Après notre petit périple de 3 jours autour des îles de Pico et São Jorge, nous revenons à Horta le lundi 27 mai en fin de matinée, à temps pour accueillir Caroline et Jérôme Cabri qui arrivent de Metz pour une croisière aux Açores. Ils connaissent bien Alfred pour avoir fait une croisière avec nous en Galice quand nous habitions Lisbonne; la sœur de Catherine est une équipière idéale, heureuse d’accompagner Jérôme en bateau même si ce n’est pas forcément son premier choix de lieu de vacances, et surtout ne se départissant jamais de son sourire éclatant (le même que Catherine), même quand elle est malade…
Nous passons deux jours à Faial à continuer de visiter l’île ainsi que les quelques musées si particuliers de Horta: celui de la pêche à la baleine et celui du scrimshaw. Les scrimshaws sont ces dents de cachalots gravées, en général des visages ou des scènes maritimes ou de pêche à la baleine, qui sont d’une extraordinaire finesse … et qui peuvent atteindre des valeurs astronomiques!
Pendant ces visites, nous n’oublions pas les soins à prodiguer à Alfred, en particulier l’entretien du moteur. Bonne surprise par ailleurs, nous trouvons à Horta un shipchandler comme on n’en fait plus, dans une petite boutique qui ferait bonne figure au Bazar d'Istanbul, rappelant beaucoup la boutique
«Tout pour la Marine» tenue autrefois par la famille Lecuyer sur le quai de la Trinité. L’échoppe ''Mid Atlantic Yacht Services’’ est tenue par une vieille Anglaise qui connaît son stock par cœur et son mari est un bricoleur de génie! Évidemment, ils avaient tout ce qu’il fallait pour remettre en état notre petit pilote, y compris le repositionnement des billes du roulement qui s’étaient répandues dans le fond du cockpit d’Alfred aux Bahamas (sept de ces billes sont toujours au fond du port de North Bimini Island). Nous voilà désormais mieux armés pour la dernière traversée des Açores à la Trinité et nos équipiers apprécieront
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C’est avec émotion que le mercredi 29 mai nous accompagnons à l’aéroport, quatre jours après Jean-François, nos compagnons de la Transat, Michel et Thierry, ainsi qu’Anne: nous nous promettons de faire bientôt de nouveaux bords sur Alfred, en Bretagne Sud ou ailleurs. Après quelques dernières courses, nous quittons définitivement Faial en début d’après-midi pour l’île de Terceira. Belle navigation de 70 milles entre les îles désormais familières de Pico et de São Jorge jusqu’au port de Angra de Heroismo que nous atteignons au milieu de la nuit.
Nous découvrons dès le lendemain matin qu’il y a beaucoup de choses à voir: l’île, occupée depuis 1432 par les Portugais, a une longue histoire: avec les frères Corte Real (Miguel et Jão Vaz), les Açoréens ont largement participé à l’histoire des découvertes, en particulier celle du Labrador; Vasco de Gama, au retour de son voyage aux Indes, en 1499, est passé à Terceira pour y enterrer son frère Paulo décédé; enfin, Angra do Heroismo a été à deux reprises capitale du Portugal, la première fois au moment de l’usurpation de la couronne du Portugal par Philippe II d’Espagne, quand Terceira a été le dernier territoire à résister (jusqu’en 1583) à l’occupant, puis une deuxième fois en 1832, au moment de la guerre de régime entre les ‘’libéraux’’ de Pierre IV et les ‘’absolutistes’’ conduits par son frère Miguel.
Angra do Heroismo |
Vue des hauteurs de la ville |
La côte nord de Terceira, très inhospitalière |
La jolie campagne de Terceira; au fond, l'île de Graciosa |
Moulin et séchoir à maïs |
Tourada a corda |
Nous consacrons la journée du lendemain à une escapade au charmant village de Praia da Vitória à l’Est de l’île, et surtout à la visite des rues de Angra do Heroismo et de quelques somptueux bâtiments comme le couvent de clarisses Covento do Gonçalo et l’ancien palais des gouverneurs des Açores, le Palácio dos Capitães-Generais, installé dans un ancien collège de jésuites.
Rue de Praia à Terceira |
La grande église de Praia |
Nous repartons en fin d’après-midi pour une nuit entière de navigation, faible brise vent-debout et moteur (Jérôme et Dominique apprécient qu’Alfred ait récupéré son pilote!) qui nous amène samedi 1er juin à l’heure du déjeuner à Ponta Delgada. Nous sommes tentés de penser que l’île de São Miguel marque pour nous la fin de cette croisière, ou du moins sa partie conjugale qui aura commencé à Lisbonne, car Catherine rentre en France avec Jérôme et Caroline.
Cathédrale de Ponta Delgada |
Le petit oiseau va sortir!.... |
L'équipage devant le cratère des Sete Citades |
Lagoa Verde Lagoa Azul |
Nous profitons tout de même de la journée du dimanche pour une superbe promenade en voiture dans l’île. São Miguel, la plus grande île des Açores, bénéficie de conditions climatiques exceptionnelles – on y trouve les seules plantations d’ananas et de thé d’Europe – avec des champs magnifiques et vallonnés, des routes bordées de d’hortensias, d’agapanthes et autres fleurs multicolores, dans un paysage qui rappelle le Jura.
Jérôme et Caroline au lac des Sept Cités |
Pique-nique au bord du lac bleu |
Les fleurs au bord des routes: un enchantement! |
Notre balade nous mène d’abord à l’immense cratère des Sete Citades, avec ses nombreux lacs, dont le Lagoa Verde et le Lagoa Azul au bord duquel nous pique-niquons. Nous passons ensuite à Ribeira Grande, ancienne capitale de l’île avant Ponta Delgada et finissons l’après-midi dans l’atmosphère des geysers et du soufre de Furnas où nous prenons un bain brûlant et prolongé dans des sources. Ce bain turc nous remet d’aplomb pour terminer la soirée autour d’une bonne bacalhau bien traditionnelle: nous sommes au Portugal et nous y sentons bien!
Ribeira Grande
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Baignade dans les sources d'eau chaude |
La cozido do volcao: plat typique de Sao Miguel, le repas cuit à la vapeur volcanique dans les geyser de Furnas |
Plantations de thé |
L'équipage du trajet Açores-Bretagne embarque sur Alfred à Ponta Delgada: Jean-Luc Arlet, Jean-François Corbineau, François Mouly et Antoine George |
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