samedi 6 octobre 2012

De la Trinité-sur-mer à Lisbonne en passant par Camariñas, en Galice







Greg dans le mât avant le départ
Après avoir quitté la Trinité mercredi 26 septembre vers 18 heures, puis donné un dernier au revoir à Catherine accourue à la pointe de Kerbihan verser une dernière larme, Alfred, grand-voile au premier ris et génois roulé au troisième rond, a franchi la Teignouse rapidement et est arrivé sous le vent de Belle-Île au moment où la nuit tombait ; l’équipage en a profité pour dîner au calme avant le baston qui l’attendait. La nuit du mercredi au jeudi a été en effet assez sportive avec des grains de force 7, une mer grosse mais non déferlante et une allure assez rapide (pointes à 10 nœuds); nous avons donc laissé courir le bateau en abattant pas mal (170° au lieu de 215°) pour ne pas être trop secoués.


Encore en vue de la Trinité
L'homme de quart était évidemment attaché et je suis très content d'avoir équipé le bateau de gilets-harnais, très pratiques. Nous avons néanmoins vite constaté que le bateau était trop chargé de l'avant. Dans la vague, l'avant ne soulageait pas suffisamment et le pont était constamment recouvert d'eau, ce qui n'arrive jamais sur Alfred: le résultat est que nous avons eu des entrées d'eau importantes par un hublot de pont de l'avant dont le joint fuyait : le poste avant a été inondé pendant toute la nuit. Heureusement, l'eau s'évacuait en même temps par la pompe de cale. 1ère conclusion: il va falloir modifier le chargement à l'arrivée à Lisbonne et en particulier transférer les quelques 200 boîtes de conserve de l'avant vers les coffres arrière; 2ème conclusion: il va falloir deviner ce qu'il y a dans un certain nombre de boîtes dont les étiquettes ont disparu!

Cette route nous a menés jusqu’à 8 milles au vent du plateau de Rochebonne. Au matin du jeudi, nous étions à la hauteur de Bordeaux mais pas mal à l'intérieur du Golfe de Gascogne. Heureusement et comme prévu, le vent remontant nous a permis de faire route au 225°; la brise est tombée en fin d'après midi et nous avons mis le moteur pendant toute la nuit suivante en route directe vers la Corogne.


Vendredi vers midi, le vent s'est heureusement levé et nous avons remis les voile: belle navigation à la voile sous spinnaker jusqu'au coucher du soleil avec des pointes à 9 nœuds. A la nuit, nous atterrissions sur le cap Ortegal, au nord de la Corogne.




La navigation de la nuit puis du samedi consistait à longer la côte de Galice, accompagnés en permanence nuit et jour par des dizaines de dauphins, jusqu'à notre arrivée à 16 heures dans la jolie petite Ria de Camariñas, où nous nous étions déjà arrêtés il y a 4 ans quand nous avions descendu le bateau à Lisbonne.

La Ria de Camariñas

 Après une bonne nuit de repos, Alfred est reparti le lendemain vers midi, en route vers Lisboa. Très vite, nous avons trouvé les alizés portugaises et Alfred a déboulé cap au sud pendant deux jours, plein vent arrière, génois tangonné en ciseaux ; sous bonne brise de 20-25 nœuds, il marchait à 8 nœuds avec des pointes à 10,5 nœuds, accompagné le jour par une joyeuse bande de dauphins et la nuit par la pleine lune. Après s’être fait gentiment chambré depuis le départ par l’équipage sur ses talents de pêcheur, Thibaud fait enfin une démonstration de pêche au gros en remontant un thon pour le dernier dîner avant l’arrivée : l’équipage a remballé ses lazzis pour savourer le présent, accommodé à la tahitienne pour l’entrée, et à l’étouffée au naturel pour le plat de résistance : merci Thibaud !


belle prise!

Filmer les dauphins dans leur élément!
















Le passage entre les îles Berlingues et Peniche était franchi dans la nuit du 1er au 2 octobre et Alfred retrouvait le Tage mardi en fin de matinée, 3 ans après l’avoir quitté, sous le beau soleil lisboète. Moyenne sur le trajet Camariñas-Lisbonne : 6,5 nœuds !


Les collines de Sintra


 

Pose devant l'EMSA
et notre ancien appartement
Sur la trace d'Henri le Navigateur












Un grand merci à mon équipage pour cette belle navigation ! A Etienne qui nous rejoindra à la Martinique avec sa famille, à Louis et Thibaud qui réembarqueront,  resp. à Tenerife et à Mindelo, pour la traversée de l’Atlantique, et à Grégoire qui aura toujours sa place à bord quand il le voudra.






Aujourd’hui, 4 octobre, j’accompagne mes compagnons du golfe de Gascogne à l’aéroport et j’accueille quelques instants plus tard Catherine, arrivée par le même avion et qui reste sur Alfred pour le reste du voyage….
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PS : nous restons joignables aux escales à notre adresse : kerbiren@free.fr

4 commentaires:

  1. Réponses
    1. chère catherine je réessaie un petit commentaire!!! cette traversée avait l'air super quand on voit tous ces visages réjouis! et en particulier celui du capitaine, mille sabords!!!

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  2. ouf cela marche!!!!! à bientôt! les photos font envie! catherine je te réponds par mail pour voir ce qui est possible, éventuellement en février

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  3. Salut les voyageurs ! Votre blog et ses magnifiques photos nous font rêver ! Je sens que ce bonjour d’Alfred auquel nous allons rester fidèles sera notre « rayon de soleil » dans cette grisaille nantaise automnale ( et mouillée) qui s’installe !

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