Fernando de Noronha
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Arrivée à Fernando au petit jour |
Cette île a donné la postérité au commanditaire portugais de l’expédition du dernier voyage d’Amerigo Vespucci en 1503, Amerigo qui le premier aura eu l’intuition que les terres découvertes par Christophe Colomb était un ‘’nouveau monde’’, alors que Colomb jusqu’à sa mort s’obstinera dans l’erreur que les terres de Cuba et Hispaniola qu’il avait découvertes étaient respectivement la Chine et le Japon…
Trois jours d’escale dans ce petit bijou de 5,5 milles de long sur 1,5 mille de large prolongé par quelques îlots et dominé par le
Morro do Pico, pain de sucre spectaculaire de 323 mètres de haut visible de toute l’île. Fernando de Noronha, située à 190 milles de la côte brésilienne et balayée presque toute l’année par les alizés du Sud-Est, a servi de bagne pour les prisonniers de droit commun pendant deux siècles, puis de prison politique pendant quatre ans de 1938 à 1942 avant d’être rendue à la nature.
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Fernando de Noronha au temps du bagne |
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L’ancien palais du gouverneur |
Entre temps, elle avait servi de point d’atterrissage à l’Aéropostale, de base relai pour les hydravions de la compagnie Air France et, dernièrement, de station de télémesure américaine pour les tirs de Cap Canaveral. Aujourd’hui, l’île est devenue un parc national du Brésil, abrite 4000 habitants et quelques 400 touristes dont beaucoup de jeunes couples en
Lua de Mel…
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Le village vu du fort de Remedios |
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Le mouillage de la baie de Santo Antônio |
Alfred est arrivé au petit matin du lundi 23 novembre, accueilli par un temps de novembre en Bretagne : ciel bas couvert, vent et crachin breton. Heureusement ce temps couvert s’est vite dissipé et le ciel dégagé des alizés du SE avec son vent généreux s’est vite rétabli.
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La baie Sueste |
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Côte NW à contre jour |
Après avoir mouillé l’ancre au plus près de la côte dans la
Baia de Santo Antônio, en face du petit môle réservé aux embarcations de tourisme et à l’approvisionnement de l’île, et pendant que Jean-François, Daniel et François partent en exploration au village, nous allons faire nos démarches d’entrée au pays à la petite capitainerie qui surplombe le môle. Nous sommes vite rassurés sur un point qui nous inquiétait : la durée maximale de séjour indiquée dans un document que nous n’avions pas eu le temps de lire et selon lequel nous ne pouvions pas rester plus de trois mois : cela mettait par terre le programme dans lequel nous avons engagé nos amis jusqu’en avril prochain et nous étions très inquiets…. Heureusement, il n’en est rien : Alfred pourra rester au Brésil le temps prévu et quant à nous, nos visas sont valides 3 mois et nous pourrons les renouveler.
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Les rochers des Dois Irmãos (Deux Frères) sur la plage de Cacimba do Padre |
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Praia dos Porcos |
Les autorités (police fédérale, capitainerie, responsables du parc national) sont extrêmement complaisantes ; elles nous aideront même à résoudre nos petits problèmes techniques pendant l’escale (révision du moteur hors-bord de l’annexe, réparation d’un coulisseau de grand-voile) qui seront réparés contre un simple sourire.
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Devant l’église du village Villa dos Remedios |
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La bière du Brésil : SKOL ! |
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Daniel |
Pendant ce temps, Jean-François a loué un buggy, moyen de locomotion de l’île, avec lequel nous allons explorer pendant deux jours le village qui abritait l’ancienne place forte et les locaux de l’ancien bagne ainsi que les jolies plages de l’île :
praia dos Cachorros,
praia da Conceição,
praia do Boldró et
praia Cacimba do Padre avec ses deux rochers spectaculaires
Dois Irmãos (les Deux Frères), et la
praia dos Porcos, balades entrecoupées de pauses déjeuner et dîner dans les gargotes…
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Francois et Jean-Francois : Oser l’aventure culinaire ! |
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L’excellent café du Brésil |
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Le moyen de locomotion sur l île, buggy ou biclyclette : nous avons choisi le Buggy |
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Dominique, Jean-Fran¢ois, Catherine, Daniel |
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On se connaît depuis la croisière sur Cassiopée en juin 1970 : 45 ans ! |
L’île est très préservée (nous n’étions que deux bateaux de plaisance au mouillage) et la fréquentation des touristes, brésiliens pour la plupart, est contingentée et soumise à une taxe écologique importante ; les accès des plages sont contrôlés et la pratique de la plongée est très encadrée. Fernando de Noronha est, dit-on, un des sites de plongée les plus beaux d’Amérique du Sud.
