samedi 1 avril 2023

Cap Vert : São Vicente, Boa Vista, São Nicolau, Santa Luzia, Santo Antão

 

Notre équipage: Antoine, Hélène, Catherine, Dominique, Emmanuel et Delphine
(photo prise sur la Praia Santa Monica à Boa Vista
)


Alfred en attente à la Marina Mindelo

Déjeuner à bord d’Alfred le vendredi 17 mars dans la marina de Mindelo à São Vicente, nous accueillons ensemble nos deux équipages : Hélène et Antoine Arlet et Delphine et Emmanuel Lizée qui, venant de Paris, viennent d’atterrir à l’aéroport Cesaria Evora, et l’équipage qui nous quitte, les Lavenne et Toussaint. Nous nous retrouvons le soir pour un dîner chaleureux dans l’ambiance de la musique et de la danse capverdiennes du « Metalo », restaurant à la mode où deux danseurs nous entraînent sur la piste et d’où nous avons quelque mal à arracher Isabelle, bien gaie, quand il est temps d’aller au lit. Notre nouvel équipage a déjà navigué sur Alfred au Brésil en 2016 pour une croisière mémorable de la baie de Salvador à la baie de Camamù ; les maris ont en outre aidé à convoyer Alfred pour de grandes traversées, du Brésil à Trinidad pour Emmanuel et des Açores en Bretagne pour Antoine.

Le chantier de réparation des pompes grâce aux rechanges apportées par Antoine et Emmanuel

Le marché aux légumes de Mindelo, Praça Estrela


et le marché de poissons près de la "Tour de Bélem"


L'écriture du blog taslbonjourdalfred

Soirée des deux équipages au 'Metalo'

Antoine et Emmanuel nous ont apporté quelques rechanges que nous leur avions commandées, une pompe d’eau de mer pour l’évier (bien précieuse pour économiser l’eau douce) et un corps de pompe pour les WC du bord. Ils s’activent l’un et l’autre le samedi 18 pour installer ces deux pompes indispensables pour le confort à bord. Pendant que nous restons sur Alfred pour mettre notre blog à jour et pour compléter l’approvisionnement, nos nouveaux équipiers partent faire une grande balade à la plage de São Pedro au sud de l’île jusqu’au phare de Dona Amelia qui marque, au flanc d’une falaise spectaculaire, la pointe sud-ouest de São Vicente.

Le phare de Dona Amelia à São Pedro

Antoine et Hélène sous le regard bienveillant de Dona Amelia

Les jolis dessins du sable de la plage de São Pedro





Plage de São Pedro


Après la messe du dimanche à l’église Nossa Senhora da Luz,, nous appareillons le dimanche 19 en début d’après-midi pour une navigation de 145 milles jusqu’à Boa Vista en contournant São Vicente par le sud. Navigation un peu musclée par brise fraîche sous trinquette et grand-voile à deux ris qui met à l’épreuve les estomacs qui s’amarinent. Heureusement, le passage sous le vent des îles sur la route, Santa Luzia, Ilha Branca, Ilheú Raso et São Nicolau, offre quelques périodes de répit dans une nuit agitée. Nous arrivons enfin vers 16- heures le lundi 20 mars au port de Sal Rei, seul abri de l’île de Boa Vista. J’y étais passé en 2015 à l’occasion du convoyage d’un catamaran vers les Antilles avec Yves Trassard, le port alors était vide ; signe du dynamisme du développement des îles du Cap Vert, le port est maintenant bien encombré de nombreuses vedettes et catamarans de « day charter » et nous pouvons trouver un bon mouillage au corps-mort de Zelito, un marin de ces catamarans.


