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Ciel lourd au coucher du Soleil dans le Pot-au-noir |
Le Pot-au-Noir, lieu de désespérance des navigateurs, hanté
par le ‘’Hollandais Volant’’ : cette étape était une première pour Alfred,
avec sa promesse d’épreuves au passage de la ZIC, le franchissement des zones de calme parsemées
d’orages tropicaux ultra-violents avec rafales de vent et foudre menaçantes,
puis la délivrance après le passage de l’Equateur et l’arrivée, enfin dans le
flux des alizés du Sud-Est….
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Passage d'un grain dans la ZIC |
Il n’en aura rien été : pratiquement pas de zone de
calme, quelques orages, énormes il est vrai, aperçus au loin, deux ou trois
grains de forte pluie mais avec des vents ne dépassant pas 30 nœuds : au
moment de notre passage, la ZIC (Zone Intertropicale de Convergence) était
quasiment inexistante et nous sommes passés presque sans interruption, en quelques
heures, du régime des Alizés de NE de l’Atlantique Nord, à celui des Alizés de
SE que nous avons trouvés dès la latitude 4°Nord.
Des conditions exceptionnelles pour cette étape qui aurait
pu être difficile où Alfred a avalé les 1400 milles de la route à 5,6 nœuds de
moyenne…. Pot-au-noir ??... Pas
vu !!! Rien à voir donc avec la
traversée éprouvante d’Emmanuel et Caroline sur Astrée en 2002 dont nous avons
relu la relation en suivant, 13 ans après eux, à peu près la même route.
Mais revenons plus en détail sur les péripéties de cette
traversée.
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Port de pêche de Mindelo |
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Pêcheur de Sao Vicente au ramandage de son filet |
Mercredi 11 Novembre, les deux équipages, l’équipage
débarquant de l’étape Canaries-Cap Vert et le nouvel équipage, se séparaient
après un dîner dans un resto du port de Mindelo. Le lendemain, tandis que
Mathilde, Jean, Damien et Grégoire étaient partis pour leur randonnée sur l’île
voisine de Santo Antão, les nouveaux équipiers s’affairaient à l’embarquement des fruits et légumes et à l’achat
de leurres pour la pêche.
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Colloque dans une rue de Mindelo; Dominique, Daniel et Jean-François |
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Catherine marchande deux régimes de bananes de 20 kilos chacun |
Nos nouveaux équipiers sont aguerris et ont tous participé
au dernier voyage d’Alfred en 2012 : Gérard de la Cochetière de Madère au Cap Vert,
Daniel Laurent de Cuba aux Bermudes via les Bahamas, François Mouly et
Jean-François Corbineau des Açores à la Trinité. Grosse tâche que celle de
caser à bord dans la cambuse un chargement conséquent en raison de la probable
inexistence de l’approvisionnement à Fernando de Noronha : 15 kg de
tomates, 45 kg de régimes de bananes, 10 kg de concombres, 10 kg de choux,12 kg
de papayes sans compter oignons, pommes, poires, oranges, 200 litres d’eau
minérale en plus des 450 litres des réservoirs d’eau douce et évidemment les
indispensables citrons verts en quantité pour les prises que nous sortirons de
la mer (et accessoirement pour les ti’punch du soir). Les pleins de gasoil sont
faits avant d’appareiller enfin vers 17 heures pour cette transat.
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Marché aux légumes de Mindelo |
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Non, ce ne sont pas les éboueurs, mais la corvée de vivres |
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Chargement des vivres sur Alfred |
Vingt-quatre heures et 120 milles après, nous quittons
définitivement les îles du Cap Vert en dépassant les îles du Sud de l’archipel,
entre Fogo et Brava ; le temps est
brumeux et le sommet du pic de Fogo (2829 mètres, dernière éruption en
1995) nous apparaît au-dessus de la
brume à 18 milles. Au passage, Gérard nous sort deux petits thons de 1,5 kg qui
nous feront un bon dîner de début de traversée.
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Belle prise de deux thons par Gérard qui les transforme aussitôt en sashimi |
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Nettoyage quotidien de la cambuse et tri des légumes |
La route directe depuis Fogo (15°N ; 24°W) vers
Fernando de Noronha (3°50’S ; 32°25’W), 1300 milles au 200°, risque de
nous mettre en difficulté car, une fois la ZIC passée, les alizés du SE peuvent
être trop pointus ; la bonne tactique, qui allonge le trajet d’une
centaine de milles, consiste donc à suivre une route au Sud sur le méridien de
départ jusqu’à atteindre les alizés du SE et abattre sur Fernando à une allure
plus confortable après avoir dépassé par l’Est les rochers Saint Pierre et
Saint Paul situés proche de l’équateur (1°N ; 29°,5W). Nous mettons donc
cap vers un point baptisé PP (5°N ; 25°W) et resterons sur cette route en
attendant l’évolution du vent : c’est ainsi que Pierre et Paul nous auront
accompagnés durant 8 jours….
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Dorade coryphène de 4 kilos! Bravo Jean-François |
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Aussitôt découpée pour le dîner |
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Le repas du soir dans le roulis: avec les mains mais aussi avec les pieds |
Les cinq premiers jours se passent ainsi route en moyenne au
Sud, avec un temps assez couvert et un régime d’alizés variant du NNE au NE,
force 3-4 faiblissant parfois ; nous suivons ces changements de direction
en alternant les allures vent arrière génois tangonné et grand largue bâbord
amures.
