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Notre équipage: Catherine, Dominique, Simon-Pierre, Toussaint, Isabelle, Henry (photo prise dans le port de Mindelo) |
São Tiago le mardi 28 février :
Chaleureuse soirée à la Quintal da Musica,
située dans le quartier du ‘’Plateau’’ qui domine le port de Praia. Les deux équipages se retrouvent
autour d’un dîner à écouter la morna
chantée par un Capverdien à la voix puissante mais pleine de sensibilité et de sodade. Jean-Louis et Philippe,
équipiers depuis les Bijagos, prennent leur avion vers la France demain et nous
accueillons notre nouvel équipage, Isabelle et Henry de Lavenne, des amis de
Nantes qui nous avaient déjà rejoints aux Antilles en 2017, ainsi que
Simon-Pierre et Toussaint ; comme tous les enfants d’Elisabeth et
Jean-François, nos deux neveux sont de grands bourlingueurs, Simon-Pierre
travaille à Londres après plusieurs années à New York et Toussaint, qui a
beaucoup vécu en Afrique, part bientôt s’installer à Kinshasa pour une ONG.
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Catherine devant le Palais du Gouvernement à Praia |
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Le marché du 'Plateau' à Praia |
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Embarquement de Simon-Pierre et Toussaint |
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Appareillage du port de Commerce de São Tiago |
Avant d’accueillir notre nouvel équipage à bord, nous
profitons de la journée du 1er mars pour compléter les courses,
essentiellement de vivres frais. Jolie balade sur le Plateau, de jour cette
fois-ci, pour admirer l’esplanade où flotte l’immense drapeau du Cap Vert
devant le palais du gouvernement et qui domine la superbe baie de Praia. Le soir, embarquent Simon-Pierre
et Toussaint pour leur première nuit à bord d’Alfred.
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Isabelle, Henry, Toussaint |
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On quitte São Tiago..... |
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....cap sur Fogo |
Jeudi 2 mars, nous accomplissons nos formalités de départ,
faisons les dernières courses (poisson frais, eau, gasoil et pain frais) et
sommes prêts à appareiller pour notre prochaine escale, Fogo, à 65 milles. Les formalités d’escales auprès des autorités
maritimes sont simples et rigoureuses, faites rapidement par des fonctionnaires
aimables et efficaces : il faut à chaque départ déposer une crewlist et déclarer la prochaine
destination et renouveler ainsi à chaque escale. Les Lavenne nous rejoignent
avant l’appareillage à 10 heures, Henry n’est pas très en forme (une tourista qu’il transmettra généreusement tour à
tour à chaque membre de l’équipage pendant la semaine…) mais il endurera
courageusement une navigation un peu musclée jusqu’au port de Vale de Cavaleiros à Fogo où nous arrivons enfin un peu avant minuit.
Un débarquement sportif en six épisodes....!!!
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Où sont ils? ... Catherine et Toussaint sur le quai et Dominique dans l'annexe |
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L'annexe coincée sous l'échelle |
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Alfred dans le port agité de Vale dos Cavaleiros |
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A l'entrée, l'épave d'un cargo nous souhaite la bienvenue |
Ilha do Fogo, la
bien nommée, est une île volcanique spectaculaire, avec une caldeira qui
culmine à 2829 mètres ; de forme ronde, elle n’offre pratiquement aucun
abri, sauf Vale de Cavaleiros sur sa
côte ouest, port complètement artificiel où les ferries de la compagnie CV Interilhas peuvent accoster quand les
conditions le permettent… A l’entrée du port où la forte houle explose sur le
brise-lames, l’épave d’un petit cargo jeté à la côte il y a deux ans offre un
spectacle peu engageant. Nous y trouvons un refuge peu confortable, l’état de
la mer depuis quelques jours est tel que les rotations interilhas sont interrompues et nous passons une nuit agitée dans
cette petite darse où nous sommes seuls….
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Dans la caldeira de Fogo; le sommet à 2829 mètres |
Malgré ces conditions difficiles, l’attrait du volcan est
fort. Le mouillage, quoiqu’agité, nous paraît sûr et nous nous préparons à
débarquer sur l’unique échelle du brise-lames où le ressac est violent et où
régulièrement les vagues dépassent la hauteur du môle. Tout se passe à peu près
bien pour la première bordée, Henry, Isabelle et Simon-Pierre, bien arrosés
tout de même, mais la deuxième est carrément sportive : submergés par une
forte lame Catherine, Toussaint et Dominique débarquent trempés tandis que
notre pauvre annexe, coincée sous l’échelle, prend une déchirure de 10 cm et se
dégonfle aussitôt… nous remontons son épave sur le quai, remettant à plus tard
sa réparation et, pour oublier l’épisode, nous partons dans le ‘’taxi-pickup’’
de Jorge qui nous emmène vers les hauteurs du volcan.
