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Voiles Sans Frontières |
Nous sommes au mouillage du Club de Voiles de Dakar (CVD)
depuis le dimanche 27 novembre, les Lagane viennent de nous quitter et nous
profitons de ces quelques jours pour remettre Alfred d’aplomb pour
la suite du voyage et panser ses blessures. Dakar est plein de ressources et
nous passons deux jours à faire des emplettes : approvisionnement divers,
dont le rhum qui s’évapore très vite sous ces climats, achats d’une tablette et
d’un téléphone pour remplacer nos pertes, tandis que sèchent sur le pont les
matelas gorgés d’eau des cabines arrière. Le CVD offre également de précieuses
ressources inattendues outre le GO, le butane et l’eau, les remarquables
compétences de Moussa et Arona, deux mécaniciens géniaux qui interviennent sur
Alfred et Aria (réparation des moteurs hors-bord et révision des moteurs fixes).
Arona en particulier accomplira une véritable prouesse sur Aria : quand
François a voulu faire la vidange de son sail-drive,
il s’est aperçu que l’huile était devenue une « mayonnaise » ce qui
indique que les joints Spie de l’arbre d’hélice n’étaient plus étanches et
l’huile se mélangeait avec l’eau de mer. Après avoir trouvé par miracle des
joints de rechange chez un autre navigateur, Bernard, Arona, en plongeant sous
Aria, a pu démonter sous l’eau tout le système d’hélice (très lourd, ce qui a
failli entraîner Arona vers le fond bien qu’il soit un athlète), changer les
joints à terre puis remonter l’ensemble sous l’eau… chapeau l’artiste !!!
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Le CVD, Club de Voile de Dakar |
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Mama "Tissus" |
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La cuisine très pratique du CVD produit des mets délicieux |
Trois jours tranquilles donc au CVD, pendants lesquels nous
surfons abusivement sur Whatsapp et internet et où nous soutenons les
« Lions de Terranga », l’équipe de foot du Sénégal qui fait une belle
performance lors de la première poule de la Coupe du Monde de football :
chaude ambiance au CVD. Nous y accueillons Dominique Salmon Latourte et Bruno
Floutier, nos compagnons de la mission VSF que nous allons entreprendre.
Dominique est une amie de jeunesse de Catherine qui avait assisté à notre
mariage à la Trinité en 1971.
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Le cormoran, l'"ennemi des pêcheurs" |
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Etude le la carte du Siné Saloum avant le départ en mission |
Voiles Sans Frontières (VSF) est une belle association dont
le siège est à Lorient, qui opère essentiellement dans le Siné Saloum, région
très enclavée du Sénégal au nord de la Gambie. Créée il y a vingt-cinq ans,
cette ONG profite des passages de voiliers dans la région pour mener des
actions humanitaires. Aria et Alfred sont engagés conjointement essentiellement
pour une mission médicale auprès des populations atteintes par l’albinisme dans
la région du Siné Saloum. Pour cela, deux médecins, Thierry Chazalon,
ophtalmologue à bord d’Aria, et Dominique Salmon, dermatologue à bord
d’Alfred, vont intervenir dans plusieurs villages du delta. Parallèlement,
Bruno a pris en charge la réhabilitation de l’ameublement de salles de classe
dans le village de Roffangué et Alfred
doit restaurer la « Case de Santé » du village de Maya. Fin décembre, nous prolongerons
cette mission avec notre petite-fille Héloïse et ses deux amies, Inès et
Marie-Aimée, qui interviendront dans un projet d’apiculture à Wandié.
