C’est la dernière traversée de ce long
périple commencé il y a un an et demi. Dans quelques jours, Alfred va retrouver
la baie de Quiberon d’où il était parti le jour de l’automne 2015 ; il
sent l’approche des côtes bretonnes.
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Alfred au mouillage de Ponta Delgada |
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Dernière baignade avant l'appareillage.... |
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... et dernier pot avant l'appareillage |
Mais avant cela, il faut tout de même
franchir une bonne partie de l’Atlantique, les presque 1200 milles qui séparent
Ponta Delgada de La Trinité sur Mer. Pour le servir, Alfred a un bel équipage
d’anciens équipiers qui ont envie de bouffer des milles : Etienne qui est
à bord depuis Terceira avec Marie qui vient de nous quitter, Antoine Arlet qui
vient de passer quelques jours à São Miguel avec
Hélène, et Michel de Saint Remy, arrivé dans la nuit précédant l’appareillage,
qui embarque ‘’sur la patte de l’ancre’’.
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Comme dans la chanson de Guesh Patti..... : Etienne !.... |
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.... Etienne !! |
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.... Etienne !!!! |
La matinée du 29 mai est consacrée aux
derniers préparatifs du départ : tournée au marché pour les fruits et
légumes frais, formalités de police et de douane etc… et une dernière baignade
dans la piscine d’eau de mer aménagée dans le port de Ponta Delgada. Nous
appareillons vers 15 heures et longeons la longue côte sud de São Miguel jusqu’au soir avant de faire route directe sur
la Trinité vers 10 heures du soir ; nous nous installons alors dans le
rythme de la traversée hauturière.
La première partie se déroule
doucement, avec un vent modéré toujours portant allant du NNW au SW. L’équipage
s’amarine tranquillement, les lignes sont à l’eau, et les quarts de nuits
tournent entre Etienne, Michel, Dominique et Antoine, sous la lune
grandissante. Les journées sont consacrées à la lecture et aux siestes,
seulement interrompues par l’apéro du soir toujours très attendu et par les
alertes des lignes de pêche.
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Antoine |
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Etienne |
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Dominique |
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Michel |
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re-Etienne |
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re-Antoine |
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Catherine |
Première grosse alerte du côté des
lignes le 31 mai, surlendemain du départ. Michel, pourtant costaud, a un mal
fou à remonter une prise qui semble énorme ; hissée avec peine jusqu’au
bord, nous découvrons un superbe thon d’au moins 12 kilos. Malheureusement, au
moment d’être saisie par le croc, notre prise parvient à lâcher
l’hameçon ; l’équipage est déçu mais un peu rassuré de ne pas avoir à
dépecer un tel monstre… D’ailleurs deux jours après, au moment où Etienne
rentrait les lignes à la nuit tombante, nous remontons un magnifique spécimen
de 6 kilos, la taille idéale, qui nourrira l’équipage pendant trois jours en
épuisant toutes les recettes connues sur Alfred.
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Une belle prise ! |
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... cuisinée immédiatement |
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67ème anniversaire en mer |
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La couchette d'Antoine dans la boite à outils. |
Au-delà de cette pêche somme toute
modeste, nous pouvons témoigner de la grande vitalité qui règne sous la mer par
le nombre de cétacés que nous avons vus tous les jours de cette traversée Açores-Bretagne.
