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Nos nouveaux équipiers, Laurence et Yves Lagane |
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Notre itinéraire entre Nouaudhibou, le Banc d'Arguin, Tanit, Nouakchott, Saint-Louis et Dakar |
Caleta
de Fueste (
Porto Castillo) à
Fuerteventura le Vendredi 4 novembre, nous avons la joie d’accueillir Laurence
et Yves Lagane qui nous accompagnent pour cette étape des Canaries à Dakar.
Nous avons déjà navigué ensemble sur leur bateau en Grèce il y a trois ans.
Yves est un ami très cher, témoin de nos premières amours lors d’une croisière
sur Cassiopée en 1970 lorsque nous quittions la Jeanne-d’Arc, avec deux autres
camarades de promotion, Gérard de la Cochetière et Jean-Bertrand Prot ;
deux charmantes jeunes équipières, Marie-Laure et Catherine, nous
accompagnaient et cette joyeuse croisière s’est avérée
« matrimoniale » en produisant deux mariages ; Yves et
Jean-Bertrand ont réfléchi encore quelques années avant de franchir ce pas
gigantesque.
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Départ de Fuerteventura le 5 novembre |
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Alfred au petit matin le 9 novembre dans la brume du Cap Blanc |
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Le bien-nommé Cap Blanc que n'a pas reconnu Duroy de Chaumareys |
La journée est consacrée à la préparation de l’appareillage,
bricolages divers et courses de vivres frais, avant d’appareiller le samedi 5
au matin pour retrouver notre compagnon de route, « Aria », au port
de Gran Tarajal 16 milles au sud.
C’est l’occasion d’un déjeuner joyeux à bord d’« Aria » de François
Biette avec Thierry Chazalon qui arrive de Nantes. Aria et Alfred vont désormais
naviguer de conserve jusqu’au mois de février 2023 du Banc d’Arguin aux îles du
Cap Vert en passant par le Sine Saloum et l’archipel des Bijagos.
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Les chalutiers au mouillage de Nouadhibou pendant le "repos biologique" |
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L'accueil musclé des officiers de la police d'immigration |
François et Thierry nous larguent les amarres vers 15 heures
pour une navigation de 500 milles ; Aria partira quelques heures plus tard
et nous nous retrouverons à Nouadhibou. Traversée idéale par vent portant de
NNE de force 3-4 qui nous accompagnera jusqu’au bout ; dès minuit la
première nuit, nous mettons le génois tangonné en ciseau et nous resterons ainsi,
plein vent arrière bâbord-amure, jusqu’à l’arrivée au Cap Blanc : trois jours entiers d’un long bord de 430 milles
sans toucher aux écoutes ! Les quarts de nuit s’organisent entre 9h du
soir et 9h du matin en quatre quarts de 3 heures, Laurence et Yves pour la
première bordée et Dominique pour la deuxième. Quatre journées de pur bonheur
en mer partagées entre lecture, repas, discussions diverses et échanges sur
l’affaire du naufrage de la Méduse sur laquelle la bibliothèque du bord est
bien pourvue ; événement marquant : la prise de deux petits thons de
1,5 à 2 kilos qui nous feront trois repas.
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Grandes pirogues sénégalaises du port artisanal de Nouadhibou |
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L'avenue centrale de Nouadhibou |
Arrivés à 50 milles du Cap Blanc le mercredi 9 novembre à 1h
du matin, nous avons la surprise de reconnaître le signal AIS d’Aria qui tire
des bords au grand largue tandis qu’Alfred fait route directe vers le Cap
Blanc. Au petit jour en approchant du cap, les pirogues sénégalaises partant à
la pêche sont de plus en plus nombreuses et un brouillard à couper au couteau
tombe brutalement. Au moment où le ciel se dégage vers 9h30, les deux bateaux
passent le Cap Blanc quasiment bord à
bord avant de remonter la Baie du Lévrier
en louvoyant pour arriver au mouillage dans la baie de Cansado à l’heure du déjeuner, accueillis par les garde-côtes
mauritaniens qui nous indiquent notre lieu de mouillage.
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Rue de Nouadhibou |
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Dîner des deux équipages sur Aria |
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Veillée d'arme avant le départ pour le Banc d'Arguin |
Notre mouillage devant Nouadhibou
est haut en couleurs et en odeurs. Nous sommes à la Mecque de la pêche !
