompagner une autre mission VSF menée par Jean-Yves Chauve, médecin bien connu des coureurs au large, auteur entre autres du « Guide de la médecine à distance », et dont l’objet est de faire des formations au secourisme dans les villages. Nous retrouvons nos amis le soir autour d’un pot au « Baobab sur terre » partagé avec l’équipage de Te Marara, le catamaran de Jean-Yves.

Lever des plans d'une pirogue de 16 mètres


Le chef du village de Maya


Lundi 5 décembre   Nous allons rester à Foundiougne quelques jours essentiellement pour organiser la « missions albinisme » qui doit être menée par Thierry, ophtalmo à bord d’Aria, et Dodo, dermato à bord d’Alfred. Pour cela, ils doivent d’abord rencontrer les autorités de l’hôpital de Foundiougne ainsi qu'Emilliane Gueye, une technicienne ophtalmo qui les accompagnera sur le terrain. Foundiougne est le bourg principal de cette partie du Siné-Saloum avec pas mal de ressources, dont un important marché du mardi, qui nous permettront de faire les approvisionnements pour nos missions. Dodo, Bruno et Thierry profitent de cette journée disponible pour faire un aller-retour en pirogue au village de Roffangué, relativement proche, pour lequel Bruno a effectué une importante levée de fonds qui permettra de remeubler les quatre classes de l’école 25 tables-bancs pour les écoliers et six bureaux et chaises pour les maîtres ; ils reviennent le soir, enthousiasmés par l’accueil chaleureux qu’ils ont reçu des villageois et un délicieux tiéboudiène typiquement sénégalais un ragoût de poissons, légumes et riz relevé par une excellente sauce qui donne soif !

Les pièges à crevettes qui pullulent dans le Saloum

Aria et Alfred devant le récent pont de Foundiougne qui enjambe le Saloum

François et Thierry au restaurant "No Stress" de Khady


Dodo et Bruno accueillis à Roffangué

et quel accueil!

Moment de détente au "Baobab sur terre" avec l'équipage de Jean-Yves Chauve

Mardi 6 décembre    Les deux équipages profitent du jour de marché hebdomadaire. Catherine va exercer sa longue expérience du marchandage pour revenir les bras chargés de légumes et fruits, Dodo et Bruno, littéralement hypnotisés par le charme si typiquement sénégalais du tailleur du marché, « Christian Dior », se font faire chacun toute une garde-robe en tissus africains, robes chemisiers, pantalons, bermudas, chemises etc… très fort, Christian Dior ! même François a succombé à sa tchatche commerciale !

Catherine va au grand marché du mardi de Foundiougne




Vendeuse de "bouye", fruit du baobab, ou 'pain du singe',
duquel on fait une confiture ou un excellent jus de fruit



"Pollé! Pollé! Pollé" (clous de girofle)

Mercredi 7 décembre   , Pendant que Dodo et Thierry sont à l’hôpital de Foundiougne pour accompagner la consultation d’Emilliane pour des patients albinos, nous rendons visite au quincailler Mamadou Cissé compléter les achats pour la case de Maya, essentiellement peinture, rouleaux et pinceaux ; nous aurons l’occasion plus tard de revenir chez ce quincailler plein de ressources.



Atelier d"artiste du marché

Apéro chez Alain et Catherine, toubabs installés à Foundiougne
n

Jeudi 8 décembre   Laissant Aria et les deux médecins à Foundiougne pour la poursuite de leurs activités médicales, nous appareillons vers Maya pour une évaluation plus complète des travaux qui se révèlent beaucoup plus importants que nous le pensions au départ : les latrines, conçues pour une eau courante et abondante, sont inadaptées à ce village où l’eau se porte en bidons à partir du robinet public. Après consultation d’ Aïda et des villageois, nous décidons de les transformer en latrines sèches, ce qui nécessitera la construction d’une nouvelle cahute avec un toit et la réfection des dalles des fosses. Par ailleurs les huisseries (2 portes et 4 fenêtres toutes à double battant) doivent toutes être emmenées dans un atelier pour être remises en état (pas de moyen de soudure sur place car pas d’électricité à Maya). Il faut donc organiser un transport d’importance A/R vers Foundiougne pour tout ce matériel (ciment, contreplaqué, tôle ondulée et toutes les portes et fenêtres).