Port de Sal Rei à Boa Vista






Eglise de  São Roque à Rabil

Artisanat de poterie à Rabil


$amedi 21 mars, nous fêtons le printemps en faisant une magnifique balade dans l’île dans le pick-up-taxi de Goty. Après les formalités de police maritime, toujours rapide et aimable, nous partons faire un tour de Boa Vista, morceau de Sahara perdu en mer, dit-on. Goty nous emmène d’abord au village de Rabil , village ancien du centre de l’île visiter une ancienne fabrique de tuiles faites à partir d’un gisement local d’argile de très bonne qualité et où s’est perpétuée une tradition de poteries et de céramique. Nous y visitons l’église de São Roque, ouverte par Cadiliza, jeune capverdienne un peu délurée qui monte avec nous sur le pick-up pour la suite de notre tour de l’île. Passage obligatoire ensuite dans le superbe « désert » de Viana où nous nous arrêtons longuement dans les dunes…. nous sommes au Sahara !!!.

Le désert de Viana





Povoacão Velha


Après un passage au vieux village historique (1540) de Povoacão Velha perdu dans les collines, nous nous arrêtons sur la côte sud de l’île à la plage de Varandinha : cette côte est bordée de plages immenses au sable blanc et fin, parmi les plus belles du monde, paraît-il. Nous y visitons des grottes façonnées par la mer, très appréciées par l’ombre qu’elles procurent, avant de nous arrêter enfin pour nous baigner et pour déjeuner sur cette côte pratiquement vierge à la superbe plage de Santa Monica. Superbe ? En attendant que s’achève un gigantesque complexe hôtelier bétonné par les Espagnols et qui viendra dans peu de temps transformer un peu ce magnifique paysage… Nous rentrons à bord le soir au mouillage de Sal Rei après quelques emplettes dont un joli thon pour le dîner.

Les grottes de la plage de Varandinha 






La plage de Santa Monica au sud de Boa Vista

"T'as d'beaux yeux, tu sais..."




Delphine et Emmanuel en traversée de Boa Vista à São Nicolau

Antoine: une idée derrière la tête!

Arrivée de nuit à Carriçal

Appareillage le lendemain au petit jour pour l’île de São Nicolau à 70 milles à l’ouest. Route au près sous grand-voile et génois pour une belle navigation qui nous amène à la nuit au petit mouillage de Carriçal, village de pêcheurs isolé sur la longue péninsule qui s’étend à l’Est de São Nicolau. Nous avons pour mission d’aller saluer des amis d’Alain Courau, passé par là sur ‘’Embellie’’ il y a 4 ans, Anna, son fils Fabião et José…


Réparation du râtelier à verres

Physalie ou "galère portugaise"



Débarquement à Carriçal à São Nicolau

Vivier à poissons, très répandu au Cap Vert

Hélène et Catherine sur les hauteurs de Carriçal

Nous ferons choux blanc, Anna est partie vendre son poisson à la ville, José est à la pêche et Fabião est militaire à Mindelo, mais nous faisons une jolie promenade sur les hauteurs de ce petit port charmant. Nous en repartons dans l’après-midi pour le port de Tarrafal, 20 milles à l’ouest, où nous reprenons le corps mort de Ruslan sur lequel nous étions 10 jours plus tôt.

Conserverie désaffectée à Carriçal

Pause devant un vivier traditionnel


Débarquement des pêcheurs de Carriçal


Rencontre avec "Plume" de Florent et Anne-Lise, en route vers le Brésil avec leurs trois filles

Belle balade vendredi 24 mars dans l’île de São Nicolau à bord du taxi-pick-up de Carlos, adorable chauffeur et guide. Après une traversée des magnifiques paysages d’altitude, nous arrivons à Ribeira Brava, capitale de l’île planquée au creux d’une vallée et implantée là à l’époque de la piraterie pour être invisible du littoral ; nous y déjeunons d’une frugale cachupa dans un troquet du marché.

Arrivée à Tarrafal de São Nicolau

Panorama de São Nicolau ; au fond de la vallée, la capitale, Ribeira Brava

Randonnée au Monte Gordo


Les admirables cultures maraîchères à flanc de montagne à São Nicolau 

Rue de Ribeira Grande


Marché de Ribeira Grande

Sur la table du troquet, la 'cachupa' du pauvre...