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En route vers le Siné Saloum |
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Arrivée devant Gorée |
Vendredi 2 décembre donc, (vive l’Empereur !) nous appareillons de Dakar avec notre nouvel équipage et naviguons de conserve avec Aria vers l’entrée du Saloum à 70 milles au sud ; toute l’équipe VSF est là, Dominique (dite Dodo pour éviter toute confusion), Bruno, Catherine et Dominique sur Alfred, Thierry et François sur Aria. Belle traversée par brise portante sous spi en évitant les très nombreux filets aperçus au dernier moment, ce qui nous oblige à une veille attentive, avant d’arriver vers 18h30, à la nuit tombante sur les bouées d’atterrissage de l’entrée du Saloum. Le passage de l’entrée est facile et bien marqué, et nous remontons le fleuve au moteur jusqu’au village de Djifère (ou Djiffer) situé sur le cordon lagunaire qui ferme le Saloum au nord.
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Intense activité nocturne à Djiffer à l'entrée du Siné Saloum |
La vie nocturne à Djifère
est bien animée : c’est un ballet ininterrompu de grandes pirogues de mer
qui vont et viennent sur la plage tandis que sur le littoral s’agitent des
groupes qui traitent le poisson débarqué, dans une ambiance étrange de grands
feux qui éclairent toute cette activité vue de nos bateaux en ombres chinoises,
tout cela fortement sonorisé par au moins trois muezzin qui s’égosillent dans
une sorte de duel vocal où chacun semble se complaire dans les variations de sa
prière et l’admiration de sa propre voix… un vrai régal musical !!
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Catherine et "Dodo", découverte du Saloum... |
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... et de ses multiples aspects |
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Premier débarquement à Maya |
Journal de la mission
VSF
Samedi 3 décembre
Tandis qu’Aria reste au mouillage de
Djifère pour faire une nouvelle purge de
l’huile de son
sail-drive , nous
appareillons et remontons le fleuve Saloum vers le village de
Maya où nous arrivons en début
d’après-midi. Nous prenons contact avec Aïda que nous retrouvons à la
« case de Santé » que nous avons mission de restaurer. Aïda est la
« matrone » de Maya, c’est-à-dire la référente santé du
village ; elle a eu 6 mois de formation pour assumer la responsabilité des
soins des villageois, parfois des accouchements. Aïda est une femme simple,
souriante, énergique, et douée d’une belle intelligence pratique. Elle nous
montre l’étendue du travail à faire à la case-santé : auvent de la porte
d’entrée écroulé, latrines défoncées et inutilisables, portes et fenêtres métalliques
rouillées et en très mauvais état.
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Aïda, la "matrone" de la Case de Santé |
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La Case de Santé de Maya |
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Ousmane le maçon commence par fabriquer les parpaings de la construction |
Dimanche 4 décembre
Après cette première prise de contact avec le village de Maya, nous appareillons en fin de
matinée pour remonter le Saloum jusqu’à Foundiougne
où nous retrouvons Aria au mouillage, en aval du grand pont qui relie depuis un
an ce gros bourg du Siné Saloum à Dakar. Nos amis Thierry et François sont
allés accompagner une autre mission VSF menée par Jean-Yves Chauve, médecin
bien connu des coureurs au large, auteur entre autres du « Guide de la
médecine à distance », et dont l’objet est de faire des formations au
secourisme dans les villages. Nous retrouvons nos amis le soir autour d’un pot
au « Baobab sur terre » partagé avec l’équipage de Te Marara, le
catamaran de Jean-Yves.
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Lever des plans d'une pirogue de 16 mètres |
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Le chef du village de Maya |
Lundi 5 décembre
Nous allons rester à Foundiougne
quelques jours essentiellement pour organiser la « missions
albinisme » qui doit être menée par Thierry, ophtalmo à bord d’Aria, et
Dodo, dermato à bord d’Alfred. Pour cela, ils doivent d’abord rencontrer les
autorités de l’hôpital de Foundiougne ainsi qu'Emilliane Gueye, une technicienne ophtalmo qui les accompagnera sur
le terrain. Foundiougne est le bourg
principal de cette partie du Siné-Saloum avec pas mal de ressources, dont un
important marché du mardi, qui nous permettront de faire les approvisionnements
pour nos missions. Dodo, Bruno et Thierry profitent de cette journée disponible
pour faire un aller-retour en pirogue au village de Roffangué, relativement proche, pour lequel Bruno a effectué une
importante levée de fonds qui permettra de remeubler les quatre classes de
l’école 25 tables-bancs pour les écoliers et six bureaux et chaises pour les
maîtres ; ils reviennent le soir, enthousiasmés par l’accueil chaleureux
qu’ils ont reçu des villageois et un délicieux
tiéboudiène typiquement sénégalais un
ragoût de poissons, légumes et riz relevé par une excellente sauce qui donne
soif !