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Farniente sur la plage de Boldro |
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Rocher en équilibre |
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Fran¢ois |
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Gérard, Catherine, Dominique |
Après ces deux jours de grand repos, nous nous préparons pour un départ mercredi soir : formalités de sortie et courses de fruits et légumes frais dans la petite supérette du village. Comme nous nous en doutions, l’approvisionnement en eau douce n’est pas possible et nous nous félicitons d’avoir été si économes depuis notre départ de Mindelo le 12 novembre : en 13 jours, nous n’avons pas encore vidé le premier réservoir de 200 litres d’Alfred (ce sera fait le lendemain) ; en continuant d’être rigoureux (douches et vaisselle à l’eau de mer) nous serons autonomes jusqu’à Salvador de Bahia.
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Gérard |
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Deux frères et les Dois Irmãos |
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Dois Irmãos et le Morro do Pico |
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Jean-Fran¢ois |
Nous appareillons de notre mouillage de la baie de Santo Antônio vers 17 heures et longeons la côte sous le vent pour profiter encore de cette île charmante avant de prendre la route vers Salvador au soleil couchant mais éclairés par la pleine Lune, pour une traversée d’environ 700 milles.
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Traversée Fernando - Salvador : 700 milles sous la Pleine-Lune |
Traversée de Fernando à Salvador de Bahia
Une traversée sans histoire… les 685 milles entre Fernando de Noronha et l’entrée de la Baie de Salvador sont avalés par Alfred en un peu plus de cinq jours, à la vitesse moyenne de presque 6 nœuds. Au départ, l’alizé de SE portant au petit largue adonne progressivement jusqu’à la moitié de la route jusqu’à devenir parallèle à la côte, c’est-à-dire NE, à partir de la hauteur de Recife, Alfred dévalant vers Salvador à 40 milles de la côte à 7 nœuds.
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Festival de dauphins |
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L’équipage au poste d’admiration |
Belle navigation pendant ces cinq jours, avec la succession régulière des quarts de nuit éclairés par une généreuse pleine-Lune, les repas délicieux tous conclus par un dessert de bananes flambées (il faut bien que Catherine arrive à écluser les deux régimes achetés à Mindelo - 45 kilos, une belle affaire !), l’odeur du fournil à l’heure du pain tous les matins (mais la pêche… bredouille !), des rencontres régulières avec des cargos croisant au large et surtout un spectacle magnifique le troisième jour avec une bande d’une centaine de dauphins qui accompagnent Alfred pendant plus d’une heure en lui faisant la fête, un festival de sauts et de cabrioles autour de nous.
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L’odeur du fournil |
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Gérard méditatif au coucher du Soleil |
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Arrivée à Salvador de Bahia |
Arrivée au Brésil : Baia de Todos os Santos
Nous arrivons enfin au large de Salvador de Bahia le lundi 30 dans la matinée et nous nous présentons vers 15 heures devant l’entrée de la Baie de Tous les Saints, entre la ville de Salvador et l’île d’Itaparica qui ferme la baie en face. La ville est imposante avec ses hautes tours qui surplombent la baie et nous faisons une petite reconnaissance des différentes marinas où nous pourrons amarrer Alfred dans quelques jours.
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Le Terminal Nautico devant l’Elevador de Lacerda qui mène à la ville haute |
Nous avons décidé en effet de ne pas faire tout de suite notre entrée à Salvador, mais de profiter du temps disponible pour faire une petite croisière de quelques jours dans la baie avant de revenir pour un amarrage définitif le 3 ou 4 décembre, au moment de la fête de Sainte Barbe, patronne des
bombeiros (pompiers). Le premier soir, nous trouvons un joli mouillage au nord de la baie blotti entre l’
Ilha do Frade et l’
Ilha do Bom Jesus, à temps pour une baignade avant un très beau coucher du Soleil sur les cocotiers qui nous entourent. Le lendemain, après une balade dans le village de
Bom Jesus, le temps d’acheter des langoustes, nous appareillons pour traverser la baie jusqu’à l’île d’
Itaparica au Sud-Ouest.