... et la recette de la "cachupa riche"

Petite randonnée digestive dans l’après-midi sur les hauteurs du parc du Monte Gordo suivie de la visite obligatoire de la distillerie de grogue de la vallée de Ribeira Prata où nous découvrons également la Rocha Scribida, roche sur laquelle sont inscrites comme des peintures rupestres qui ont fait penser à certains que l’île était habitée avant l’arrivée des Portugais…. En fait, il s’agit de formes naturelles qui apparaissent dans une couche sédimentaire entre deux coulées de lave. Certains pensent que le débat reste ouvert ??? Nous terminons cette magnifique promenade à la fin du jour à la pointe occidentale de l’île, Ponta Papagaio, pour admirer les lumières dorées du soir qui jouent avec la falaise.

Pause à la distillerie de grogue ( trapiche) de Ribeira Prata



Rocha Scribida

Village de Praia Branca


Lumières du soir à Carberinho




Départ de Tarrafal de São Nicolau

Nouveau départ samedi matin vers Santa Luzia, à 25 milles à l’ouest. Le fort alizé établi depuis notre départ de Gambie il y a quatre semaines s’est enfin calmé et nous passons une belle journée par légère brise sous grand-voile et génois jusqu’à l’arrivée en début d’après-midi devant la superbe plage qui borde toute la côte sud de l’île. Santa Luzia, la plus petite des 10 îles principales qui forment l’archipel du Cap Vert et symbolisées par les dix étoiles du drapeau national, est inhabitée, protégée par son statut de réserve naturelle, mais des pêcheurs sont installés dans un campement précaire au bord de la plage. Nous débarquons, émerveillés par cette nature sauvage, pour leur rendre visite et leur achetons un beau mérou pour le dîner, une garupa preta.

Antoine et Emmanuel devant Ilha Branca, sur la route de Santa Luzia

Approches de Santa Luzia

Emmanuel et Delphine

Hélène

Débarquement à Santa Luzia



Campement de pêcheurs de Mindelo à Santa Luzia



Nous quittons Santa Luzia le lendemain dimanche vers l’île de Santo Antão. Bref arrêt à mi-chemin devant la plage São Pedro à l’heure du déjeuner. C’est l’occasion d’une plongée amusante parmi les tortues ‘’caouannes’’, quasiment apprivoisées par les pêcheurs locaux qui emmènent en barque les touristes de passage : elles « accourent » dès qu’elles entendent le moteur s’approcher leur apporter leur repas, jeté de la barque : le turtle feeding est une activité bien pacifique, l’eau est transparente, le fond bleu turquoise, les tortues nombreuses s’approchent tout près de nous, nous regardent dans les yeux à toucher notre masque : moment de grande émotion !


Départ de Santa Luzia

Préparation de la "garupa preta"



Les tortues caouanes de São Pedro

Après cet intermède, nous appareillons vers le village de Tarrafal, au SW de Santo Antão afin de permettre à nos équipiers, grands marcheurs, de faire une belle randonnée le lendemain sur cette partie très isolée de l’île. Malheureusement, les alizés capricieux ont tourné au nord-ouest et nous empêchent d’y passer la nuit ; nous repartons en fin de journée pour mouiller à la nuit tombée mais éclairée par une Lune naissante, devant la Praia Formosa, bien protégée par les falaises au sud de Santo Antão.




Alfred devant Tarrafal de Santo Antão


P'tit déj' devant Praia Formosa au sud de Santo Antão

Sauvetage du couvercle de la théière par 9 mètres de fond.