Chenalage dans les bolongs de Bassoul et Diogane


Thierry à l'œuvre à l'hôpital de Foundiougne

Dodo examine une jeune albinos accompagnée par sa maman
 

Le poste de Santé de Bassoul

Thierry et Dodo

L'ophtalmologie de terrain

Vendredi 9 et Samedi 10 décembre   Venant de Foundiougne, Aria nous rejoint vendredi en fin de matinée à Maya et nous naviguons de conserve pendant deux jours dans les bolongs vers des villages isolés dans la mangrove, Bassoul et Niodor. L’albinisme est une maladie génétique qui apparaît dans les régions isolées où existe une forte consanguinité entre les personnes, ce qui est le cas dans ces deux villages. Les familles atteintes par cette maladie vivent des conditions sociales difficiles, subissent un fort ostracisme des autres habitants qui les voient parfois comme des personnes maudites, atteintes par ce handicap à cause de supposées mauvaises actions passées ; on raconte même, en particulier en période d’élection, des histoires de sacrifices humains dont ils seraient victimes dans l’espoir d’un résultat favorable au vote…. Ces malheureux, outre les brimades qu’ils subissent, souffrent énormément de la vue et de graves maladies de peau.

La détente du soir, le dîner des deux équipages à bord d'Aria

François

L'ambulance des bolongs



Beau Baobab, ma foi!

Nos deux médecins ainsi qu’Emilliane sont donc particulièrement qualifiés pour intervenir dans ces pathologies et nous les emmenons, pénétrant profondément dans la mangrove en remontant ces bolongs très étroits, en s’échouant souvent, pour atteindre d’abord le village de Bassoul, puis celui de Diogane où une pirogue-ambulance vient les chercher pour les conduire jusqu’à Niodor que nous ne pouvons atteindre avec nos bateaux. A la fin de ces deux jours d’intervention, Aria et Alfred se séparent : Thierry et François ont terminé leurs missions VSF et vont faire un peu de tourisme nautique dans le Diombos, fleuve du sud du Siné Saloum, tandis qu’Alfred revient au nord vers le Saloum pour poursuivre notre mission à Maya. Nous mouillons donc samedi soir à Djirnda.





Calfatage d'une pirogue à Dionewar


Les verts  pâturages

Dimanche 11 et lundi 12 décembre    Nous décidons d’une journée de repos dominical au mouillage devant le village de Djirnda avant de partir le soir vers Maya où nous voulons être lundi matin pour assister à la cérémonie du lever de drapeau à l’école. Bruno quitte le bord en fin de matinée pour rejoindre Maya à 40 minutes à pied, chemin que pratiquent tous les jours tous les collégiens et lycéens de Maya pour aller au collège de Djirnda…. Il mettra une partie de la journée pour faire le trajet, se perdant dans les dédales de bolongs, parfois l’eau jusqu’à la taille, passant par le village de Fambine que nous découvrirons plus tard, pour arriver épuisé, affamé et assoiffé… nous le retrouverons chez Ami, la femme de Malik, l’instituteur de Maya, qui essaie de le ranimer avec un immense plat de tiéboudiène

Ami, l'épouse de l'instituteur de Maya et leur fils Ibrahim

Achat direct du déjeuner à un pêcheur du Saloum: un beau tiof


Les passerelles qui relient les villages du Saloum sont parfois délabrées (ici, de Maya à Djirnda),
les collégiens emportent une tenue de rechange sèche pour l'école.


