Escale technique à la Martinique : « De Profundis Motoribus ! »

 

Après la transat, Benjamin accueille Clélia à la Martinique; en deuxième plan,
 le Rocher du Diamant et le Morne Larcher 

Alfred arrive à la Martinique un peu amoché le 15 février : le moteur agonise, les batteries sont à plat, l’enrouleur de génois montre des signes de grande fatigue, et puis le reste dont nous ne parlons pas… mais nous sommes heureux d’être là, notre équipage nous quitte le lendemain et nous accueillons Catherine et Clélia prêtes à repartir dès que possible pour l’étape suivante : Martinique, Dominique, Guadeloupe.

Dernier repas ensemble au Marin avec les équipiers de la Transat:
Xavier, Dominique, Adrien, Catherine, Baptiste, Benjamin et Marta

Grande balade dans le sud de la Martinique, premier arrêt au village du Diamant

Déjeuner devant le fameux rocher

Première déconvenue en arrivant au ponton de la marina du Marin, nous nous branchons sur l’électricité du quai pour regonfler nos batteries et le tableau électrique du bord explose ; début d’incendie à bord, vite éteint, mais la coupe est pleine ! Les mécaniciens de ‘Mécanique Plaisance’, viennent ausculter notre moteur souffreteux, leur verdict est sans appel : il est mort !!! L’addition est rude ! Nous nous interrogeons sur la suite de notre voyage et nous inquiétons de l’annonce que nous pourrons faire aux équipages que nous avons engagés dans notre aventure….

L'église de la Grande Anse d'Arlet

Visite de la briqueterie de la Poterie des Trois Ilets

Départ pour la rando Prêcheur-Grand'Rivière

Nous sommes vendredi, rien ne se passera avant lundi prochain et la première urgence est de profiter de la présence de Clélia et Benjamin qui imaginaient une croisière sous les cocotiers bien compromise. Nous nous changeons les idées grâce à deux jours d’excursion en voiture autour de la Martinique : Samedi, grande balade au sud de l’île, baignade et déjeuner à la plage du Diamant, nouvel arrêt-baignade aux Anses d’Arlet puis visite de la briqueterie des Trois Ilets. Dimanche, Ben et Clélia ont décidé de faire la grande randonnée du nord de la Martinique, 20 km de marche dans la végétation tropicale de Prêcheur à Grand-Rivière entre les fougères arborescentes, les cascades et les bouquets de bambous géants où se tapissent les matoutou falaise, sortes de migales très gentilles. Après les avoir déposés vers 10h près de Saint Pierre, nous les récupérons épuisés et heureux à Grand Rivière après 6 h de marche. Pendant leur marche, ils ont eu le temps d’organiser leurs vacances perturbées et ont décidé de partir de leur côté, sac au dos, en amoureux vers la Dominique et la Guadeloupe.

Pendant que Ben et Clélia marchent, nous visitons le nord de la Martinique, la distillerie JM...

... la riche nature du nord...

... puis Beauséjour, l'habitation de notre ami Jean-Louis

Les falaises spectaculaires de Grand'Rivière

Puis Ben et Clélia nous quittent pour s'immerger dans la nature exubérante de La Dominique

Retour en France...... Vive la vie!!!!

Après le départ de Ben et Clélia le lundi matin 19 février, nous nous retrouvons, Catherine et moi sur notre pauvre Alfred réduit à l’état de presque-épave, avec l’espoir de le remettre en état de naviguer avant que nous rejoignent nos équipiers de l’étape suivante, les Noël et les Précourt. Première bonne nouvelle : un moteur est disponible chez ‘’Mécanique Plaisance’’, un peu plus puissant que le précédent (57 CV au lieu de 48), mais qui pourrait faire l’affaire. Rendez-vous est pris pour le jeudi suivant pour une mise au sec d’Alfred au chantier ‘’Carenantilles’’ afin d’effectuer l’échange des moteurs. Carenantilles a été créé il y a une trentaine d’année par notre ami Jean-Louis de Lucy ; Jean-Louis nous fera un bon accueil en nous invitant à déjeuner avant la mise à terre d’Alfred, nous apprécierons la prévenance et la gentillesse du personnel du chantier, à l’image du caractère joyeux de Jean-Louis.

Alfred mis au sec à Carenantilles

Les travel-lifts impressionnants du chantier: le petit ''80 tonnes'' pour le petit Alfred
et le 440 tonnes pour d'autres.