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Nossa Senhora de Loreto, au Nord de l’ilha do Frade |
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Première baignade après la traversée, au mouillage de Bom Jesus |
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Un saveiro au petit matin (bateau de fret de la baia) |
Itaparica est une île de villégiature où les habitants de Salvador adorent passer la
fim de semana. En semaine, le village d’Itaparica est très calme et l’on est sûr de trouver une place au ponton de la petite marina. Nous y passons la soirée où nous faisons la connaissance de Francisco, un Français parti il y a huit ans de Marseille pour un tour du monde qui s’est (provisoirement?) interrompu ici, dans la douceur de Bahia ; il nous donne quelques informations précieuses sur la vie quotidienne et les beaux mouillages de la baie. Le soir, nous savourons les délicieuses langoustes préparées par Gérard.
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Le fort de São Louren¢o qui garde l’entrée sud de la Baia |
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Pêcheurs à l’épervier, au coucher du soleil à Itaparica |
Après une nuit calme, nous appareillons mercredi 2 décembre en début d’après-midi pour remonter le
Rio Paraguaçu, le fleuve le plus important qui se jette dans la baie et dont l’embouchure est située à 5 milles au Nord. Ce ‘’Rio’’ est un fleuve imposant de 1 mille de large, hydrographié jusqu’au
Convento Santo Antônio à une douzaine de milles en amont. Nous mouillons dans l’après-midi dans un petit bras de la rivière entre l’
Ilha do Monte Cristo et l’
Ilha do Arromba où Francisco nous a dit avoir vu des groupes importants d’ibis rouges : nous ne verrons pas les ibis rouges mais passerons une magnifique nuit au calme au milieu des palétuviers.
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Promenade sur l’Ilha do Arromba |
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Alfred au mouillage devant Arromba |
Nous repartons le lendemain matin pour remonter le fleuve jusqu’au
Convento Santo Antônio. Nous découvrons ce couvent, construit par les Jésuites au XVIIème siècle, d’où ils ont été chassés et remplacés par des franciscains au moment de la traque des jésuites par le Marquis de Pombal en 1750. C’est un édifice magnifique dominant le fleuve, une ambiance rappelant le film « Mission »; l’église, intacte, est toujours tenue par un prêtre belge, mais où ne restent que des vestiges importants d’un couvent qui devait avoir un grand rayonnement : réfectoire, cuisine, chapitre, cloître, dortoirs, infirmerie, etc. … et même prison pour les esclaves récalcitrants. Au moment où nous débarquons nous assistons au spectacle pittoresque des villagois, hommes, femmes et enfants, remontant une grande senne le long du rivage ; nous allons les admirer et leur achetons deux belles espadas qui feront notre déjeuner.
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Le fort de Salamine qui garde le village de Maragogipe sur le fleuve Paragua¢u |
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Convento de Santo Antônio à São Francisco construit par les Jésuites au XVIIème siècle |
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Espada |
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Azulejos importés de Lisbonne |
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L’équipage sur le parvis du couvent |
Nous passons un bon moment à visiter le Convento et repartons enfin vers Salvador de Bahia distant de 35 milles environ. Nous y arriverons au coucher du Soleil et trouvons une bonne place au ponton du
Terminal Nautico, la marina municipale de Salvador, où Alfred restera stationné jusqu’au mois de Janvier, au pied de l’Elevador, cet ascenseur construit en 1875 qui joint le port à la ville haute ancienne qui domine la baie 100 mètres plus haut.
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Bahianaises |
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Capoeira |
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Fran¢ois et Dominique |
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Tous les Bahianais sont en rouge pour fêter Santa Barbara |
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Batucada de filles |
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Le béguin de Gérard |
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Une batucada devant la Cathédrale |
Notre première partie de périple s’achève et l’équipage de la transat, qui reprend l’avion le 8 décembre, va découvrir cette ville étonnante de Salvador de Bahia et nous allons nous promener dans les rues en liesse du vieux quartier du
Pelourinho résonnant de la samba et des percussions des
batucadas qui célèbrent la
Santa Barbara.
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Alfred amarré au Terminal Nautico. |
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