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Les pièges à crevettes qui pullulent dans le Saloum |
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Aria et Alfred devant le récent pont de Foundiougne qui enjambe le Saloum |
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François et Thierry au restaurant "No Stress" de Khady |
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Dodo et Bruno accueillis à Roffangué |
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et quel accueil! |
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Moment de détente au "Baobab sur terre" avec l'équipage de Jean-Yves Chauve |
Mardi 6 décembre Les deux équipages profitent du jour de marché hebdomadaire. Catherine va exercer sa longue expérience du marchandage pour revenir les bras chargés de légumes et fruits, Dodo et Bruno, littéralement hypnotisés par le charme si typiquement sénégalais du tailleur du marché, « Christian Dior », se font faire chacun toute une garde-robe en tissus africains, robes chemisiers, pantalons, bermudas, chemises etc… très fort, Christian Dior ! même
François a succombé à sa tchatche commerciale !
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Catherine va au grand marché du mardi de Foundiougne |
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Vendeuse de "bouye", fruit du baobab, ou 'pain du singe', duquel on fait une confiture ou un excellent jus de fruit |
"Pollé! Pollé! Pollé" (clous de girofle)
Mercredi 7 décembre
, Pendant que Dodo et Thierry sont à l’hôpital de Foundiougne pour accompagner la consultation d’Emilliane pour des
patients albinos, nous rendons visite au quincailler Mamadou Cissé compléter
les achats pour la case de Maya,
essentiellement peinture, rouleaux et pinceaux ; nous aurons l’occasion
plus tard de revenir chez ce quincailler plein de ressources.
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Atelier d"artiste du marché |
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Apéro chez Alain et Catherine, toubabs installés à Foundiougne |
n
Jeudi 8 décembre
Laissant Aria et les deux médecins à Foundiougne
pour la poursuite de leurs activités médicales, nous appareillons vers Maya pour une évaluation plus complète des
travaux qui se révèlent beaucoup plus importants que nous le pensions au départ :
les latrines, conçues pour une eau courante et abondante, sont inadaptées à ce
village où l’eau se porte en bidons à partir du robinet public. Après
consultation d’ Aïda et des villageois, nous décidons de les transformer en
latrines sèches, ce qui nécessitera la construction d’une nouvelle cahute avec
un toit et la réfection des dalles des fosses. Par ailleurs les huisseries (2
portes et 4 fenêtres toutes à double battant) doivent toutes être emmenées dans
un atelier pour être remises en état (pas de moyen de soudure sur place car pas
d’électricité à Maya). Il faut donc organiser un transport d’importance A/R
vers Foundiougne pour tout ce matériel
(ciment, contreplaqué, tôle ondulée et toutes les portes et fenêtres).
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Chenalage dans les bolongs de Bassoul et Diogane |
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Thierry à l'œuvre à l'hôpital de Foundiougne |
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Dodo examine une jeune albinos accompagnée par sa maman |
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Le poste de Santé de Bassoul |
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Thierry et Dodo |
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L'ophtalmologie de terrain |
Vendredi 9 et Samedi 10 décembre Venant de Foundiougne, Aria nous rejoint vendredi en fin de matinée à Maya et nous naviguons de conserve
pendant deux jours dans les bolongs vers des villages isolés dans la mangrove, Bassoul et Niodor. L’albinisme est une maladie génétique qui apparaît dans les
régions isolées où existe une forte consanguinité entre les personnes, ce qui
est le cas dans ces deux villages. Les familles atteintes par cette maladie
vivent des conditions sociales difficiles, subissent un fort ostracisme des
autres habitants qui les voient parfois comme des personnes maudites, atteintes
par ce handicap à cause de supposées mauvaises actions passées ; on
raconte même, en particulier en période d’élection, des histoires de sacrifices
humains dont ils seraient victimes dans l’espoir d’un résultat favorable au
vote…. Ces malheureux, outre les brimades qu’ils subissent, souffrent
énormément de la vue et de graves maladies de peau.