Pause déjeuner au chantier

Profitons du week-end pour une couche d'antifouling

La semaine s’annonce rude : passer 8 jours au sec dans un chantier naval dans un bateau en travaux et en désordre total, dans la chaleur et à l’abri du vent, avec comme seul luxe les pissotières et douches des ouvriers du chantier, accessibles en dehors des heures ouvrables… dur, dur !!! Heureusement, notre amie Gisèle de Meillac, marraine de notre fils Paul mais malheureusement absente de la Martinique à ce moment-là, offre de nous héberger chez elle dans sa maison du Cap Est en nous laissant la disponibilité de sa voiture ! Merci infiniment Gisèle, de cette façon, notre semaine de travaux qui aurait pu être une vraie galère, est devenue plus légère avec des journées, certes, bien occupées, mais des nuits bien reposantes dans la fraîcheur de ton jardin et un si bon lit !....

Débarquement du moteur HS

8 jours de chantier, 8 jours de bazar intégral!!

Bricolage au fond des coffres du cockpit

Dès la mise au sec du bateau, nous nous activons à la remise en bonne forme de notre vieil Alfred :

·        -    Vendredi, passage au karcher des œuvres vives, dépose de l’enrouleur de génois chez ‘’Caraïbe Gréement’’, débarquement du génois chez ‘’Martinik Voiles’’ pour révision.

·      -      Samedi, peinture des œuvres vives à l’antifouling (sous le cagnard !).

·      -      Dimanche, repos ; messe à l’église du François puis invitation à déjeuner chez Guillaume et Béatrice de Meillac, les enfants de notre amie Gisèle, adorables.

·      -      Lundi, débarquement du moteur, réparation du tableau électrique 220V cramé quelques jours plus tôt et révision de l’éolienne qui marche à nouveau.

·      -      Mardi, embarquement du nouveau moteur : Cyril, le mécanicien de ‘’Mécanique Plaisance’’ découvre que l’inverseur de l’ancien moteur n’est pas adaptable sur le nouveau : il faut changer l’inverseur et la ligne d’arbre…. la coupe est pleine ! Puis Gaëtan de ‘’Caraïbe Gréement’’ annonce que notre enrouleur de génois n’est pas réparable …. la coupe déborde !!.... Devant notre désarroi, le mécanicien nous fait cadeau du nouvel inverseur et, autre bonne nouvelle, Gaëtan nous propose une très bonne occasion d’un enrouleur : la peine sera moins lourde. Le soir, nous allons nous consoler en dînant chez nos chers amis Stéphanie et Gilles L’Haridon qui ont depuis 10 ans une jolie maison à la Pointe Savane où ils viennent passer les vacances de février avec deux de leurs petits-enfants : Merci Gilles pour ton ti’punch de ce soir-là qui nous a fait un bien fou !

·        -   Mercredi, montage du nouveau moteur attelé au nouvel inverseur lui-même attelé à la nouvelle ligne d’arbre sur laquelle est montée l’ancienne hélice… ouf !!! Mais un dernier loup se cache : notre gasoil est complétement pollué, pollution probablement liée au mauvais fonctionnement de l’ancien moteur. Le réservoir était plein et il nous faut jeter à la poubelle 250 litres de gasoil…. La coupe déborde en cataracte et à gros bouillons !!!... mais nous avons dépassé le seuil de la douleur et plus rien ne nous fait mal.

·      -     Jeudi, mise à l’eau d’Alfred et essai du moteur avec Cyril, retour à la marina du Marin pour le remontage de l’enrouleur de génois, l’histoire se termine.

L'arrivée du nouveau moteur

Dernière tuile avant la mise à l'eau: le GO du réservoir est pollué, il faut le purifier
 avec une machine spéciale  qui va tourner pendant deux heures;
peine perdue, le GO est irrécupérable: 250 litres de précieux carburant embarqués à Mindelo bons pour la poubelle!

Alfred retourne enfin dans son élément

Jean-Louis

Pour clore cette longue semaine épique, nos amis François et Béatrice, les beau-frère et belle-sœur de Gisèle nous invitent à déjeuner. Nous arrivons très tard chez eux vers 2h1/4 mais ils nous pardonnent et nous accueillent comme on le fait si bien à la Martinique, le cœur grand ouvert. Quel bonheur, cette amitié entretenue depuis près de 50 ans avec tous ces amis antillais !

Notre havre du soir pendant cette semaine un peu dingue: la maison de Gisèle...

... et l'accueil adorable de ses enfants, Béatrice et Guillaume, le dimanche pour un ti'punch
dans la piscine et un déjeuner délicieux.

Pendant cette semaine assez dingue où Catherine remplissait la cambuse d’Alfred pour le prochain départ, Ben et Clélia nous envoyaient régulièrement des nouvelles joyeuses et enchantées de leur voyage en amoureux à Dominique et la Guadeloupe. Ils rentrent en France retrouver leurs petits au moment où nous nous préparons à accueillir nos équipiers, Titou et Frédéric ainsi que Katrina et Olivier, pour la suite de notre voyage.

Une rencontre inattendue chez Gilles et Stéphanie qui nous rejoindront bientôt aux Iles Vierges Britanniques

Chez Béatrice et François de Meillac

Merci Béatrice!