La baie est un embouteillage de navires de pêche industrielle, chalutiers et
thoniers-senneurs, de toutes nationalités (turcs, chinois, russes, finnois
espagnols etc.) dont beaucoup sont des tas de rouille et l’on imagine les
conditions de vie terribles des hommes qui y travaillent ; à ceux-ci
s’ajoutent ces superbes pirogues monoxyles sénégalaises de quelque 25m de long,
armées chacune par quinze ou vingt hommes et décorées de jolies peintures vives
un peu passées. Le port, assez sale, grouille de multiples bancs de mulets
jaunes juvéniles qui font frissonner la surface sur tout le plan d’eau, toute
cette armada baignant dans une forte et acre odeur de poisson.
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Le Banc d'Arguin: Le point d'échouage de la Méduse se trouve sur la longitude du Cap Blanc à la latitude du Cap Tafarit |
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Le grand Y d'Yves sous l'île d'Arguin au petit matin |
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Lanches de l'île d'Arguin |
L’après-midi du 9 est consacrée à de longues heures à
accomplir nos formalités d’entrée et se termine à 20h à l’aéroport pour obtenir
nos visas : nous sommes désormais clairs et rentrons à bord pour amener le
pavillon « Québec » et pour un bon dîner des deux équipages sur
Aria : au menu, le triomphe de Catherine, sa tourte au Madère ! La journée du 10 est consacrée essentiellement
à des échanges WhatsApp avec nos familles et à quelques emplettes.et
préparatifs. Notre guide du Banc d’Arguin,
Sidi Ely, nous rejoint à bord pour un premier échange au cours du dîner ;
l’appareillage est fixé au lendemain à 8h30.
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Laurence et Yves dans le cimetière musulman de l'île d'Arguin |
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Ossements dans l'amas coquiller néolithique |
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Devant cet acacia, Thierry nous raconte l'opération de la cataracte par
abaissement du cristallin grâce à l'épine d'acacia
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Vendredi 11 novembre au matin, après avoir embarqué notre
deuxième guide Mohamed Salem, nous levons l’ancre ; nous devons cependant
lanterner une heure et demie autour du mouillage jusqu’à ce que les coast guards nous donnent l’autorisation
de partir, ce qui arrive enfin à 10h30. Nous mettons alors le cap vers l’île d’Arguin, aussi nommée Agadir (« la falaise » en
berbère), au grand largue. Après 45 milles de cette navigation, nous mouillons
à 19h à ¼ de mille sous le vent de l’île, devant le village ; les lanches
Imraguen rentrent au soleil couchant, nous sommes au paradis.
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Yves, Dominique et Sidi Ely à Iwik.... |
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.... et Catherine et Laurence, la bordée féminine de l'équipage d'Alfred |
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Soirée internet dans la maison du PNBA d'Iwik |
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Un soir, t'en souvient-il, nous voguions en silence .... |
Grande promenade samedi matin dans l’île d’Arguin. Sidi nous
apprend que le nom d’Arguin vient d’une plante endémique de l’île aujourd’hui
disparue, l’argèm, et que le nom du
banc éponyme d’Arcachon a été donné jadis par des pêcheurs portugais qui,
trouvant une ressemblance de la dune du Pilat avec le Sahara, ont baptisé ainsi
notre Banc d’Arguin français : fin de la polémique sur le sujet ! Les
Portugais sont arrivés ici en 1445 et comme dans tous les lieux investis sur la
route des Indes par les hommes d’Henri le Navigateur, ils y ont construit un
fort qui permettait de contrôler l’aire alentour ; depuis, de nombreuses
nationalités se sont succédé, en particulier les Hollandais et les Français. Le
village Imraguen est constitué d’une seule famille de 30 personnes dont les
hommes arment 7 lanches ; nous visitons dans la matinée les restes du
passé mouvementé de l’île, les restes du fort explosé par les Français ainsi
que trois cimetières antiques à proximité du village, l’un musulman où les
tombes sont marquées d’une grosse pierre vers la Mecque, l’autre « mixte »,
plus ancien où sont mêlées sépultures chrétiennes, musulmanes et animistes, et
enfin, sous des amas coquillers datant de 5000 ans, des restes osseux néolithiques.