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La détente du soir, le dîner des deux équipages à bord d'Aria |
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François |
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L'ambulance des bolongs |
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Beau Baobab, ma foi! |
Nos deux médecins ainsi qu’Emilliane sont donc
particulièrement qualifiés pour intervenir dans ces pathologies et nous les
emmenons, pénétrant profondément dans la mangrove en remontant ces bolongs très
étroits, en s’échouant souvent, pour atteindre d’abord le village de Bassoul, puis celui de Diogane où une pirogue-ambulance vient
les chercher pour les conduire jusqu’à Niodor
que nous ne pouvons atteindre avec nos bateaux. A la fin de ces deux jours
d’intervention, Aria et Alfred se séparent : Thierry et François ont
terminé leurs missions VSF et vont faire un peu de tourisme nautique dans le Diombos, fleuve du sud du Siné Saloum,
tandis qu’Alfred revient au nord vers le Saloum pour poursuivre notre mission à
Maya. Nous mouillons donc samedi soir
à Djirnda.
Calfatage d'une pirogue à
Dionewar
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Les verts pâturages |
Dimanche 11 et lundi 12 décembre Nous décidons d’une journée de repos dominical au mouillage devant le village de Djirnda avant de partir le soir vers Maya où nous voulons être lundi matin pour assister à la cérémonie du lever de drapeau à l’école. Bruno quitte le bord en fin de matinée pour rejoindre Maya à 40 minutes à pied, chemin que pratiquent tous les jours tous les collégiens et lycéens de Maya pour aller au collège de Djirnda…. Il mettra une partie de la journée pour faire le trajet, se perdant dans les dédales de bolongs, parfois l’eau jusqu’à la taille, passant par le village de Fambine que nous découvrirons plus tard, pour arriver épuisé, affamé et assoiffé… nous le retrouverons chez Ami, la femme de Malik, l’instituteur de Maya, qui essaie de le ranimer avec un immense plat de tiéboudiène…
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Ami, l'épouse de l'instituteur de Maya et leur fils Ibrahim |
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Achat direct du déjeuner à un pêcheur du Saloum: un beau tiof |
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Les passerelles qui relient les villages du Saloum sont parfois délabrées (ici, de Maya à Djirnda), les collégiens emportent une tenue de rechange sèche pour l'école. |
Belle cérémonie des couleurs le lendemain matin à l’école où
le drapeau sénégalais est hissé pour toute la semaine avec l’hymne chanté par
tous les écoliers avant d’entrer en classe. Nous appareillons aussitôt pour
aller mouiller devant le village de Roffangué
à quelques milles de là, pour l’inauguration des nouvelles salles de classes,
meublées grâce aux efforts de Bruno qui a fait un crowdfunding très efficace pour cette cause. Nous sommes accueillis
par un village en fête, avec tamtams, danses, échange de discours etc.,
installation des tables-bancs dans les classes par les élèves, puis enfin grand
tiéboudiène partagé avec les
autorités du village et les familles des quatre maîtres de l’école. Nous
appareillons en fin d’après-midi vers Foundiougne
pour y être avant la nuit.