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Les garçons devant les traces du village enseveli en 2014 |
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Zico et Pedro s'attèlent à la réparation du dinghy |
Superbe promenade le vendredi 3 mars jusqu’au sommet de la Caldeira de Fogo où les dernières éruptions
ont laissé de fortes traces, l’une majeure en 1951, puis plusieurs répliques en
1995 et 2014 ; la dernière a enseveli les villages Portela et Bangeira dont
on voit quelques toits émergeant de la lave… Nous déjeunons au restaurant Chez Mariza et rentrons à bord assez tôt
dans l’après-midi pour prendre soin de notre pauvre dinghy abandonné le matin
sur le quai du port. Nous sommes rassurés de retrouver notre brave Alfred qui a
tenu bon sur son ancre dans le port toujours aussi agité ; deux employés
du port, Zico et Pedro, l’ont surveillé pendant la journée et l’ont embossé
pour maîtriser ses mouvements. Ils nous aident à réparer l’annexe et nous
rentrons à bord, pressés de quitter ce mouillage inconfortable le lendemain
matin.
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Arrivée à Faja de Agua à Brava |
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Toussaint devant Faja de Agua |
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Arrivée à Baia dos Ferreiros dominé par le village de Tamtun à 200m au dessus de la falaise |
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Comité d'accueil à Ferreiros |
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São João fait du gringue à Isabelle.... absolument charmée!! |
Appareillage le samedi 4 mars vers 9h pour contourner par le
nord l’île de Brava, à l’extrême SW
de l’archipel ; belle navigation sous génois et grand-voile à 1 ris par vent
portant force 6. Sur le chemin, nous croisons ce qui nous semble être une épave
de bouée à la dérive que nous évitons de justesse ; passée sur notre
arrière, ladite bouée se transforme en une carène de bateau retournée –ouf,
nous l’avons échappé belle ! – avant d’émettre un souffle puissant :
c’est une baleine à bosse dont nous apercevons la queue dans notre sillage,
salut superbe, au moment où elle plonge. Nous arrivons vers midi à Faja de Agua, petit port sur la côte
ouest de Brava mais n’y restons que
le temps du déjeuner car le mouillage y est trop inconfortable ; nous nous
déplaçons pour la nuit dans la petite baie Baia
dos Ferreiros, sympathique village de pêcheurs au SW de Brava, au creux de falaises de près de
200 mètres, très à l’abri du vent et de la houle. C’est là qu’Emmanuel et
Caroline avaient fait leur dernière escale sur Astrée en 2002 avant leur
traversée vers le Brésil.
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Baia de Ferreiros |
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Ascension de la falaise vers Tantum |
La soirée au mouillage le samedi soir à Baia dos Ferreiros est assez rigolote. Les pêcheurs fêtent la fim da semana et emmènent leurs copines
faire un tour en mer en emportant ce qu’il faut d’aguardente pour passer un bon moment. Ils abordent Alfred
amicalement pour partager leur saúde et trinquer avec nous. L’un
d’entre eux, São João, ayant largement dépassé le point de rosée, monte à bord
d’Alfred et s’y installe pour une grande démonstration d’amitié et nous avons
beaucoup de peine à le ramener à terre cuver sa fim da semana.
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Messe dominicale à Sao Baptista, à Nova Sintra |
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Catherine devant la gloire de Brava, Eugenio Tavarès, homme politique, journaliste, essayiste, poète |
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Déjeuner à Nova Sintra, pendant notre balade à Brava |
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La pêche à Ferreiros |
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Le produit de la pêche est hissé jusqu'au village par téléphérique |
Dimanche matin 5 mars, après une ascension difficile des 200
mètres de falaise, nous louons un pick-up qui nous emmène faire un tour de Brava : messe du dimanche à
l’église de São
Francisco de Assis, déjeuner à Vila
Nova da Sintra puis magnifique balade de l’île , beaucoup moins verte que
décrite dans les guides, avant de rentrer le soir à bord pour un dîner de
délicieux poissons achetés directement aux pêcheurs au bord de la plage, ainsi qu'une commande de langoustes.
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Requin nourrice ou requin citron? Catherine hésite |
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Les deux frères se préparent à passer une nuit en mer |
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Arrivée au petit jour à Mindelo |
Nous quittons les îles du groupe sud le lendemain 6 mars à 9
heures pour parcourir les 125 milles jusqu’à São Vicente. Route au plus
près avec grand-voile à 2 ris et trinquette en nous aidant du moteur dans une
mer bien formée. Vers 3 h du matin, le moteur commence à tousser puis s’arrête
définitivement vers 7h, alors que nous commençons à embouquer le canal entre Santo Antão
et São
Vicente : problème probable de pollution du gasoil. Nous endurons un louvoyage
pénible dans la brise fraîche, en tirant des bords carrés dans la mer formée et
à contre-courant, dans le canal entre les deux îles, avant d’arriver enfin à Mindelo vers 16h.