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Soirée dans une maison d'Iwik pour trouver une lanche pour le lendemain |
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Antara Semete nous emmène sur sa lanche autour des îles Niromi et Naïr |
Nous quittons l’île d’Arguin vers 11h, un peu trop tard sans
doute, pour une navigation de 45 milles cap au sud vers la presqu’ile d’Iwik. Navigation superbe sous gennaker,
bord à bord avec Aria, qui nous amène à la nuit tombée à proximité du
village ; l’accès est un long chenal de presque 4 milles entre des
vasières qui découvrent à marée basse et nous y avançons le plus possible à
tâtons dans les petits fonds, en touchant quelquefois, jusqu’à trouver un
mouillage à l’abri, sous le vent des vasières. La nuit est douce et tranquille
et nous repartons au petit matin pour mouiller devant le village d’Iwik, à l’heure où les premières lanches
partent à la pêche : un spectacle immuable depuis des siècles.
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Les pélicans de l'île Naïr |
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Pétole... baignade... |
La lanche est un bateau d’origine canarienne dont le plan n’a
pas changé depuis des temps immémoriaux ; d’une longueur entre 8 et 15
mètres pour les plus grandes, les quelque 140 lanches imraguen sont les seuls
bateaux autorisés à pêcher dans le Banc d’Arguin où les moteurs sont
interdits ; les garde-côtes ainsi que les agents du PNBA (Parc National du
Banc d’Arguin) y veillent. Le gréement à voile latine de la lanche est très
efficace : le mât de très fort diamètre est planté sans hauban verticalement
au milieu du bateau ; la verge très longue qui, quand elle est posée sur
le pont, dépasse l’avant et l’arrière d’un bon mètre de chaque côté, est hissée
sur le mât par son milieu par un fort palan et ce système permet à la lanche de
tirer des bords sans gambiller. Nous apprécions les qualités manœuvrières lors
d’une sortie en mer au large d’Iwik, jusqu’aux îles Niromi et Nair, au large d’Iwik, où nous restons
un long moment à admirer les colonies d’oiseaux, pélicans, flamants roses,
spatules blanches…
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village de Mamghar, près du Cap Timiris |
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Séchage des mulets |
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Nous achetons de la Poutargue, friandise des Imraguen |
Appareillage à la voile à 8 heures le lendemain, mardi 15
novembre, pour une longue navigation de 80 milles afin de contourner les hauts
fonds et les vasières qui entourent les îles de Tidra et d’Arel. Belle
navigation sous grand-voile et code D pour l’essentiel et que nous coupons en
deux en mouillant mardi soir sous le vent d’un banc de sable non découvrant, Mojd Dekhne : aucune terre n’est en
vue alors que nous sommes mouillés comme en pleine mer, au coucher du soleil,
par 3 mètres de fond et bien à l’abri…..
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La charge des pirogues à moteur du Cap Timrist, à l'assaut des mulets |
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Comme les naufragés de la Méduse, longue marche dans le désert depuis le Cap Timiris, autrefois Cap Mirik |
La charge des Walkyries de Mamghar en trois mouvements :
2ème mouvementet mouvement final !!!!
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Au départ du Cap Mirik, Catherine rend hommage à notre amie Catherine Pittard, auteur du "Lieutenant de la Frégate Légère", roman sur le naufrage de la Méduse |
Le Cap Timiris :
autrefois Cap Mirik, c’est là que
furent débarqués par chaloupe le 6 juillet 1816 les premiers naufragés de la
Méduse ; ils allaient connaître un calvaire à .marcher sur quelque 400
kilomètres sur la plage jusqu’à Saint Louis du Sénégal. Calvaire ? Une
sinécure plutôt par rapport à ce que connaissaient pendant le même temps les150
malheureux abandonnés sur le radeau dont seuls 15 survécurent, et dans quelles
conditions ! Nous y faisons une longue pause de deux journées, la première
consacrée à une marche du lieu de notre mouillage, le village de Mamghar, jusqu’au Cap Timiris : 11
kilomètres sous le cagnard de midi ! La deuxième au repos au
mouillage : nous assistons à la pêche menée par les pirogues à moteur des
pêcheurs pour capturer les mulets : toutes les pirogues se postent aux
aguets à une extrémité de la plage, en bordure de la zone protégée du Banc
d’Arguin ; dès qu’ils voient un banc de mulets sortir des limites du banc,
signalé par des dauphins qui les chassent ou par des oiseaux, on assiste à la
charge de ces quelque 50 pirogues qui se ruent vers le banc de mulets pour y
jeter leurs filets : une scène époustouflante qui se reproduira plusieurs
fois dans la journée.