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Mamadou, maître d'école à Roffangué, accueille Bruno pour l'inauguration de l'ameublement de l'école |
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Les villagois de Rofangué nous font la fête |
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L'heure des discours |
Mardi 13 décembre
Mardi à Foundiougne est le
jour du marché et Aïda a organisé le transport en pirogue des portes et
fenêtres de la case-santé qui sont apportées le matin même chez Pape Sekh, un
mécanicien soudeur proche du débarcadère qui doit faire la réparation de ces
huisseries dans la journée pour être rapportées à Maya le soir même avec tout
un chargement livré par le quincailler Cissé (ciment, contreplaqué, tôle
ondulée, poutrelles etc.) Catherine et moi passons du temps à admirer le marché
très coloré et vivant, faisons quelques courses de vivres frais, tandis que
Dodo et Bruno, toujours envoûtés par l’inénarrable « Christian
Dior », complètent leurs choix de chemises et robes colorées qu’ils
mettront peut-être un jour… Les travaux de soudures de Pape ne sont pas prêts
le soir et nous devons rester une nuit supplémentaire pour rapporter sur Alfred les
fenêtres à Maya.
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Les écoliers de Roffangué aménagent leurs classes |
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Dodo très attentive au travail des élèves |
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Les enfants nous accompagnent jusqu'à l'appontement |
Mercredi 14 décembre
En attendant les travaux de
soudure de Pape, nous avons une journée libre devant nous à Foundiougne. Nous en profitons pour aller
à la messe au point du jour, dans la paroisse très vivante de Saint Paul, puis
rendons visite à Samba dont l’adresse nous a été donnée par l’irremplaçable
Christian Dior qui nous a vanté le talent, nous disant qu’il était capable de
réparer tous les téléphones et n’importe quel appareil électronique. Le
smartphone de Dominique a été trempé d’eau de mer lors de l’épisode de Saint-Louis
et a littéralement « cramé » ensuite : fichu pour fichu,
pourquoi ne pas tenter ? Nous découvrons l’atelier incroyablement bien
équipé de Samba, réparateur autodidacte de 28 ans, qui s’est mis un jour à
ouvrir le ventre des appareils électroniques et s’est formé tout seul sur
internet. Depuis, aucun appareil ne lui échappe, il répare tout ! En deux
coups de cuillère à pot, il change des éléments de l’Honor 6X de Dominique,
incroyable ! Du coup nous lui demandons si l’on pourrait lui livrer la tablette
Samsung d’Alfred qui avait été noyée dans les même circonstances, et qu’il
réparera avec la même facilité : époustouflant. Saura-t-il ressusciter
aussi l’Ipad qu’Yves a rapporté en France en état de mort cérébrale ? Nous
le saurons début janvier quand nos futurs équipiers nous l’aurons rapporté… Les
portes et fenêtres nous sont enfin livrées en pirogue par Pape et nous
appareillons aussitôt pour arriver à Maya
avant la nuit.
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Rencontre à Foundiougne avec des journalistes de la presse sénégalaise, Le Soleil, pour un article sur l'action de VSF dans le Siné Saloum |
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Aïda et son mari viennent chercher à Foundiougne les approvisionnements pour les travaux de la Case de Santé de Maya |
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Pape Sekh, le soudeur de Foundiougne, répare les huisseries de Maya |
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Samba, le génial réparateur autodidacte de Foundiougne, aucun appareil électronique ne lui échappe |
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Embarquement des portes et fenêtres métalliques pour Maya |
L’horrible épisode de
‘’Maya l’abeille’’
Jeudi 15 décembre
Trois jours de travail nous attendent à la case-santé où les choses ont
bien avancé : Ousmane le maçon a achevé le nettoyage de la fosse des
latrines qu’il a recouverte d’une nouvelle dalle bien solide et est en train de
bâtir une cahute pour isoler le nouveau WC « à la turque » ;
Aîda a mobilisé un groupe de femmes du village qui s’affairent au nettoyage des
locaux envahis par de multiples nids de guêpes maçonnes pour préparer la
peinture intérieure. Pendant ce temps, l’équipage d’Alfred entreprend la
peinture des menuiseries métalliques à remettre en place. Nous rentrons à bord
pour déjeuner, une magnifique salade de crudités préparée par Catherine et Dodo
et nous apprêtons à nous mettre à table quand Dodo pousse un hurlement de
terreur ! Là, dans le placard à porte coulissante au-dessus de la cuisine,
elle découvre un gros essaim d’abeilles qui viennent de s’installer : nous
ne pouvons plus pénétrer à l’intérieur du bateau et restons interdits dans le cockpit
avec des centaines d’abeilles qui nous tournent autour.