Belle cérémonie des couleurs le lendemain matin à l’école où le drapeau sénégalais est hissé pour toute la semaine avec l’hymne chanté par tous les écoliers avant d’entrer en classe. Nous appareillons aussitôt pour aller mouiller devant le village de Roffangué à quelques milles de là, pour l’inauguration des nouvelles salles de classes, meublées grâce aux efforts de Bruno qui a fait un crowdfunding très efficace pour cette cause. Nous sommes accueillis par un village en fête, avec tamtams, danses, échange de discours etc., installation des tables-bancs dans les classes par les élèves, puis enfin grand tiéboudiène partagé avec les autorités du village et les familles des quatre maîtres de l’école. Nous appareillons en fin d’après-midi vers Foundiougne pour y être avant la nuit.

Mamadou, maître d'école à Roffangué,  accueille Bruno pour l'inauguration de l'ameublement de l'école



Les villagois de Rofangué nous font la fête


L'heure des discours

Mardi 13 décembre   Mardi à Foundiougne est le jour du marché et Aïda a organisé le transport en pirogue des portes et fenêtres de la case-santé qui sont apportées le matin même chez Pape Sekh, un mécanicien soudeur proche du débarcadère qui doit faire la réparation de ces huisseries dans la journée pour être rapportées à Maya le soir même avec tout un chargement livré par le quincailler Cissé (ciment, contreplaqué, tôle ondulée, poutrelles etc.) Catherine et moi passons du temps à admirer le marché très coloré et vivant, faisons quelques courses de vivres frais, tandis que Dodo et Bruno, toujours envoûtés par l’inénarrable « Christian Dior », complètent leurs choix de chemises et robes colorées qu’ils mettront peut-être un jour… Les travaux de soudures de Pape ne sont pas prêts le soir et nous devons rester une nuit supplémentaire pour rapporter sur Alfred les fenêtres à Maya.

Les écoliers de Roffangué aménagent leurs classes

Dodo très attentive au travail des élèves



Les enfants nous accompagnent jusqu'à l'appontement


Mercredi 14 décembre    En attendant les travaux de soudure de Pape, nous avons une journée libre devant nous à Foundiougne. Nous en profitons pour aller à la messe au point du jour, dans la paroisse très vivante de Saint Paul, puis rendons visite à Samba dont l’adresse nous a été donnée par l’irremplaçable Christian Dior qui nous a vanté le talent, nous disant qu’il était capable de réparer tous les téléphones et n’importe quel appareil électronique. Le smartphone de Dominique a été trempé d’eau de mer lors de l’épisode de Saint-Louis et a littéralement « cramé » ensuite : fichu pour fichu, pourquoi ne pas tenter ? Nous découvrons l’atelier incroyablement bien équipé de Samba, réparateur autodidacte de 28 ans, qui s’est mis un jour à ouvrir le ventre des appareils électroniques et s’est formé tout seul sur internet. Depuis, aucun appareil ne lui échappe, il répare tout ! En deux coups de cuillère à pot, il change des éléments de l’Honor 6X de Dominique, incroyable ! Du coup nous lui demandons si l’on pourrait lui livrer la tablette Samsung d’Alfred qui avait été noyée dans les même circonstances, et qu’il réparera avec la même facilité : époustouflant. Saura-t-il ressusciter aussi l’Ipad qu’Yves a rapporté en France en état de mort cérébrale ? Nous le saurons début janvier quand nos futurs équipiers nous l’aurons rapporté… Les portes et fenêtres nous sont enfin livrées en pirogue par Pape et nous appareillons aussitôt pour arriver à Maya avant la nuit.