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Coucher du soleil à Tanit... |
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.... puis lever, le lendemain matin |
Nous quittons Mamghar et le Banc d’Arguin au petit jour, 6h
du matin, pour une belle navigation de 55 milles le long de la côte jusqu’au
port de Tanit où nous mouillons à
l’abri de la grande jetée d’un port de pêche industrielle récemment construit.
Tanit est à l’emplacement de l’ancien comptoir colonial de Portendick ; nous y passons une nuit bien tranquille avant
d’appareiller dimanche 20 au matin vers Nouakchott
où nous arrivons vers 16 heures. Nous mouillons dans les eaux du PANPA (Port
Autonome de Nouakchott dit « Port de l’Amitié ») à l’abri de la jetée
Est. Babana Ould Yaya nous attend sur le quai ; Babana est un vieil ami
mauritanien avec lequel j’ai travaillé longtemps lors de plusieurs missions de
consultation dans le domaine maritime entre 2004 et 2006 ; il nous aide à
accomplir le plus rapidement possible les formalités de police avant de nous
emmener au port de pêche de Nouakchott au coucher du soleil quand rentrent les
dernières pirogues.
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Alfred dans la brume |
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Babana Ould Yaya en boubou blanc nous attend sur le quai du "Port de l'Amitié" de Nouakchott |
" |
Port et marché de la pêche à Nouakchott |
Tandis qu’Yves et Laurence restent à bord pour se reposer et
François pour bricoler son moteur d’annexe, son passe-temps favori, nous
débarquons le lendemain (en fait de repos, Laurence et Yves passeront la
journée à briquer Alfred, de la carène au pont en passant par le briquage des
inox !). Avec Thierry, nous passons la journée à nous promener dans
Nouakchott, le matin au port de pêche pour admirer la noria des grandes
pirogues sénégalaises de 25 mètres et le travail des femmes qui attendent à
terre le retour de la marée. Tour rapide du pittoresque « Marché
Capital » et des rues avoisinantes – Dieu, que Nouakchott a changé depuis
notre dernier passage en famille de retour d’Abidjan en 99 et depuis le séjour
de Marie en 1997 !—nous nous réfugions pour une longue pose WhatsApp et
Internet au salon de thé la « Palmeraie », interrompue par la visite
d’un autre Mauritanien avec qui j’avais aimé travailler : Cheikh Khaled. Nous
rentrons à l’heure du dîner à bord pour fêter dignement l’anniversaire de notre
doyen, Yves, repas de fruits de mer, langoustes et poissons offerts par Babana
la veille, couronné par le gâteau au chocolat de Laurence sur lequel Yves
souffle ses vingt-six allumettes.
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Thierry au port de pêche de Nouakchott |
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Les milliers de pirogues "sénégalaises" de Nouakchott |
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Thierry |
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Notre amiral souffle ses nombreuses bougies |
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Briefing studieux: Yves et François étudient les abords de la passe de Saint Louis |
Comme si Neptune voulait célébrer notre amiral pour son
anniversaire, la traversée Nouakchott-Saint Louis sera jour de triomphe pour
Yves : à peine a-t-il mis les lignes à l’eau, voici qu’il remonte un, puis
deux, puis trois, puis quatre superbes thons de plus en plus gros ! Halte
au feu !, supplient l’équipage et les cuisinières ! Yves, tout à sa
pêche, y consent enfin en remontant toutefois sa cinquième prise : une
magnifique dorade coryphène !
