dimanche 23 mars 2014

Après 36.000 moellons, la première pierre !


Mardi 18 mars, une belle cérémonie se déroule sur le chantier d’Antampon’Ankatso : la pose de la première pierre.

Quatre mois après l’installation du chantier mi-novembre, après l’édification du monumental mur de soutènement de 60 mètres de large sur 10 mètres de haut qui, tel un ogre, aura absorbé 38.000 moellons,  1500 sacs de ciment et plus de 100 camions de sable, gravillons et caillasses diverses, cette « première pierre » scelle un moment charnière du chantier et marque véritablement le début  de la construction du futur foyer d’étudiants.

L'équipe du chantier au départ d'Anne et Bertrand Joncquez
Il faut dire que cette première partie du chantier n’était pas une mince affaire : le terrain en forte déclivité, qui domine les rizières et fait face au Rova (le palais de la Reine), devait être soutenu avant la construction du bâtiment principal de 3 étages.  Mais au cours de la construction de ce mur, orchestrée par Bertrand Joncquez, l’idée a germé de l’alléger en le rendant «creux» ; le mur s’est donc  largement étoffé  puisqu’il abrite désormais sous sa magnifique terrasse un oratoire, un grand atelier et un très bel ermitage.

Vue de la terrasse du mur.
Ce mardi donc, la communauté d’Antsirabé s’était déplacée pour la journée avec le Père Henri pour ce moment symbolique, grave et joyeux. Une messe était célébrée sur le lieu des fondations dégagé le matin même, en présence de quelques invités et de toute l’équipe du chantier, puis Henri posait très professionnellement ladite « première pierre » sous les yeux experts des trente maçons et manœuvres de l’équipe de Jean-Baptiste, et bénissait le chantier.


Le Père Henri célèbre la messe sur l'emplacement du futur foyer; à ses pieds, les maquettes du bâtiment
Tous ensemble, ouvriers et amis de la Communauté
Jean-Baptiste assiste Henri pour la bénédiction et le scellement de la première pierre.
Après le départ d’Anne et Bertrand, Delphine et Dominique ont pris la relève de la conduite du chantier pour entrer dans le vif du sujet : les terrassements sont achevés, l’emplacement du bâtiment est confirmé par le géomètre et les semelles des fondations devraient être coulées avant la fin du mois de mars. La fin de la saison des pluies qui approche devrait  nous mettre à l’abri des aléas météorologiques et permettre d’atteindre le deuxième étage de la construction pour la fin du mois de juin, puis la couverture au mois de juillet.

Vue de l'ermitage: le Rova devant un ciel en feu!
Mais, comme dans Jules Verne, revenons un peu au chapitre précédent. Depuis notre dernier post du 8 février, la physionomie du chantier a bien changé, mais bien d'autres activités  nous ont également occupés.



Un bon petit cheval !
Dimanche 16 février, après une messe enthousiasmante à Akamasoa en présence du Père Pedro (et quelle présence !), nous partons en balade en scooter à Ambohimanga, ancien palais royal de Andrianampoinimerina, le grand roi qui a achevé l’unification politique de Madagascar en 1810, militairement certes, mais aussi plus habilement, par des moyens matrimoniaux en épousant deux princesses de chacune des 8 tribus de la Grande Ile. A sa mort, avant les règnes des fameuses reines Ranavalona 1ère, 2 et 3, il avait assouvi son vœu «que la mer soit la limite de ma rizière !». C’est un petit palais charmant en bois, juché sur une colline dominant les rizières et d’où l’on aperçoit au loin le Rova de Tananarive.
Au premier plan, le Rova de Andrianampoinimerina du XVIIIème ; au deuxième plan, celui de Ranavalona I

Le Rova de Ranavalona et la véranda du conseil des ministre

Vue de la salle du Conseil.
Après le départ des Joncquez le 26 février, nous passions les deux  WE suivants du 2 et du 9 mars  à Antsirabé pour que Catherine puisse participer aux activités d’Alpha Campus. Ce premier parcours pour les étudiants s’est terminé hier 21 mars  avec une trentaine d’invités dans une ambiance très gaie, autant pour les invités que pour l’équipe d’animation, qui ont tous vécu des moments forts.

Alpha Campus à Antsirabé
Méditation et partage devant les rizières.
Le samedi 15 mars, c’est à Tana que de déroulait un autre événement avec un pique-nique sur le chantier qui rassemblait tous les jeunes et amis de la Communauté.

Picnic dominical sur le chantier

Explications devant la maquette des futurs bâtiments du foyer
Après cette 1ère pierre du 18 mars, le chantier entre dans le vif du sujet : les terrassements du futur foyer sont dégagés,  les premières fouilles des fondations sont creusées et le béton de certaines des 34 semelles qui supporteront le bâtiment est déjà coulé. C’est un moment enthousiasmant et nous avons tous hâte de voir grimper les étages….

400 m3 de déblai-remblai à la brouette!!!
Le bas du chantier surplombant les rizières et faisant face au Rova
Dégagement du terrain
L'emplacement du premier bâtiment est dégagé
Creusement des fouilles pour 34 semelles
... et positionnement de chaque poteau au millimètre près
Inspirés par ces grands travaux, nous avons éprouvé le besoin d’aller nous recueillir sur les traces d’un grand prédécesseur, Jean Laborde, aventurier autodidacte du 19ème siècle qui a développé aux environs de Tana une ville industrielle au service de la grande reine Ranavalona 1ère, la «sanguinaire». Fils d’un maréchal ferrant d’Auch, arrivé à Madagascar en 1831, à 26 ans avec pour tout bagage son grade de caporal, son audace et une encyclopédie de vulgarisation technologique, il se voit confier par la Reine 20.000 ouvriers pour fonder ce projet : fonderie d’armes et de munition, savonnerie, papeterie, verrerie, cimenterie etc.. concentrées sur les rives du lac de Mantasoa, à 60 km de Tana.

Catherine devant la maison de Jean Laborde à Mantasoa





Dominique devant le haut-fourneau


Vue du haut-fourneau; en deuxième plan, une partie de l'ancienne usine qui était en même temps un centre de formation et d'apprentissage
Aujourd’hui 23 mars, pendant que les Français élisent leurs maires, nous nous préparons à une escapade à l’île Maurice d’une semaine : l’objectif officiel et utilitaire est de sortir du territoire malgache pour renouveler notre visa de 3 mois (déjà !) ; l’objectif très annexe est d’aller dire bonjour aux filaos, aux cocotiers et d’écouter la sega… durdur !