Nous découvrons Praia Formosa le lendemain matin : une plage superbe avec des dunes de sable noir très hautes qui semblent escalader la falaise. Nous appareillons très vite après le petit déjeuner pour tenter la randonnée de la veille. Le mouillage de Tarrafal est désormais praticable et nos quatre marcheurs peuvent débarquer pour une randonnée de la journée. Nous achetons trois belles langouste à une barque rentrant de la pêche et repartons assez vite vers le village de Monte Trigo à 5 milles plus au nord. Nos marcheurs nous y rejoignent vers 18 heures après 4h½ exténués par une marche à flanc de montagne sous le cagnard et aucune possibilité d’ombre, avec de nombreuses montées et descentes dans les ravins qui descendent vers la mer : 600 mètres de dénivelés cumulés ! Nous avions fait cette randonnée avec Sophie Biette en février 2019 lors d’une croisière sur Aria. Ils se réconfortent avec un bon bain le long du bord suivi d’un punch bien servi et de nos bonnes langoustes grillées au four, puis d’un gros dodo… bonne nuit les petits !

Randonnée entre Tarrafal et Monte Trigo



Arrivée à Monte Trigo après 4h1/2 de marche harassante


Alfred devant la plage de Monte Trigo

Monte Trigo

Qui va bouffer l'autre?

Question: De quoi sont les pieds?
Réponse: Les pieds sont l'objet des plus grands soins du fantassin!

Départ de Tarrafal de Santo Antão

Passage devant Praia Formosa avant d'arriver à Porto Novo

Nouveau départ le matin du mardi 28 mars de Monte Trigo pour contourner Santo Antão par le sud afin d’atteindre Porto Novo, port principal de l’île qui servira de camp de base à nos marcheurs pour deux jours de randonnées. Au passage, nous mouillons pour l’heure du déjeuner devant Praia Formosa, désormais familière pour Alfred. Nous remontons ensuite le canal de São Vicente en louvoyant le long de la côte sous grand-voile en nous aidant du moteur avant d’arriver à Porto Novo en fin d’après-midi où nous trouvons un bon corps-mort ; nous avions le souvenir d’un mouillage très inconfortable sur ancre lors de notre dernier passage avec les Biette sur Aria : cette fois-ci, nous voilà confortablement installés à Santo Antão pour deux jours.

La Caldeira da Cova 

1200 mètres de descente vers Paùl

Mercredi matin, après un p’tit déj’ continental consistant, bacon&eggs compris, les Arlet et les Lizée sont emmenés par le chauffeur Librio vers le sommet de la Caldeira de Cova  tandis que Catherine et Dominique restent à bord pour rédiger taslbonjourdalfred. Après une descente vertigineuse 1200m et au bout de 5 heures de marche, nos quatre randonneurs aux genoux d’acier arrivent à Paùl pour déjeuner au restaurant ‘’O’Corral’’ tenu par un Autrichien qui cultive lui-même ses légumes. Après un petit détour en taxi par Ribeira Grande et Ponta do Sol, ils nous rejoignent à bord par la route côtière.

Vues depuis la crête de Estrada a Corda... vue à gauche...

... et vue à droite

Deux aspects de la randonnée de Fontainhas à Ponta do Sol

Ponta do Sol

Le village de Fontainhas blotti dans la montagne


Après le même petit déjeuner de travailleur de force le lendemain matin, les marcheurs se font conduire par Librio jusqu’à Ponta do Sol en passant par l’Estrada a Corda et le passage de crête vertigineux si remarquable au centre de Santo Antão. Très beau treck le long de la côte, plus reposant que celui de la veille, jusqu’à Fontainhas et retour, pour arriver à l’heure du déjeuner à Ponta do Sol au restaurant ‘’El Veleiro’’ d’où ils assistent au spectaculaire retour des pêcheurs dans le petit port blotti au creux des falaises où ils passent la barre entre les rochers qui ferment cet abri précaire.

L'arrivée acrobatique des pêcheurs à Ponta do Sol


Nous sommes au terme de cette magnifique croisière car nos cousins et amis repartent le 1er avril. Après une dernière courte traversée vers São Vicente, nous arrivons à la ‘Marina Mindelo’ pour les préparatifs de la prochaine traversée vers les Açores. En attendant et avant de partir, nos équipiers nous invitent à une dernière soirée au restaurant Nautilus pour un régal culinaire qui clôt dignement ces deux semaines d’amitié partagée.

Dernier café au ''Floating bar'' de la Marina Mindelo
















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire