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Notre équipage: Katrina et Olivier Noël, Francis de la Haye (photo prise dans un bolong des Bijagos) |
De retour à bord après notre séjour à Gorée et une nuit de
Saint Sylvestre passée avec les moines de Keur
Moussa, nous sommes au repos pendant une bonne semaine à Mar Lodj ; semaine de détente à rencontrer
nos nouveaux amis, Marie et Philippe au Bazouk, Mariétou et Diogou et leur
famille, les rencontres à la sortie de la messe à la paroisse si vivante de la
Sainte Famille etc. semaine active aussi avec des courses au magasin Auchan de M’Bour, conduits par Kara, notre taximan
attitré, les pleins d’eau et de gasoil par jerrycans de 20 litres…
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La vie paisible et pleine de charme de Mar Lodj |
Alfred est prêt pour la deuxième partie du programme et nous
appareillons le 9 janvier pour remonter le Saloum vers Foundiougne où nous devons accueillir nos nouveaux équipiers,
Katrina et Olivier Noël et Francis de la Haye. Olivier et Francis sont deux
vieux copains de la promo 67 de l’Ecole Navale. Les Noël sont des équipiers
réguliers et nous ont déjà rejoints à Salvador de Bahia en 2016 puis à Trinidad
en 2017 ; quant à Francis, s’il n’a jamais navigué sur Alfred, il est tout
de même un bel oiseau des îles qui nous vient de l’Île Maurice où il vit.
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Tantale Ibis |
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Aigrette des récifs |
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Grande aigrette blanche |
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Héron Goliath |
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Spatules |
Mardi est jour de marché à Foundiougne et nous complétons l’approvisionnement en fruits et
légumes avant d’accueillir nos amis le soir au mouillage devant le
« Baobab en terre ». Nous décidons de leur faire connaître un peu le
Siné Saloum et les lieux où nous avons travaillé depuis un mois et demi avant
de poursuivre notre périple vers la Casamance puis les Bijagos.
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Après notre mission 'albinisme' pour VSF, nous découvrons au musée de 'Mahicao' à Djilor Djidiack près de Ndangane cette fresque évoquant le sort dramatique des albinos en Afrique de l'Ouest |
Le Siné Saloum
C’est ElHadji le piroguier qui nous a expliqué l’origine du
nom « Sine Saloum » donné à ce vaste delta irrigué d’innombrables
bolongs où se rejoignent deux fleuves, le Saloum
et le Diombos : les Serères
de la région se divisent en 3 communautés, les ‘’Sine–Sine’’ terrestres, ceux proches du fleuve, les ‘’Saloum-Saloum’’, et entre les deux les
‘’Sine-Saloum’’, nom donné à
l’ensemble du delta.
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Pirogue neuve de Fambine qui attend sa mise à l'eau |
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Le balisage du Saloum |
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Cheikh, sous son chapeau, pose devant la pirogue qu'il vient d'achever |
Après une journée logistique à Foundiougne (refaire le plein de butane pour la cuisine, embarquer
une porte en bois destinée à la case-santé de Maya chez le menuisier Modou et tenter vainement de faire réparer
chez Samba la tablette d’Yves tombée dans un coma profond depuis la sortie de
Saint-Louis du Sénégal), nous commençons jeudi 12 janvier notre dernière
descente du Saloum vers l’océan. Premier arrêt devant le village de Fambine pour faire admirer à nos amis le
magnifique savoir-faire des charpentiers qui y construisent des pirogues. A
marée haute, nous avons la chance d’assister au lancement de la pirogue de 17
mètres qui, calfatée par notre ami Cheikh, était en achèvement lors de notre
passage précédent avant Noël ; depuis, elle est revêtue de ses belles
couleurs sénégalaises et rejoint son élément, hâlée par une quarantaine
d’hommes encouragés par les cris rythmés d’un chef d’équipe : un moment
superbe !