Rencontre à Foundiougne avec des journalistes de la presse sénégalaise, Le Soleil,
pour un article sur l'action de VSF dans le Siné Saloum  

Aïda et son mari viennent chercher à Foundiougne les approvisionnements
pour les travaux de la Case de Santé de Maya 

Pape Sekh, le soudeur de Foundiougne, répare les huisseries de Maya

Samba, le génial réparateur autodidacte de Foundiougne,
aucun appareil électronique ne lui échappe


Embarquement des portes et fenêtres métalliques pour Maya

L’horrible épisode de ‘’Maya l’abeille’’

Jeudi 15 décembre   Trois jours de travail nous attendent à la case-santé où les choses ont bien avancé : Ousmane le maçon a achevé le nettoyage de la fosse des latrines qu’il a recouverte d’une nouvelle dalle bien solide et est en train de bâtir une cahute pour isoler le nouveau WC « à la turque » ; Aîda a mobilisé un groupe de femmes du village qui s’affairent au nettoyage des locaux envahis par de multiples nids de guêpes maçonnes pour préparer la peinture intérieure. Pendant ce temps, l’équipage d’Alfred entreprend la peinture des menuiseries métalliques à remettre en place. Nous rentrons à bord pour déjeuner, une magnifique salade de crudités préparée par Catherine et Dodo et nous apprêtons à nous mettre à table quand Dodo pousse un hurlement de terreur ! Là, dans le placard à porte coulissante au-dessus de la cuisine, elle découvre un gros essaim d’abeilles qui viennent de s’installer : nous ne pouvons plus pénétrer à l’intérieur du bateau et restons interdits dans le cockpit avec des centaines d’abeilles qui nous tournent autour.


Les enfants à l'œuvre au grattage des fenêtres


Horreur!!!  la découverte d(un essaim d'abeilles dans le placard de la cuisine d'Alfred

 
Notre repas à bord interrompu et devant fuir Alfred, nous trouvons refuge à la Case de Santé
ou un délicieux Tiéboudiène nous est offert par les villageois 

Grand nettoyage avant peinture intérieure par les femmes de Maya



Réconfort à bord d'Aria après une journée difficile: trois équipages VSF
avec Simon et Alice, petite-nièce de Béa Lorieux, sur Vadrouille

Un coup de fil à Monique Caffier de VSF en France pour lui demander conseil : l’apiculteur Lamine, proche de nous et que nous verrons dans quelques jours est injoignable ; un autre apiculteur pourrait venir de Niodor en pirogue mais c’est très loin. Finalement la solution nous viendra du village lui-même : Aïda nous amène Lassana, un « technicien » qui nous rejoint à bord avec des fumigènes et nous ordonne de partir immédiatement car c’est trop dangereux ; nous quittons Alfred et à regret notre salade que nous n’avons pas entamée. Nous assistons de loin à la chasse menée par Lassana qui pénètre dans le bateau, couvert d’une moustiquaire tel un ectoplasme, arrosant le pont du bateau et l’intérieur avec de l’essence et les abeilles, rendues folles, quittent l’intérieur d’Alfred mais continuent de voler autour. Nous retournons au travail le ventre creux, heureusement les femmes du village nous offrent une grande bassine de l’incontournable tiéboudiène, délicieux. Après cette journée un peu dure, nous sommes heureux d’être rejoints par Aria et y passons la soirée, voire le nuit si nous ne pouvons pas retourner sur Alfred. Heureusement, à la nuit tombée, Lassana retourne à bord et tue à l’essence le reste de l’essaim encore présent dans le placard et célèbre cette victoire en dévorant la fameuse salade de crudités restée dans les assiettes depuis midi et qu’il apprécie énormément. Nous rentrons à bord nous coucher après avoir nettoyé les milliers de cadavres d’abeilles laissés par Lassana.

La case de santé reprend des couleurs

Catherine à l'antirouille

Bruno à la réparation des fenêtres antimoustiques

de 
Nouvelle attaque des abeilles de la veille à la recherche de leur reine....

... et riposte énergique de Catherine ... à l'essence!

Vendredi 16 décembre   Nouvelle journée de travail le lendemain, peinture le matin et pose déjeuner à bord à midi devant une nouvelle salade. Alors que nous allions attaquer nos assiettes avec appétit surgit une attaque massive d’abeilles qui veulent retourner dans le placard d’où elles ont été chassées la veille et retrouver leur reine dont elles ignorent que celle-ci n’est plus… Toutes les ouvertures sont immédiatement fermées et Dominique s’enferme à l’intérieur pour essayer de neutraliser les abeilles qui y ont déjà pénétré avec de l’essence que Catherine lui passe par verres à travers un hublot. Nous quittons le bateau en espérant que ces mesures auront raison des survivantes du massacre de la veille… ce qui sera le cas, heureusement !...


Peinture intérieure de la case-santé; au premier plan, Osmane le maçon

François après d'Aïda mène son enquête sur l'usage de l'eau à Maya

Tous au boulot!

Samedi 17 décembre   Dernière matinée de travaux dans la case-santé, la peinture intérieure des pièces est largement avancée et nous partons vers 15h pour redescendre le Saloum vers le village de Mar Lodj où nous devons accueillir Héloïse et ses deux amies qui doivent installer des ruches à Wandié, un village proche. C’est également le mouillage où François compte laisser Aria en sécurité pendant la période de fin d’année qu’il passe en France.

Au revoir Aïda!



L’accès à Mar Lodi se fait par un bolong proche de l’estuaire du Saloum, en amont de Djifère, avec un chenalage assez complexe, passant d’une rive à l’autre, et nous n’avons pas beaucoup d’informations sur ce passage tortueux. Inévitablement, Aria qui nous précède s’échoue alors que la mer descend ; après plusieurs essais de passage en remorque, pendant lesquels notre échelle de plage arrière est emportée et disparaît dans le bolong, notre tentative de déséchouage d’Aria… échoue à son tour et nous passons la nuit dans cette situation. Aria parviendra à se déséchouer au flot, vers 3h du matin, en s’aidant de ses voiles.

L'arrivée à Mar Lodj

Le chemin de la messe du dimanche matin; belle palissade en tiges de rôgnier

L'église de Mar Lodj





Après avoir assisté (à pied car nous sommes loin) à la messe dominicale à l’église de Mar Lodj, îlot chrétien en terre musulmane, nous parvenons enfin en bateau devant ce village charmant, plein de verdure où le tourisme commence à se développer avec quelques campements au bord du fleuve. Grâce à Denis Revel de VSF qui séjourne sur place, François trouve une solution de gardiennage qui lui permet de laisser son bateau l’esprit tranquille ; nous faisons la connaissance de Mariétou Ndiaye, une jeune mère de famille nombreuse très dynamique et entreprenante (elle est à l’initiative de la création du lycée-collège de Mar Lodj) chez qui nous sommes invités à déjeuner autour d’un …. Tiéboudiène…  


Repas chez Mariétou (Encke de dos à gauche)

Visite du Collège-Lycée de l'île de Mar


Première pierre posée par Mariétou qui a beaucoup œuvré
pour la construction de ce lycée faite grâce à la fondation créée par Encke 


Lundi 19 décembre est notre dernier jour ensemble avec Aria ; après une opération réussie de repêchage de l’échelle d’Alfred, nos amis préparent leurs balluchons pour rentrer en France le lendemain matin. Dernier apéro avec nos nouveaux amis à bord d’Alfred, Denis, Mariétou et son fils Babacar qui surveillera Aria pendant l’absence de François, ainsi que les deux équipages.


L'entrainement des lutteurs de lutte sénégalaise



Marriétou et son fils Babacar à bord d'Alfred 

Lundi 20 décembre à 9h30, la pirogue vient chercher les équipiers qui rentre en France, François Thierry Dodo et Bruno, vers N’Dangane pour trouver un taxi vers Dakar ; cette même pirogue ramènera Héloïse et ses deux amies qui poursuivront la mission VSF pour les ruches de Wandié.

Repêchage de l'échelle de bain d'Alfred: vive le GPS!!....

... Victoire!!!

Alfred et Aria au mouillage à Mar Lodi

François, Thierry, Dodo et Bruno en route pour la France