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Un p'tit coin d'parapluie Contr' un coin d'paradis... |
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La plage de Porto Santo: êtes-vous tentés par la baignade? |
Après la rude fin de traversée depuis Lisbonne où le vent a
fini par souffler en tempête avec force 8-9 sous les orages, Alfred
s’est réfugié dans le petit port de
Porto Santo pour une journée de repos de l’équipage le vendredi 16 octobre. Il
pleut énormément et nous ne verrons pas grand-chose de cette île idyllique,
davantage ses bars que sa magnifique plage de sable blanc, la seule de
l’archipel de Madère.
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Isabeau s'équipe pour la pluie en s'achetant un chapeau. |
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Foucauld devant l'embarcadère de Baleia, "capitale" de Porto Santo |
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Sur le quai de Porto Santo comme sur ceux de Horta et d'ailleurs, les artistes-navigateurs s'expriment |
La situation météorologique est à l’inverse de ce que l’on
pourrait attendre : l’anticyclone, dit des Açores, est installé sur l’Ecosse, apportant un temps
d’été aux Bretons (nous sommes heureux pour eux), mais coinçant dans la zone de
Madère une dépression très active, alimentée généreusement par cet anticyclone
qui mettra plus d’une semaine à se ‘’dégonfler’’ : une semaine sur la
plage pour les Bretons, une semaine sous le parapluie pour nous !
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Représentation originale de la Cène dans l'église de Baleia à Porto Santo. Judas détourne la tête... |
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En route vers Madère en quittant Porto Santo |
Belle navigation le samedi 17 pour le transit de 30 milles
vers Madère, jusqu’à la marina de Quinta
do Lorde où nous arrivons dans l’après-midi. Comme il y a trois ans, le
manque de place dans le port de Funchal , nous oblige à faire escale dans ce
petit port situé à l’abri de la pointe nord-est de Madère, où est construit un
complexe hôtelier très important sous forme de village à l’ancienne, bien
planté avec église, petites places ombragées et ruelles ; l’ensemble
manque encore un peu de patine mais est assez bien réussi.
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Arrivée devant l'île de Farol, à l'extrémité Est de Madère |
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Parterre de cycas au jardin botanique de Funchal |
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Perruches en grande conversation |
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Le jardin botanique en surplomb au-dessus de la ville de Funchal |
Le temps maussade ne nous empêche pas de nous balader dans
l’île : messe dimanche matin à la Sé (cathédrale), visite de la cave de Blandy’s, la plus grande maison de vin
de Madère de l’île, où nous apprenons tout sur les différents cépages et la
vinification. Lundi, belle éclaircie pour une promenade dans les hauteurs de
Funchal, au jardin botanique, à Monte où vécurent Charles et Zita de Habsbourg après qu’ils furent
déposés de leur trône , à la défaite de l’Autriche en 1918. Averses généreuses
le lendemain pour notre promenade sur les levadas,
ces sentiers le long des multiples canaux très anciens qui irriguent toute
l’île de Madère.
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Isabeau au marché de Funchal: toujours l'amour des chapeaux! |
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Petit en-cas près du marché. |
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Antoine et Isabeau |
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Dégustation de Madère chez Blandy's: comparaison du Sercial (sec) et du Malmsey (malvoisie) |
Jean-François et Foucauld nous quittent le 21. Nous avons
été très heureux de partager ces navigations avec Marie-Liesse, Quentin et
Foucauld ; ils ont l’air d’avoir pris goût au grand large… Après leur
départ, la pluie continue… nous trouvons refuge dans le très intéressant musée
de la baleine de Caniçal, proche de notre
mouillage, où la pêche des grands cétacés, essentiellement les cachalots, a été
très active pratiquement jusqu’à l’entrée du Portugal dans l’Europe.