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Yves se débattant avec une superbe dorade coryphène
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Les "éclaireurs" , ponctuels, nous attendent à 7h du matin à l'ouverture de la passe pour nous guider jusqu'à Saint-Louis du Sénégal |
Nous retrouvons Aria au lever du jour le mercredi 23
novembre devant la passe d’entrée dans le fleuve Sénégal. Yves a bien préparé
cette entrée grâce à son contact préalable avec le capitaine du port de
Saint-Louis, Mamadou Keita, et le pilote nous attend à l’heure convenue, 7
heures, à l’entrée de la passe ; la pilotine est une pirogue en fibre de
verre et le pilote est un pratique local, dit ‘’éclaireur’’, qui nous conduit
au travers de la passe dont le seuil est à 2 mètres. La « Langue de Barbarie », cordon
lagunaire qui détermine la passe d’accès au port de Saint-Louis, a été très
bousculée depuis plusieurs années et les cartes dont nous disposons, OpenCPN et
Navionics, sont complètement fausses. Le pilotage est indispensable, nous nous
en souviendrons lors de la sortie mais n’anticipons pas, et nos éclaireurs nous
guident jusqu’à Saint Louis, en laissant parfois à bâbord la première bouée
tribord…. Bref, nous arrivons enfin vers 8h30 au mouillage à 100m en aval du pont Faidherbe, devant la Capitainerie.
Mamadou nous accueille avec son grand sourire sur le quai et nous accompagne
pour le reste de la matinée pour accomplir aussi vite que possible les
formalités de police et de douane.
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Remontée du fleuve Sénégal, à l'abri de la Langue de Barbarie, jusqu'au Pont Faidherbe de Saint-Louis |
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Saint Louis, surnommée la Venise africaine |
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Laurence et Yves |
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Dominique, Catherine et François devant la Capitainerie |
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Vue aérienne de Saint Louis et de la Langue de Barbarie |
La première après-midi à Saint Louis est consacrée à une
flânerie dans les rues de cette charmante ville coloniale si chargée d’histoire
et se termine comme il se doit par un pot au mythique Hôtel de la Poste qui accueillait les héros de l’aventure de
l’Aéropostale, Mermoz, Saint-Ex et Guillaumet. Nous partons à l’aventure le
lendemain, accompagnés par Razakh, un guide parfait et très sympa, pour visiter
le parc du Djoudj, à environ 80 km de
Saint Louis, dans le delta du fleuve, entassés dans une vieille 504 qui avale
sans moufeter la piste de tôle ondulée ; les passagers souffrent mais sont
heureux. Razakh a l’œil exercé et nous montre les innombrables oiseaux,
endémiques ou migrateurs, qui habitent les lieux : hérons cendrés, hérons pourprés,
anhinga d’Amérique ou
« cormorans tête de serpent », les étonnants jacana du Botswana qui marchent sur l’eau, pélicans, grands cormorans
d’Afrique à ventre blanc, spatules, grands flamants roses et flamants blancs,
aigrettes, crabiers, huppes, courlis, vanneaux…. Mais aussi phacochères en
grand nombre, crocodiles et varans. La balade se termine en apothéose par une
balade en pirogue dans les roseaux et la mangrove où nous retrouvons tous ces
magnifiques oiseaux, mais surtout un ‘’nichoir’’ de pélicans où se reproduisent
des milliers de pélicans : époustouflant !
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L'Hôtel de La Poste,... Mermoz,..... l'Aéropostale |
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François en grande conversation dans le port de pêche |
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Le Palais de Justice |
La journée du samedi 26 novembre était celle du trajet final
de Saint Louis à Dakar et commençait bien, par une messe à la cathédrale Saint
Louis à 6h½ pour Catherine et Dominique. Nous appareillons vers 9 heures et
commençons à descendre le cours du fleuve Sénégal en suivant les traces GPS du
trajet aller, confiants de naviguer sur les rails d’un chenal déjà reconnu.
Saint Louis est LA ville des pirogues, le trafic maritime y est inexistant
(nous étions les premiers bateaux à y faire escale depuis très longtemps
excepté un voilier en avarie il y a huit mois) et les pêcheurs sont rois. Le
premier tiers du chenal de huit milles est donc encombré de petites pirogues
qui y pêchent et, première péripétie peu de temps après le départ, Aria se
prend dans un filet et dérive moteur bloqué. Les pêcheurs ne parviennent pas à
le libérer et coupent finalement leur filet mais le moteur d’Aria reste
bloqué ; dans cette eau extrêmement boueuse, il est impossible de plonger
pour libérer l’hélice, nous le prenons donc en remorque juste avant qu’il ne
s’échoue et nous poursuivons ainsi notre descente du chenal. Tout se passe bien
ainsi, Alfred remorquant Aria, pendant tout le chenalage ainsi jusqu’à la passe
qui paraît plus agitée qu’il y a 4 jours quand nous entrions.