Cela a commencé par une baleine aperçue le premier jour ; puis tous les
jours suivants jusqu’à être en vue de Belle-Ile, parfois plusieurs fois par
jour et même la nuit, nous avons été accompagnés par des groupes de dauphins
qui venaient jouer autour de notre étrave. Comme ces vigoureux amis des marins
ont certainement bon appétit, au moins quinze kilos de poisson par jour pour
chacun dit-on, on peut penser qu’il y a pas mal de vie sous la surface…
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La visite des dauphins tous les jours..... |
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et l'apéro tous les soirs ! |
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Michel, spécialiste de la découpe du Vieux Hollande... délicieux ! |
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Un brin de toilette |
Dimanche 4 juin, jour de la Pentecôte,
nous sommes en mer. Comme chaque dimanche en mer, Catherine nous concocte un
petit office dominical, et nous recevons un beau cadeau, celui du psaume du
jour, le Psaume 103 :
« Voici
l’immensité de la mer, son grouillement innombrable d’animaux grands et petits,
« Ses
bateaux qui voyagent, et Léviathan que tu fis pour qu’ils servent à tes jeux.
« Tous,
ils comptent sur toi pour recevoir leur nourriture au temps voulu.
« Tu
donnes : eux, ils ramassent ; tu ouvres la main : ils sont
comblés.
« Tu
caches ton visage : ils s’épouvantent ; tu reprends leur souffle, ils
expirent et retournent à leur poussière.
« Tu
envoies ton souffle : ils sont créés ; tu renouvelles la face de la
terre. »
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Le calme avant le coup de vent |
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Etienne et Antoine |
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Nous arrivons dans moins de 48 heures, Catherine téléphone aux enfants. |
Lundi de Pentecôte, Emmanuel nous
avait averti dans son routage et le Psaume 103 nous l’a confirmé, le souffle de
l’Esprit va se manifester sur Alfred : nous réduisons la grand voile au
premier ris avant la nuit et faisons route vers la Trinité à 400 milles plein
vent arrière, génois tangonné sur bâbord. Aux premières heures du lundi 5 juin,
le vent se met à souffler assez fort au SSW à force huit et nous réduisons
fortement le génois ; Alfred, bien stable sur sa route, fonce sans
broncher sur une mer qui grossit mais reste assez sage. Nous restons ainsi
toute la journée, légèrement surtoilés avec la grand voile à un ris et nous
faisons des pointes à 11,5 nœuds, ce qui est exceptionnel avec notre gros
Alfred chargé à bloc qui ressemble plus à un semi-remorque qu’à une Ferrari…
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Un menu bien franchouillard pour tenir le coup dans la piaule, la potée au chou ! |
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Antoine |
Au moment de la bascule au NW, le vent
fraîchit encore et nous commençons à envisager de réduire la grand‘voile car la
mer changeante rend la route moins stable. Nous sommes pris de cours par un
empannage malencontreux où le mousqueton de retenue de bôme se casse net et la
grand’voile passe brutalement sur bâbord, entraînant une nouvelle déchirure au
niveau de la têtière, à peu près la même qu’il y a un mois en arrivant aux
Açores. Nous terminons donc sous génois seul, un génois fatigué qui commence à
se délaminer et que nous essayons de ménager à un peu plus d’un jour de
l’arrivée.
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Etienne au volant d'un semi-remorque à pleine vitesse ; des pointes à 11,5 nœuds |
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Catherine à l'ouvrage |
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Dernier déjeuner devant la Teignouse; nous entrons en Baie de Quiberon |
Nous franchissons le rail Ouessant-Finisterre au petit matin du 6
juin et le vent commence à mollir à force 6 vers midi. Mercredi matin 7 juin
vers 9 heures, nous reconnaissons Belle-Île et la Pointe des Poulains à 13
milles : les claviers des Smartphones et des téléphones se mettent à
chauffer, le temps est splendide et nous sommes joyeux de retrouver notre
Bretagne, la Teignouse, et bientôt le Petit Trého et l’entrée de la rivière de
la Trinité sur mer. A 15 heures nous arrivons au ponton avec un comité
d’accueil de cousins pour saisir nos amarres : Claire, François et
Grégoire, tous équipiers d’Alfred, ainsi que Cécile et Louise.
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Comité d'accueil sur le ponton de la Trinité-sur-Mer |
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L'équipage Açores-Bretagne : Michel, Dominique, Catherine, Etienne, Antoine |
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