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Manoeuvre du spi, Jean-François et Dominique |
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La plus belle prise de la traversée: 6 kilos, un mètre de long |
Le 15 novembre, au troisième jour de mer, nous célébrons le
jour du Seigneur par une longue après-midi de spi ; Alfred frétille à plus de 7 nœuds et pour clore cette belle journée Jean-François sort de l’eau une
superbe dorade coryphène de 3,5 kg qui nous fera deux repas. Le spi est amené
le soir et rangé contre le balcon arrière, prêt à être renvoyé.
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François, génération "Y" |
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Jean-François, génération "Cool, Raoul!" |
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Gérard,la "fisherman attitude", patient et sûr de sa bonne étoile |
Dans la nuit qui suit, le récepteur GPS principal (celui qui
donne le point à l’ordinateur) manifeste une instabilité jamais observée, avec
un niveau de signal très faible, et cessant d’afficher le point plusieurs
heures durant… Rien de grave, nous avons deux autres moyens d’avoir un point
GPS, le petit récepteur portatif ‘’Magellan’’ et l’IPAD, mais nous ne
comprenons pas pourquoi le récepteur GPS principal fonctionne de façon
aléatoire alors que les deux autres récepteurs, beaucoup plus simples, marchent
correctement ??? Nous ne comprendrons que 3 jours plus tard à mi-parcours
(Mindelo et Fernando à 700 milles), le mercredi 18 novembre, après avoir
épluché de long en large la notice Furuno et refait les connexions du circuit
d’antenne : l’antenne GPS, placée dans la jupe arrière d’Alfred, était
masquée par le spinnaker que nous avions rangé juste au-dessus et qui
perturbait la réception depuis trois jours… l’expérience du marin est le
résultat de l’accumulation de ses bêtises ! Gérard célèbre à sa façon la « réparation » du GPS par une
magnifique prise : une dorade de 6 kilos mesurant 1mètre (homologation
Catherine).
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Belle prise de 6 kilos, 1m de long |
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François |
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Daniel |
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Gérard, génération tchatche |
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Daniel prend sa douche quotidienne |
Dans la nuit qui suit, le temps change : après quelques
heures de pétole et deux forts grains de pluie tropicale, le vent mollissant
passe à l’Est et se renforce à force 4 en passant au SE ; il ne changera
plus de direction jusqu’à l’arrivée. Nous sommes alors à 250 milles au NE des
rochers São Pedro e São Paulo. Nous
commençons à infléchir franchement la route vers l’Ouest en laissant les deux
rochers à 130 milles sur notre droite.
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Salon de lecture d'Alfred.... Silence.... |
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Stage de vaisselle pour Gérard et Jean-François qui ont obtenu leur
certificat avec brio... Marie-Laure et Anne vont être contentes!!! |
L’alizé s’établit ensuite jusqu’à un bon force 5 et Alfred
file à plus de 7 nœuds vers Fernando de Noronha ; le vent se renforce
parfois sous les grains jusqu’à force 6-7, que nous saluons en prenant un ris
dans la GV mais en gardant le génois : Alfred va vite et tient bon jusqu’à
la nuit du 20 novembre à minuit où la pièce d’attache du point de drisse de
génois casse. Le génois est remplacé par la trinquette, ce qui ralentit un peu l’allure, mais nous garderons jusqu’à
l’arrivée la moyenne de 145 milles par jour, soit six nœuds. L’équateur est
franchi le soir même à 22h45 (longitude 28°10’W), mais Neptune et Amphitrite
étant des couche-tôt, le baptême des quatre néophytes (Catherine, Daniel,
François et Jean-François) est différé au dîner du lendemain : le passage
de la Ligne est célébré par un très
bon foie gras d’oie arrosé d’un excellent champagne.
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Catherine, Daniel, François et Dominique, les yeux fixés sur le récepteur GPS au passage de la Ligne |
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Passage de l'Equateur sur le récepteur GPS... |
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... et sur Maxsea |
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Passage de la Ligne célébré au champagne! |
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En goguette dans la guinguette |
La lune, qui a
dépassé le premier quartier, illumine nos nuits et nous arrivons à Fernando de
Noronha le lundi 23 novembre à 6 heures après dix jours et demi de mer.
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Arrivée à Fernando de Noronha le 23 novembre au petit jour |
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Le Morro do Pico |
Nous restons trois jours à Fernando de Noronha et mettrons le cap sur Salvador de Bahia (700 milles) le mercredi 25 novembre dans la soirée.
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Catherine, le Pico et Alfred à contre jour |
Un immense bravo à l'équipage de choc ! Ces prises de pêches font rêver les parisiens que nous sommes et changent du rayon poissonerie de nos supermarchés métropolitains ! Profitez en à fond !
RépondreSupprimervous me ferez rêver encore longtemps! passage de l'équateur, des pêches magnifiques, un équipage masculin pas mal encore pour son âge, et une déesse à admirer: Catherine!!!
RépondreSupprimersabine
mais quelle pêche ! au sens propre et figuré, quelle équipe !
RépondreSupprimeron vous suit depuis notre macadam et vous alimentez nos rêves...BON VENT
Isabeau