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Dernière visite à Maya |
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La cueillette et le traitement des huitres de palétuviers a commencé |
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Débarquement de la porte de la case-santé de Maya |
Nous mouillons jeudi après-midi une dernière fois devant le
village de Maya, d’une part pour y
débarquer la porte en bois qui ira fermer la clôture de la case de santé (et
ainsi empêcher les chèvres d’y entrer, et de lécher jeunes accouchées et
nouveaux-nés !), mais aussi et surtout pour faire nos adieux à nos amis,
Aïda la matrone, Malick l’instituteur et Ami sa si charmante épouse. Le soir,
Aria nous rejoint pour un dîner commun à son bord ; nous y faisons la
connaissance de François Fleith, nouvel équipier de François pour la Casamance,
« Locmariakerois » comme lui et, de surcroît, cousin germain de notre
chère Nanou !
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Descente du Saloum |
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Francis en contemplation |
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Olivier à la veille |
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Katrina au débarcadère de Moundé |
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Sur le chemin de Moundé |
Le lendemain matin, un ‘’Vendredi 13’’, Aria et Alfred appareillent
de conserve pour Mar Lodj. Au
passage, après une courte halte à Moundé
pour livrer à Lamine les grilles à reine introuvables au Sénégal et apportées
de France par Olivier, nous faisons un détour par Wandié pour apporter à Abdoulaye, le propriétaire des trois ruches
peintes par Héloïse, Inès et Marie-Aimée, des compléments de tenues d’apiculteur,
4 paires de bottes et 4 paires de gants d’apiculteur. Nous nous arrêtons au
village de Wandié pour un dernier
salut à nos amis, Adama, Boubacar et Abdoulaye qui nous emmène visiter les
trois ruches installées dans la mangrove depuis une semaine : elles sont
déjà investies par les abeilles et l’activité y est déjà intense :
première récolte de miel de mangrove dans trois mois, Abdoulaye promet de nous
en donner des nouvelles !
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Abdoulaye devant le ruche d'Héloïse déjà investie par les abeilles |
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Les chèvres se nourrissent de plastique pour produire un fromage sous emballage |
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Filets séchant sur la plage de Wandié |
Nous retrouvons le soir Aria au mouillage de Mar Lodj. La journée du samedi est
consacrée à une belle balade-picnic dans la pirogue d’ElHadji qui nous emmène
d’abord visiter les puits à sel de Palmarin avant de nous installer pour
l’heure du déjeuner autour d’une table, dressée avec une belle nappe sur un
banc de sable au cœur d’un bolong. Après cette pause déjeuner les pieds dans
l’eau et une séquence baignade-sieste-baignade, nous rentrons à la tombée du
jour en contournant l’«Île aux Oiseaux» pour admirer les nombreux pélicans,
spatules, hérons Goliath et autres hérons qui reviennent avec le soir… Nous
terminons la soirée par un dîner d’adieux chez Mariétou et Diogou, autour d’un tieboudiène.
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Les salines de Palmarin (photo prise par Henry de Lavenne) |
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Préparation des trous de sel à Palmarin |
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Balade à l'île aux oiseaux sur la pirogue d'El Hadji |
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Far niente |
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Baobab |
Tels les navigateurs portugais qui découvraient le monde et
avant d’appareiller vers la Casamance nous assistons à la messe du dimanche
matin à Mar Lodj, concélébrée par 4
prêtres pour la fête de la Sainte Famille dans l’église qui porte son nom.
Déjeuner au « Bazouk du Saloum » pour dire au-revoir à Marie et
Philippe puis appareillage vers 15h30, passage devant Djiffere, sortie du
Saloum et route vers la Casamance en passant au large pour éviter les nombreux
filets et casiers. Malgré cette précaution, nous accrochons un filet à la nuit
tombante et sommes obligés de plonger sous la coque dans le noir pour nous
dégager.
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Dernier dîner chez Mariétou |
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Dernière messe à la paroise de la Sainte Famille à Mar Lodj |
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Déjeuner d'adieu au 'Bazouk du Saloum; au-revoir Marie et Philippe |
La Casamance
Après 110 milles de navigation, nous arrivons vers 16h le lundi
16 janvier au large de la pointe de Djogué
qui marque au Nord l’entrée de la Casamance. Dès l’approche, nous voyons un
zodiac noir en route vers nous : ce sont les commandos marine, armés
jusqu’aux dents, qui, après un contrôle rapide, demandent à être pris en photo
sur Alfred, le M16 entre les mains … puis d’envoyer le cliché par WhatsApp à la
petite amie… le machisme ne connaît pas de frontière. Nous sommes rejoints le
soir par Aria pour mouiller devant Carabane,
village de la rive sud de l’entrée de la Casamance.