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Cigogne du parc de Djioudj |
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La queue du phacochère est un levier de vitesse: il la lève pour courir, pour s'arrêter, il l'abaisse... malin!!! |
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Vanneau |
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Libellule sur coussinets |
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Araignée à damier |
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Barbuzard |
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Flamants roses |
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Croco |
Suivant toujours les traces GPS sur nos tablettes et alors
que nous avons l’impression d’en franchir le seuil et d’en être quasiment sortis,
nous voyons soudain surgir de nulle part face à nous un train de quatre vagues
énormes, de véritables murs d’eau verticaux de plus de trois mètres de haut qui
nous font face. La première balaie le pont violement mais tout va bien… la
deuxième, de presque 4 mètres, explose littéralement la capote qui se retrouve
en vrac dans le cockpit et Yves et moi, chacun sa tablette à la main, sommes
submergés par cette vague et trempés de la tête aux pieds dans un cockpit
transformé en baignoire tandis que Laurence et Catherine, à l’intérieur,
reçoivent des cataractes d’eau et s’empressent de fermer capots de descente et
hublots des cabines arrière. Yve à la barre a un mal de chien à maintenir Alfred
face aux lames alors que la remorque d’Aria nous tire par l’arrière et que
notre moteur semble faiblir ; François et Thierry nous diront après coup
qu’ils ont eu très peur de nous voir nous mettre en travers, ce qui nous aurait
mis dans une situation difficile. Après que les deux dernières vagues eurent
achevé leur triste besogne, nous nous trouvons enfin en eaux plus calmes où
nous observons toutefois une houle assez forte qui explique la violence de l’épisode.
La barre est passée – ouf ! – et nous nous éloignons un peu avant de
larguer la remorque d’Aria.
On ne suit pas impunément les traces des naufragés de la
Méduse….
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Héron cendré |
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Anhinga d'Amérique ou "cormoran à cou de serpent" |
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Héron pourpré |
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Jacana du Botswana: il marche sur l'eau grâce à ses longs doigts. |
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Un drôle d'oiseau du Djioudj: La Souriante! |
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Grand cormoran du Sénégal à col blanc |
Nous sommes tous
choqués par ce que nous venons de vivre, surtout a posteriori en imaginant le pire : Alfred se mettant en
travers de la lame et rabattu sur l’étrave d’Aria qui le suivait. Personne
n’est blessé et les deux bateaux se sont dégagés sans dégât. Nous faisons
néanmoins le bilan de cette mésaventure : l’I-phone de Laurence a été
emporté à la mer et avec lui toutes ses photos du voyage et nous sommes désolés
pour elle ; en outre, les deux tablettes d’Yves et Alfred ont été noyées
et sont inutilisables, ainsi que les deux téléphones de Dominique ; les deux cabines arrière ont été inondées, les
affaires sont trempées et le séchage des matelas détrempés sera une affaire
longue. L’atmosphère à bord est un peu grave pour le dernier transit de 140
milles jusqu’à Dakar et nous tirons les leçons de l’épisode :
·
D’abord, nous avons été trop rassurés par le
fait que nous avions franchi la passe à l’aller et qu’il suffisait que nous en
suivions la trace puisque nous la franchissions dans les mêmes conditions de
marée (fin du flot). Sachant que cette passe était difficile, nous aurions dû
anticiper le fait que les conditions pouvaient être changeantes, en
l’occurrence que la forte houle du large constatée après coup pouvait provoquer
les violentes lames rencontrées. En tout état de cause, nous aurions dû prendre
le pilotage proposé par le port et être accompagnés par un pratique local, les
fameux éclaireurs mentionnés plus haut.
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Conversation entre Hérons: à gauche le "pourpré", à droite le "cendré" |
·
En lien avec le point précédent, la sortie de la
passe en remorque était une erreur : même si les conditions étaient
difficiles à l’intérieur du fleuve pour dégager l’hélice d’Aria à cause de la visibilité
nulle dans l’eau boueuse, nous ne devions pas affronter des conditions
inconnues sans être chacun manœuvrant indépendamment.