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Arc-en-ciel au Cabo Girao, 580 mètres au-dessus du vide |
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Antoine au cap de Sao Lourenço |
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Jean-François; balade sur les levadas |
Sans avoir eu le temps de nous sécher, nous appareillons
tout mouillés le jeudi 22 octobre vers midi pour parcourir les quelques 300
milles jusqu’aux Canaries. Notre équipage est réduit à quatre, Isabeau,
Antoine, Catherine et Dominique, et nous regrettons que Philipe d’Entremont,
convalescent d’une opération du genou, ait dû renoncer à nous rejoindre :
nous comptons sur lui pour un petit bout de route sur Alfred quand il sera
rétabli.
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La côte Nord de Madère dans le coup de vent au cap de Sao Lourenço |
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Isabeau, Antoine et Dominique sur la Praça do Municipio (hôtel de Ville) à Funchal |
Déluge ou Apocalypse ? Ces journées à Madère auront
fortement impressionné notre ami Antoine ; partageons son délire…
« Nous pouvons maintenant l‘affirmer, nous aurons été
les derniers visiteurs débarqués à Madère. Dans notre sillage, après cinq jours
de pluie diluvienne ininterrompue, l’île a brusquement cessé de résister et a fondu ;
les pics arrogants qui tutoyaient les nuages et menaçaient les cieux se sont
érodés sous l’effet de l’eau, créant aussitôt des torrents cisaillant les
racines des pins et d’eucalyptus lesquels ont dévalé les pentes, bloqué les
centaines de tunnels et emporté les ouvrages supposés d’art, entraînant avec
eux les espèces exotiques aux troncs dilatés, mais heureusement créant ainsi un
pont flottant sur lequel la population s’est recueillie roulant ses accents
chantants avant d’être prise en remorque par les paquebots de vieilles Anglaises
sirotant leur Madère et rendue au continent qu’elle n’aurait jamais dû quitter.
Les magmas titanesques qui avaient érigé cette île orgueilleuse, rendus à
l’état de poudre par la surexploitation bananière, ont dévalé jusqu’à la mer et
plongé au plus profond des abysses sous l’œil goguenard des cachalots enfin
vengés…. Et Madère a disparu dans un nuage gris, alors que nous levions
l’ancre, encore ébaubis d’avoir vu tant d’eau s’acharner sur si peu de terre
rouge. La nature venait de punir sous nos yeux ces hommes insolents qui avaient
voulu transformer ces pics altiers en gruyère à touristes. Ne restait qu’un
océan rougi comme le sang des cétacés «
« A peine avions-nous appareillé que de gros orages sans
trop de vent ont tenu à nous escorter, en lisière de notre route, jusqu’au cœur
de la nuit, lâchant leurs éclairs tantôt à des kilomètres, tantôt à quelques
dizaines de mètres. S’ensuivit une nette montée de tension de l’équipage. Mais la science météorologique dont notre
skipper a la clé, a eu raison de ces troubles et c’est dans un marais de vents
faibles mais de soleil entrecoupé de cumulus de beau temps, que nous
poursuivons l’aventure, l’esprit léger et le cœur pur, dissertant à l’envi sur
les rapports entre la foi et la raison, ce qui montre bien le haut niveau
intellectuel et la qualité de préoccupations de cet équipage hors normes… Soit
dit sans porter préjudice à ceux qui nous suivront ni à ceux qui nous ont
précédés. »
En approchant des Canaries, le temps s’est arrangé : Antoine se remet de sa vision….
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Départ pour les Canaries sous un ciel orageux |
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Conversation face au soleil du soir du deuxième jour de la traversée |
Après l’appareillage, le temps très orageux nous accompagne
jusqu’à une cinquantaine de milles de Madère, avec des éclairs menaçants dont
nous nous pressons de nous éloigner, et même une trombe d’eau extrêmement nette
que, vigilants, nous voyons passer à 2 ou 3 milles. Puis le temps se calme dans
la nuit jusqu’à la pétole, et la route vers Ténérife se poursuit en grande
partie au moteur.