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Les enfants à l'œuvre au grattage des fenêtres |
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Horreur!!! la découverte d(un essaim d'abeilles dans le placard de la cuisine d'Alfred |
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Notre repas à bord interrompu et devant fuir Alfred, nous trouvons refuge à la Case de Santé ou un délicieux Tiéboudiène nous est offert par les villageois |
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Grand nettoyage avant peinture intérieure par les femmes de Maya |
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Réconfort à bord d'Aria après une journée difficile: trois équipages VSF avec Simon et Alice, petite-nièce de Béa Lorieux, sur Vadrouille |
Un coup de fil à Monique Caffier de VSF en France pour lui
demander conseil : l’apiculteur Lamine, proche de nous et que nous verrons
dans quelques jours est injoignable ; un autre apiculteur pourrait venir
de Niodor en pirogue mais c’est très
loin. Finalement la solution nous viendra du village lui-même : Aïda nous
amène Lassana, un « technicien » qui nous rejoint à bord avec des
fumigènes et nous ordonne de partir immédiatement car c’est trop
dangereux ; nous quittons Alfred et à regret notre salade que nous n’avons
pas entamée. Nous assistons de loin à la chasse menée par Lassana qui pénètre
dans le bateau, couvert d’une moustiquaire tel un ectoplasme, arrosant le pont
du bateau et l’intérieur avec de l’essence et les abeilles, rendues folles,
quittent l’intérieur d’Alfred mais continuent de voler autour. Nous retournons
au travail le ventre creux, heureusement les femmes du village nous offrent une
grande bassine de l’incontournable tiéboudiène, délicieux. Après cette journée
un peu dure, nous sommes heureux d’être rejoints par Aria et y passons la
soirée, voire le nuit si nous ne pouvons pas retourner sur Alfred.
Heureusement, à la nuit tombée, Lassana retourne à bord et tue à l’essence le
reste de l’essaim encore présent dans le placard et célèbre cette victoire en
dévorant la fameuse salade de crudités restée dans les assiettes depuis midi et
qu’il apprécie énormément. Nous rentrons à bord nous coucher après avoir
nettoyé les milliers de cadavres d’abeilles laissés par Lassana.
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La case de santé reprend des couleurs |
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Catherine à l'antirouille |
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Bruno à la réparation des fenêtres antimoustiques |
de
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Nouvelle attaque des abeilles de la veille à la recherche de leur reine.... |
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... et riposte énergique de Catherine ... à l'essence! |
Vendredi 16 décembre
Nouvelle journée de travail le lendemain, peinture le matin et pose
déjeuner à bord à midi devant une nouvelle salade. Alors que nous allions
attaquer nos assiettes avec appétit surgit une attaque massive d’abeilles qui
veulent retourner dans le placard d’où elles ont été chassées la veille et
retrouver leur reine dont elles ignorent que celle-ci n’est plus… Toutes les
ouvertures sont immédiatement fermées et Dominique s’enferme à l’intérieur pour
essayer de neutraliser les abeilles qui y ont déjà pénétré avec de l’essence
que Catherine lui passe par verres à travers un hublot. Nous quittons le bateau
en espérant que ces mesures auront raison des survivantes du massacre de la veille…
ce qui sera le cas, heureusement !...
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Peinture intérieure de la case-santé; au premier plan, Osmane le maçon |
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François après d'Aïda mène son enquête sur l'usage de l'eau à Maya |
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Tous au boulot! |
Samedi 17 décembre
Dernière matinée de travaux dans la case-santé, la peinture intérieure des
pièces est largement avancée et nous partons vers 15h pour redescendre le
Saloum vers le village de Mar Lodj où
nous devons accueillir Héloïse et ses deux amies qui doivent installer des
ruches à Wandié, un village proche.