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Comité d'accueil en Casamance... très chaleureux malgré les apparences |
Mardi 17 janvier nous quittons Carabane et remontons le bolong d’Elinkine, pour pénétrer de plus de 10 milles à l’intérieur de la
mangrove et arriver au soir jusqu’à Katakalousse,
proche du Cap Skirring. Une grande
balade des deux équipages est organisée le lendemain avec le minibus de «Momo»,
excellent guide, qui nous emmène visiter la forêt d’Oukout, pause déjeuner dans un resto installé dans une ‘’case à
impluvium’’ près d’Oussouye puis
visite de la culture des anacardiers et des noix de cajou près de M’Lomp. La journée se termine au village
de pêcheurs du Cap Skirring où nous
achetons trois tiofs pour le dîner d’anniversaire de Dominique (76
balais !) fêté sur Aria.
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Promenade à M'Lomp |
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Maison à étage de M'Lomp |
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Musée ethnologique de M'Lomp |
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Impressionnants casse-têtes en racines de palétuviers |
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Patern devant la cocotte minute pour cuire les noix de cajou |
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Valère, conservateur du musée ethnologique d'Ossouye |
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Le port de Cap Skirring |
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'Happy birthday to you, mister Captain' |
Remontée du bolong de Katakalousse
le jeudi 19 et retour vers le fleuve Casamance. Chemin faisant, nous nous
arrêtons longuement au village d’Elinkine
où nous découvrons une activité intense de pêche. Elinkine est un village avec
une forte communauté ghanéenne qui a créé depuis dix ans une importante
activité de pêche de raies et requins ; les poissons sont débarqués depuis
les pirogues par les pêcheurs en énormes tas sur la plage et traités
immédiatement par une armée de personnes, essentiellement des femmes, qui les
débitent en morceaux où ils sont emportés directement vers des fumoirs ou des
hangars de séchage, puis envoyés au Ghana : une économie locale
impressionnante. Après cet arrêt nous remontons vers le fleuve Casamance et mouillons
pour la nuit dans le bolong de Cajinole sur
la route de Ziguinchor.
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La plage d'Elinkine |
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Olivier admire le savoir-faire du vieux ramandeur de filet |
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Confection des bouts' |
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Débarquement des raies à Elinkine par les pêcheurs ghanéens |
Nous voici donc arrivés le vendredi 20 au mouillage devant
l’hôtel ‘’Kadiandoumagne’’ à Ziguinchor pour
notre dernière escale de quatre jours au Sénégal afin d’effectuer nos
formalités de sortie et les derniers approvisionnements avant de partir pour
les Bijagos. Quatre jours d’activité
intense : visite au Consulat de Guinée-Bissau pour les visas, démarches de
sortie à la capitainerie et à la police, plein d’eau, grands achats de fruits
et légumes au marché de Boucotte car
la logistique s’annonce plus difficile aux Bijagos… ces tâches obligatoires
sont heureusement partagées avec de grands moments de détente et de bulle au
bord de la piscine du Kadiandoumagne ainsi que de dîners au restaurant de
l’hôtel où les deux équipages se retrouvent autour de délicieux plats de gambas
grillées agrémentés du charme de Khadija, la serveuse Les formalités de sortie
auprès des autorités sont en outre grandement facilitées par les contacts
qu’Olivier a pu renouer avec un ancien Chef d’Etat-Major de la Marine Sénégalaise
qui était un ‘’fistot’’ de l’Ecole Navale, ainsi qu’avec le directeur du port
Mustapha Ndiaye, ancien commandant de navire d’un armateur vannetais ami d’Olivier.