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Lumières du soir à Mindelo |
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Isabelle en pleine activité |
Escale technique de trois jours à Mindelo sur l’ile de São Vicente pour panser les quelques
blessures d’Alfred : notre mécanicien Ilidio prend en charge la révision
du moteur d’Alfred ainsi que la remise en condition du moteur de l’annexe qui a
goûté l’eau de mer lors de sa noyade dans le port de Fogo. Ilidio nous confirme que notre réservoir de gasoil est complètement
pollué, résultat des multiples pleins faits depuis le Brésil, les Antilles, et
les divers crus de ‘’gasoil cocotiers’’ entre le Mauritanie, le Sénégal, la
Guinée-Bissau et la Gambie. Nous devons jeter les 200 litres du réservoir (il
était quasi plein) et le lessiver avant de repartir à neuf.
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Simon-Pierre et Toussaint partent en randonnée à Santo Antão |
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La caldeira de Santo Antão
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Ribeira do Paùl |
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La tour de Bélem de Mindelo |
Simon-Pierre et Toussaint profitent de cette escale pour
faire connaissance de São Vicente.et pour une belle randonnée
à Santo
Antão, voisine et joignable
très facilement en ferry ; ils y goûtent la cachupa, ce délicieux ragoût capverdien. Les Lavenne, quant à eux,
vont pratiquer un autre sport, le bronzing sur la belle plage de Laginha, à Mindelo, et faire une expérience culinaire et culturelle différente
en se faisant des amis guitaristes dans les bars de Mindelo, à chanter la morna en
savourant le délicieux grogue de Santo
Antão ; ils rentrent très
émus le soir, la tête pleine de la sodade
de Cesaria Evora, avec la promesse d’Aristide le guitariste qu’il viendra
bientôt les voir à Nantes.
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Arrivée au mouillage de São Nicolau
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Le musée de la pêche de São Nicolau |
Simon-Pierre nous quitte le lundi 10 mars pour rentrer à
Londres. Nous appareillons aussitôt de Mindelo
pour mouiller au sud de São Vicente devant la plage de São
Pedro dans l’axe de l’aéroport
Cesaria Evora. La brise très forte qui y souffle crée un ressac qui nous
empêche de débarquer mais le mouillage de très bonne tenue nous permet de
passer une nuit tranquille. Une activité touristique nouvelle s’est créée chez
les pêcheurs, le «turtle feeding» :
ils embarquent des touristes, avec palmes, masques et tubas et, très près de la
plage, lancent à l’eau de la nourriture qui fait venir en nombre des tortues
vertes ; mouillés à côté, nous en profiterons nous aussi !
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Carberinho |
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Vues de la côte ouest de São Nicolau |
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Ribeira da Prata |
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Distillerie de grogue |
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Le nectar à la sortie de l'alambic |
Nous repartons le lendemain matin samedi 11 mars avant 10h par
brise fraîche pour une navigation de 45 milles sous trinquette et grand-voile à
2 ris. En longeant la côte sous le vent de São Vicente, nous endurons de fortes
rafales de vent catabatique qui nous font regretter de ne pas avoir passé le 3ème
ris de la grand-voile. Nous retrouvons une brise plus régulière en nous
dégageant de la côte et parcourons à plus de 7 nœuds la distance jusqu’au
mouillage de Tarrafal au SE de São
Nicolau où nous prenons un corps mort de Ruslan, un Capverdien qui nous
rejoint à la nage pour nous l’indiquer. Après cette belle journée de voile un
peu sportive, Catherine nous accorde une bonne rupture du carême du WE autour
d’un Ty’Punch/Caïpirinha/Mojito, à choisir selon le goût de chacun. Dimanche de
repos et farniente, après les formalités de police, la messe à l’église de Tarrafal puis un très bon déjeuner
devant la plage au musée de la pêche de la ville qui domine cette magnifique
baie bien abritée.
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Praia Branca.... |
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.... berceau de la morna |
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La Cola Sanjon : danse spéciale de la Saint-Jean |
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Ribeira Brava, la capitale de São Nicolau |
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Monte Cintinha |
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Montée vers le Monte Vermelho |
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Nombreux sisals |
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Dragonnier |
Cette dernière escale à
São Nicolau est un véritable
enchantement. L’île est très accidentée et culmine au Monte Gordo à 1312mètres ; ses paysages rappellent fortement
ceux de Santo Antão, en moins spectaculaires
toutefois. Nous faisons une belle promenade dans le pick-up de Waldemar qui
nous emmène sur les falaises de la côte sauvage de l’île, visiter une
distillerie de grogue, le meilleur du
Cap Vert, dit-on là-bas, et une belle randonnée dans le parc du Monte Gordo.
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Port de Tarrafal |
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Départ de São Nicolau |
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Arrivée à la plage de Santa Luzia |
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Phare de São Pedro |
Dernier appareillage vers São Vicente le 14 mai au
matin ; nous choisissons de revenir en petites étapes pour mouiller le 14
mars au soir sous le vent de Santa Luzia,
île inhabitée qui abrite quelques campements occasionnels de pêcheurs
locaux. Nous en repartons le lendemain matin pour Mindelo où nous arrivons en fin d’après-midi ; fin de
croisière, célébrée le 16 mars à bord d’Alfred, en entourant Catherine qui souffle
ses 73 bougies !
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Musée de beaux arts à Mindelo |
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Cesaria |
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Bon anniversaire Catherine! |