C’est également le mouillage où François compte laisser Aria en sécurité
pendant la période de fin d’année qu’il passe en France.
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Au revoir Aïda! |
L’accès à Mar Lodi
se fait par un bolong proche de l’estuaire du Saloum, en amont de Djifère, avec un chenalage assez
complexe, passant d’une rive à l’autre, et nous n’avons pas beaucoup d’informations
sur ce passage tortueux. Inévitablement, Aria qui nous précède s’échoue alors
que la mer descend ; après plusieurs essais de passage en remorque,
pendant lesquels notre échelle de plage arrière est emportée et disparaît
dans le bolong, notre tentative de déséchouage d’Aria… échoue à son tour et
nous passons la nuit dans cette situation. Aria parviendra à se déséchouer au
flot, vers 3h du matin, en s’aidant de ses voiles.
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L'arrivée à Mar Lodj |
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Le chemin de la messe du dimanche matin; belle palissade en tiges de rôgnier |
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L'église de Mar Lodj |
Après avoir assisté (à pied car nous sommes loin) à la messe
dominicale à l’église de Mar Lodj, îlot
chrétien en terre musulmane, nous parvenons enfin en bateau devant ce village
charmant, plein de verdure où le tourisme commence à se développer avec
quelques campements au bord du fleuve. Grâce à Denis Revel de VSF qui séjourne
sur place, François trouve une solution de gardiennage qui lui permet de
laisser son bateau l’esprit tranquille ; nous faisons la connaissance de
Mariétou Ndiaye, une jeune mère de famille nombreuse très dynamique et
entreprenante (elle est à l’initiative de la création du lycée-collège de Mar Lodj) chez qui nous sommes invités à
déjeuner autour d’un …. Tiéboudiène…
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Repas chez Mariétou (Encke de dos à gauche) |
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Visite du Collège-Lycée de l'île de Mar |
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Première pierre posée par Mariétou qui a beaucoup œuvré pour la construction de ce lycée faite grâce à la fondation créée par Encke
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Lundi 19 décembre est notre dernier jour ensemble avec
Aria ; après une opération réussie de repêchage de l’échelle d’Alfred, nos
amis préparent leurs balluchons pour rentrer en France le lendemain matin.
Dernier apéro avec nos nouveaux amis à bord d’Alfred, Denis, Mariétou et son
fils Babacar qui surveillera Aria pendant l’absence de François, ainsi que les
deux équipages.
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L'entrainement des lutteurs de lutte sénégalaise |
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Marriétou et son fils Babacar à bord d'Alfred |
Lundi 20 décembre à 9h30, la pirogue vient chercher les
équipiers qui rentre en France, François Thierry Dodo et Bruno, vers N’Dangane pour trouver un taxi vers
Dakar ; cette même pirogue ramènera Héloïse et ses deux amies qui
poursuivront la mission VSF pour les ruches de Wandié.
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Repêchage de l'échelle de bain d'Alfred: vive le GPS!!.... |
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... Victoire!!! |
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Alfred et Aria au mouillage à Mar Lodi |
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François, Thierry, Dodo et Bruno en route pour la France |
Merci pour ce long récit abondamment illustré de photos qui permettent de bien comprendre la diversité et parfois la difficulté de la mission VSF conduite entre les équipages d'Alfred et d'Aria. Entre les abeilles qui s'invitent à bord, l'ingéniosité des réparateurs locaux aussi bien en mécanique en taulerie qu'en électronique , les soins médicaux prodigués dans des conditions
RépondreSupprimerpas simple voilà un mois de décembre à nouveau haut en couleurs sur la route d'Alfred et de son équipage. Merci bcp de continuer ainsi à nous faire partager votre vie a bord, et toutes les rencontres qui jalonent votre route, c'est vraiment très très dépaysant
Amitiés
Guillaume