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Francis et Olivier au départ d'Elinkine |
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Remontée du Saloum vers Ziguinchor |
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Katrina à l'hôtel 'Kadiandoumagne' de Ziguinchor |
Petite péripétie regrettable au mouillage de Ziguinchor, à
la suite d’un geste maladroit: le capot de protection du canot de survie sur la
jupe arrière tombe à l’eau … et coule par 6 mètres de fond dans la Casamance,
avec un courant de flot très fort. Une première plongée sous la coque montre
qu’une recherche par nos moyens propres est illusoire : le courant est
trop fort et la visibilité est nulle dans cette eau boueuse. Nous arrivons à
trouver un plongeur chez les pompiers de Ziguinchor qui vient dans l’après-midi
mais remonte bredouille après une heure et demie de recherche. Le capot est
perdu, ce qui est très ennuyeux car le canot de survie n’est plus
protégé ; nous allons essayer de bricoler un capot de fortune en
contreplaqué et résine en attendant d’en refaire un au retour à la Trinité.
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Catherine et son nouveau compagnon diola |
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Balade à l'île aux oiseaux proche de Ziguinchor |
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Case du "Facteur Cheval" à Djilapao près d'Affiniam |
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La végétation luxuriante d'Affiniam |
Après une dernière balade en pirogue à l’île aux oiseaux et
dans le bolong d’Affiniam, nous
partageons un dîner d’adieu à François et Aria au resto de l’hôtel
Kadiandoumagne avant d’appareiller mardi 24 janvier en fin d’après-midi vers la
sortie de la Casamance. Le lendemain, nous longeons la côte sud du Sénégal au
large du Cap Skirring, en recherchant
un mouillage calme pour la nuit, abri que nous trouvons au sud du Cabo Roxo, au-delà de la frontière,
devant une plage déserte : mercredi 25 janvier au soir, nous passons notre
première nuit en Guinée-Bissau.
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Omar, pêcheur du bolong de Cajinnolle, nous vend des poissons |
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La 'cambusièr'e dans sa cambuse |
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En route vers les Bijagos |
L’Archipel des Bijagos
Nous appareillons le lendemain dès le lever du soleil pour
atteindre Cacheu, premier port
d’entrée en Guinée-Bissau, en espérant y accomplir toutes les formalités qui
nous permettront de repartir le plus tôt possible vers l’Archipel des
Bijagos : 24 heures de palabres et de démarches presque vaines pour
obtenir les deux viatiques qui doivent nous permettre de naviguer dans les eaux
de Guinée-Bissau, faire viser nos passeports et nous faire délivrer l’Autorisação
de Navigação pour Alfred. Après une interminable
négociation, nous obtenons le permis de naviguer, annoncé d’emblée pour la
modique somme de 568.000 Fcfa, puis 150.000 avant de transiger pour 50.000…
quant aux tampons sur nos passeports, nous apprenons in fine que ce ne sera
possible qu’à Bubaque… pas grave, les
fonctionnaires guinéens ont le temps, nous aussi !
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Un vieux fort portugais garde l'entrée de Cacheu |
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Premier arrêt aux Bijagos, l'île Kéré |
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L'heure du Bénédicité... et accessoirement du déjeuner |
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T'as d'beaux yeux, tu sais... |
Nous repartons donc de Cacheu
vendredi 27 janvier vers 16 heures et trouvons un mouillage à la sortie du
fleuve pour la nuit dans le bolong de Bolor
avant de repartir tôt le lendemain matin vers l’archipel tant convoité….
Enfin ! Après une belle journée de navigation de 50 milles au portant, en
grande partie sous gennaker, nous arrivons en fin d’après-midi au mouillage de
l’Île Kéré. Sur l’île, surnommée Île de
Peter Pan, se trouve un campement bien connu, fréquenté par les amateurs de
pêche au gros et tenu par deux charmants hôtes, Sonia et Laurent. Nous allons y
dîner pour fêter notre arrivée aux Bijagos et y rencontrons un équipage de
navigateurs brestois, Marie, Philippe et Claude, qui naviguent sur « Béaj »
(voyage en breton) et convenons avec eux d’aller le lendemain faire une excursion
avec Alfred sur l’île voisine de Caravela.