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Arrivée à Tenerife |
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Cool, Raoul! |
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Isabeau devant Santa Cruz de Tenerife |
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Antoine et Dominique |
Tout continue de bien fonctionner à bord : voiles et
gréement impeccables, coque bien étanche (à part un ou deux joints de hublot à
peaufiner). Un petit point d’agacement pourtant : le PC
qui nous donne la carte électronique, l’AIS
et les communications satellite, se met périodiquement sur « off » et
redémarre sans qu’on le touche…
il
semble que ce soit une panne du système d’exploitation de ce PC tout neuf (nous
l’avions changé avant le départ pour être sûrs de ne pas avoir d’ennui) :
internet consulté nous répond que ce type de panne inopinée peut arriver sur
Windows 8 et que la solution est de renvoyer l’ordinateur chez le marchand…
Merci Microsoft ! je crois qu’Alfred va bientôt faire son
coming out et passer chez Apple !
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Entrée dans le port de Santa Cruz, entre les gigantesques plateformes pétrolières. |
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Équipage devant le Pic de Teide (3718 mètres) |
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Le paysage lunaire du cratère du volcan |
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Deux belles plantes devant une rose de pierre basaltique: "Miroir, dis-moi qui est la plus belle!" |
Revenons à notre récit. Lors de notre passage à Tenerife il
y a trois ans, le temps était affreux et durant une semaine nous n’avions pas
pu voir le
Pic de Teide, point
culminant de l’Espagne (3718m). Dans la matinée du samedi 24, à encore 30
milles de l’île, le pic nous apparaissait, magnifique dans un ciel dégagé, puis
nous arrivions dans l’après-midi à
Santa
Cruz de Tenerife.
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Cour intérieure d'une jolie maison d'Orotava |
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Brodeuse de Tenerife |
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Les beaux balcons des maisons canariennes |
La journée du dimanche est consacrée à une belle excursion
en voiture, au Pic dans la matinée avant que le ciel ne se couvre, puis
redescente sur la côte Nord et balade dans le joli village de
Orotava, aux riches maisons des XVI-XVIIèmes
siècles décorées de leurs jolis balcons en bois.
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Symbole de fécondité : les seins ont disparu dans les cuisses..., et la cervelle.... où est-elle? |
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Catherine sous la protection d'un grand dragonier |
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Thé dansant à Orotava; Isabeau se lance sur la piste |
Nous voici maintenant à Las Palmas : l’activité du
port, très étendu, est impressionnante, ainsi que la ville en comparaison de
laquelle Santa Cruz de Tenerife paraît bien provinciale. La marina est
archi-bondée, les places disponibles étant occupées par les bateaux de l’
ARC (Atlantic Rally for Cruisers) qui
rassemble quelques 250 voiliers de toutes tailles (32 à plus de 60 pieds) qui
se préparent à partir en troupeau vers Sainte Lucie le 8 novembre.
La capitainerie nous octroie généreusement
une nuit au ponton avant de nous faire dégager vers un mouillage à l’ancre,
devant la plage hors de la marina : c’est moins commode pour les courses
mais nous y sommes bien.
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Je crois que je suis grise! |
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Déjeuner devant la mer au dessus de la plage de Sardina |
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Deux vieux sages devisent sur un banc 'art nouveau' |
Isabeau et Antoine vont nous quitter et nous les remercions
de ces bons moments d’amitié malgré les vicissitudes de l’ingrate météo. Avant
de nous quitter, nous explorons quelques villages de la côte Nord de Grande
Canarie, Arucas, Santa Maria de Guia, Gàldar,
Agaete et son Puerto de las Nieves, avant une dernière baignade à la plage de
Sardina, à la pointe Nord-Ouest de l’île, face à Tenerife.
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Sortie du ferry du Puerto de las Nieves dans le soleil couchant |
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Isabeau, Catherine et Antoine devant l'église Ermita de las Nieves |
Aujourd’hui jeudi 29 octobre nous préparons tranquillement le
bateau (courses et menu bricolage) et attendons nos prochains équipiers,
Mathilde, Jean, Grégoire et Damien. Ils arrivent samedi soir et n’auront pas le
temps de souffler avant d’appareiller dimanche matin pour le Cap Vert, 800
milles et belle météo, semble-t-il, avec des alizées qui semblent s’installer.
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Corvée de vivres.... Laissez-nous sortir! |