·
Au moment de franchir la passe, le bateau
n’était pas sécurisé (capot et hublots arrière ouverts) et nous n’étions pas
attachés….
En un mot, trop de confiance basée sur une unique expérience
du passage de la barre en ne mesurant pas le fait que les conditions à ce
moment-là pouvaient être fortuites…. trêve d’autoflagellation, tirons certes
les leçons de nos erreurs mais la mer nous attend.
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Aria et Alfred devant la Capitainerie de Saint-Louis |
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Aria et Alfred devant le Pont Faidherbe |
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Yves |
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Ramassage de coquillages par les femmes le long de la Langue de Barbarie |
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La barre de la passe de sortie de Saint-Louis s'annonce mal.... ...mais nous ne savons pas encore |
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Aria à la remorque d'Alfred: jusqu'ici, tout va bien! |
Navigation sereine donc pour notre dernière nuit en mer pour
arriver à Dakar au petit jour et mouiller en fin de matinée en baie de Hann à l’Est de la péninsule du
Cap Vert, en face du CVD, Club de Voile de Dakar. Dernier repas pour les deux équipages pour dire au-revoir aux Lagane
qui nous quittent, partagé à terre dans un petit bistrot, cuisine sénégalaise
suivi d’un gâteau à une bougie soufflée par Laurence pour ses seize ans, le
plus bel âge : Bon anniversaire Laurence !!!
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Les deux capitaine au débarcadère du CVD en uniforme VSF |
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Photo des deux équipages au CVD de Dakar: François, Yves, Laurence, Thierry, Catherine et Dominique |
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Bon anniversaire, Laurence!! |
Bonsoir Catherine et Dominique
RépondreSupprimerQue d'émotions...,
Merci bcp pour ce billet fort détaillé et illustré de nombreuses et belles photos dans la brume ou sous le soleil ,à terre comme en mer. Merci pour les belles rencontres et - en fin ! - une vraie séquence de pêche au thon.;)!!! ...c'est bon!!
Ces innombrables pirogues colorées sont très belles , quand à la charge des Walkyries de Mamghar..très spectaculaire!!!!
Le récit du passage de la barre en sortant de Saint Louis fait froid dans le dos....J'espère qu' Alfred - et Aria - vont se remettre bien vite de cette mauvaise passe et que le soleil déjà rechauffe les cœurs et ....les matelas humides !!!
Merci bcp pour ce récit de votre navigation de novembre marqué par ce moment fort "sur" le banc d’Arguin si cher au cœur de Dominique.
Ces récit donnent la douceur illusion de continuer a partager la vie comme elle vie à bord d'Alfred .
Merci bcp
Guillaume
Merci pour ce beau récit formidablement illustré ! L'aventure dans tous les domaines est bien au rendez-vous et vos souriantes rencontres font chaud au cœur. Le pélerinage sur le banc d'Arguin a dû certainement être émouvant et nous rappelle nos beaux échanges en mer sur l'échouage de la Méduse, la mémoire de ses victimes et de ses rescapés (et de mon aïeul Parnajon qui récupéra les naufragés !). J'espère que les ennuis à répétition avec les différents moteurs d'Aria sont maintenant résolus et que vos affaires sont maintenant sèches (j'ai vu au passage que mon vieux bermuda avait entamé une seconde vie sur Dominique !).
RépondreSupprimerAmitiés aux deux équipages et Joyeuse marche vers Noël.
Fredo & Titou
Chers amis,
RépondreSupprimerPar -3 degres Parisiens, nous sommes heureux de vous voir naviguer au soleil et au chaud...
Saintes et belles fêtes de Noël exotiques...
On vous embrasse,
Les Josselin
Ce récit de voyage est un vrai roman d’aventures, pleine de passion, de joies, de drames, de découvertes, d’amitié… j’attends le prochain chapitre avec impatience !
RépondreSupprimerLe moteur de Aria a-t-il pu repartir avant la longue nav vers Dakar ?
Yann
Bonnes fêtes de Noël à tous.
RépondreSupprimerJoelle
Bravo pour votre blog...et en route pour de nouvelles aventures en 2023 sans frayeur.
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