Nous y accostons vers 15 heures le dimanche 29 sur une magnifique plage de
sable blanc qui borde la côte NW de l’île et y faisons une très belle balade
jusqu’au village d’Anipoco où nous
rencontrons des villageois très accueillants et une volée d’enfants très
joueurs qui ne voient pas souvent de Blancs leur rendre visite. Notre promenade
dans l’île est en outre agrémentée par les commentaires de Claude, ornithologue
très averti qui nous montre de nombreux oiseaux.
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Après les tracasseries administratives de l'entrée à Bubaque, moment de détente ressourçant au lodge de Solange à Rubane |
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Marie, la joyeuse skipper de Béaj |
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Nids de Tisserands dans les palmistes |
Nous décidons, avec nos nouveaux amis, de faire désormais
route commune dans l’archipel, aidés par un guide sénégalais, Demba, embarqué à
leur bord. Nous quittons donc Kéré au
petit matin, le lundi 30 janvier, pour une longue journée de navigation de 45
milles, en contournant les îles de Formosa,
de Ponta et Maio au nord par le canal
dos Papagaios, puis en longeant l’île
de Rubane à l’Est avant d’arriver en
fin d’après-midi devant Bubaque où
nous devons compléter nos formalités d’entrée. Au cours de ce transit navigant
de conserve, nous mesurons la nécessité de faire rapidement un carénage de
notre coque car nous nous traînons derrière Béaj qui, a priori, ne devrait pas
être plus rapide que nous… nous chercherons une plage idoine pour le faire dès
que possible.
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Les petits chasseurs de rats de Canhabaque... délicieux, paraît-il |
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Petit campement de pêcheurs sur Canhabaque |
Nous étions prévenus des tracasseries, voire le racket, que
subissent les navigateurs faisant leur entrée à Bubaque mais pensions, après le
marathon déjà vécu à Cacheu, que les choses seraient plus faciles puisque nous
n’avions plus qu’à faire tamponner nos passeports ; naïf que j’étais !
Les choses se passent d’abord bien, notre Autorisação de Navigação
délivrée par Bissau est approuvée facilement puis nos passeports tamponnés
moyennant un petit cadeau de 30.000Fcfa… tout va bien. Puis nos interlocuteurs
nous demandent d’effectuer la visite « réglementaire » de notre
bateau ; soit, pensant qu’il s’agit pour eux de venir boire un coca ou une
bière à bord, nous les accueillons volontiers : c’est alors que nous les
voyons monter à bord à sept, s’engouffrer immédiatement à l’intérieur du bateau
et, à la question Que voulez-vous voir à bord ?, ils nous répondent, en
s’empiffrant de l’assiette de cacahuètes préparée pour eux comme bienvenue, que
nous devons payer une taxe par service de l’Etat représenté : la direction
des affaires maritimes, les douanes (un gros douanier de 180 kg qui a failli
faire couler notre annexe), la police, l’immigration (à qui nous venions de
verser 30.000 cfa), la sûreté de l’Etat ! Au total, 50.000Fcfa
supplémentaires. Comme le ton monte un peu et qu’il faut calmer l’atmosphère,
nous leur répondons que nous comprenons très bien qu’il y a des taxes, mais que
nous avons besoin pour chacune d’un reçu officiel dûment tamponné par chacun
des services afin que nous puissions justifier ces dépenses inattendues auprès
des autorités centrales de Bissau… Sur ce, ils rembarquent sur leur embarcation
et disparaissent dans le nuit… Nous débarquons le lendemain matin pour
rencontrer lesdites autorités et mettre tout cela au clair ; c’est alors
que nous apprenons que notre demande a provoqué un vrai pataquès et qu’ils sont
furieux contre nous, ne voulant surtout pas que la connaissance de ces
magouilles remonte jusqu’à leurs chefs. Retour à la case à palabre où nous
expliquons que nous considérons que les 30.000cfa des passeports sont un cadeau
que nous sommes heureux de leur faire, que nous nous en tenons là, que nous
sommes surtout très heureux de leur bon accueil et nous nous quittons bons
amis….
Après les pleins d’eau et de gasoil, quelques achats de
légumes au marché et d’une magnifique carangue de 6 kg pêchée par des gamins au
pied du port, nous quittons le mouillage de Bubaque
pour laisser tomber notre ancre devant le campement de Solange sur l’ile
voisine de Rubane. Solange est une
femme incroyablement dynamique qui a créé ex nihilo ce campement magnifique il
y a une vingtaine d'années; nous passons chez elle une délicieuse soirée bien réparatrice
après les tracasseries de Bubaque et passons une belle nuit sous la lune
montante.
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Premier carénage sur la côte sud de João Vieira.; nous nous sommes posés trop tard, il faudra recommencer |
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Moment de détente au campement de Claude à João Vieira. |
Appareillage de Rubane le lendemain matin vers huit heures
le vendredi 1er février vers Iha
Roxa (ou Canhabaque) pour nous
rapprocher des îles Sud-Est des Bijagos. Nous mouillons à l’heure du déjeuner à
l’abri de Ponta Sueste qui borde au
sud l’île de Roxa où Solange a
installé un campement de toile pour accueillir les pêcheurs de sa clientèle,
amateurs de gros poissons et de vie de Robinson. Après une longue promenade sur
une longue plage magnifique nous rentrons dîner à bord d’Alfred où nous
partageons avec l’équipage de Béaj la dernière moitié de la grosse carangue,
cuisinée amoureusement par Catherine en un succulent colombo.
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Deuxième carénage au sud de Meio |
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Francis en action |
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Demba gratte comme quatre! |
Mais nous avons le souci permanent de caréner les œuvres
vives d’Alfred qui, après un si long séjour dans les eaux du Sine Saloum et de
la Casamance, stagnant dans un bain permanent d’une eau tropicale où la vie
biologique est intense, s’est surchargée d’une double coque de coquillages, anémones,
huîtres et algues diverses épaisse par endroits de 5 cm : un nettoyage
vigoureux est urgent. Demba, le guide sénégalais de Béaj, nous indique la plage
au sud de l’île voisine de João Vieira où nous posons le bateau pour cette
opération ; nous nous sommes cependant posés trop tard par rapport à
l’heure de la marée basse et ne pouvons pas achever le travail, en particulier
le changement des anodes. Après avoir remis le bateau à flot, nous avons le
temps de visiter le campement de Claude, ancien coureur cycliste, installé
depuis 17 ans sur la côte ouest de l’île.
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Alfred échoué à Meio |
Nous repartons le lendemain matin plus au sud pour Meio, visiter cette dernière île et
parachever le carénage d’Alfred. Après plusieurs tentatives d’approche sur le
côte sud rocheuse de Meio et
plusieurs talonnages, nous trouvons, sur les indications de Demba qui nous suit
sur Béaj, une plage étroite entre deux lignes d’enrochements où nous venons
‘beacher’ à marée haute et terminer la propreté des œuvres vives et le
changement de trois anodes. En attendant qu’Alfred flotte à nouveau, nous
profitons d’une belle promenade le long de la côte de cette île de Robinson,
sans pénétrer dans la végétation dense habitée par les serpents dont nous
voyons un spécimen impressionnant ; nous ramassons les fruits de baobabs,
le ‘’pain du singe’’, dont nous faisons un jus de fruit, la bouye, diversement
apprécié par l’équipage.
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Demba et Dominique cuisinant le 'jus de bouye' extrait du fruit du baobab |
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Katrina et Marie, 'conversation entre filles' |
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Traces de tortues vertes venues pondre la nuit précédente |
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Beaj au mouillage au sud de Meio |
Nous nous séparons de Béaj le lendemain matin, samedi 4 février,
pour l’île d’Orangozinho y passer
l’après-midi au fond du bolong de Ponta
Canapa, sur la côte Est. Court échouage de 2 heures, qui nous permet de
goûter le calme du bolong, d’admirer une colonie de singes jouant sur la plage,
et de faire une courte balade-baignade à l’entrée du bolong. Après une nuit paisible dans la mangrove sous
la pleine lune, nous repartons le lendemain pour aller mouiller sous le vent de
la petite île de Porcos, an nord de Roxa. Ce mouillage est annoncé sur un
blog comme le plus paradisiaque de l’archipel… nous ne partageons pas tout à
fait cet enthousiasme, le lieu est très beau mais l’accostage sur la plage,
très vaseuse sur la partie basse, ne peut se faire agréablement qu’à pleine mer
et la forêt de Porcos, quasiment
vierge, est impénétrable.
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Olivier à l'action |
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Un maquereau-bonite, belle prise! |
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Le village d'Inorei entouré de superbes manguiers |
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Catherine montrant un fruit d'anacardier en pousse |
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Enfants bijogos rentrant de l'école |
Nous nous rabattons donc le lendemain matin vers la côte nord de Roxa, juste en face, pour y débarquer au
petit village de pêcheurs d’Inorei où
nous sommes accueillis par une petite
communauté très cosmopolite de pêcheurs, sénégalais, gambiens, sierra léonais,
ghanéens etc. Ils nous indiquent le sentier du village bijogo d’Inorei situé deux kilomètres à
l’intérieur de l’île. Belle promenade jusqu’à ce village que nous
atteignons vers 13h et où nous restons près d’une heure, accueillis très
gentiment par ses habitants avec lesquels nous parvenons à échanger très
modestement dans leur sabir créole-portugais mais qui apprécient les modestes
cadeaux préparés pour eux par Catherine, savons, paracétamol et bouteilles de
sirop pour les enfants. Le responsable de la case de santé du village parvient
à nous faire comprendre son besoin pressant de médicaments de base ; il
nous raccompagne jusqu’au bateau où nous lui donnons bétadine, pansements et
compresses, paracétamol et collyres dont il nous remercie chaleureusement.
Après un déjeuner à l’heure espagnole, nous appareillons vers 17 heures vers la
côte sud de Roxa où nous mouillons
vers 19 heures. Nous y sommes rejoints au début de la nuit par Béaj, notre
compagnon des Bijagos qui, venant de l’île du sud, vient mouiller à côté de
nous.
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Le porche végétal qui marque l'entrée du village d'Inorei |
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Porte de case faite d'un racine de fromager |
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Le village enfoui dans des manguiers immenses |
Mais nous sommes déjà le 7 février et nos équipiers vont
bientôt nous quitter. Pour les maintenir jusqu’au bout dans l’ambiance si
particulière des Bijagos, nous nous faufilons pour leur dernière nuit au fond
du bolong de Bruce sur la côte Est de
Bubaque, à quelques milles au sud de
la ‘’ville’’ éponyme ; nous nous y faufilons si loin, jusqu’à échouer
lamentablement sur un banc de sable qui nous barre la route. Après un dernier
repas d’adieu (nouilles chinoises préparées par Demba) avec l’équipage de Béaj
nous repartons vers Rubane où nos
amis doivent nous quitter.
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Le village d'Inorei |
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Départ du village d'Inorei |
Dernier passage à Bubaque
où nous voyons arriver Aria avec à son bord Sophie, l’épouse de François,
et François de la Vigne qui arrivent du Cap
Skirring. Aria, Alfred et Béaj se retrouvent le soir devant Ponta Anchaca, Solange n’a jamais vu
autant de voiliers mouillés devant son ‘’éco-lodge’’ pour un dernier pot et
dîner, joyeuse soirée passée ensemble ! Katrina, Olivier et Francis nous quittent le 9
février pour rejoindre Bissau où, après une nuit d’hôtel, leur avion les attend
pour retrouver les premiers effets du printemps en France.
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Les singes dans le bolong d'Uite à Orangozinho |
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Dernière soirée dans le bolong de Bruce, Youssef et Issa partent pêcher |
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Le port de Bubaque et des deux fromagers qui, résistant à l'érosion, s'agrippent à la berge |
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Pot d'adieu avec l'équipage de Beaj, Dominique et Marie |
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Notre équipage nous quitte à Rubane, 1h30 à 25 nœuds pour gagner Bissau |
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Retrouivailles de nos deux équipages à Bissau: la bordée descendante, Olivier, Katrina et Francis, et la bordée montante, Jean-Louis et Philippe |
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