vendredi 16 novembre 2012

Les îles du Cap Vert

Comme une invitation à entrer dans la poésie des îles du Cap Vert, ce modeste récit des quelques jours d’escale à São Vicente commencera par le si gentil mot envoyé par Denys après son retour en France :

Alors qu’en métropole, l’automne s’installait,
Vous m’avez convié à un bien beau périple :
Jusque sous les tropiques à vous accompagner,
Nous avons partagé découvertes multiples.

Après halte à Porto, embarqués à Madère,
Pour visiter des îles et de beaux archipels.
Grisaille aux Canaries et chaleur au Cap-Vert,
Pétole ou alizés, navigation fut belle.

Orques et puis dauphins, tortue, sauts d’espadon,
Ainsi qu’une baleine : le spectacle fut bon,
Tant le jour que la nuit, leçons astronomiques,

Et puis pour les repas, plaisirs gastronomiques !
Un chaleureux merci pour tant de gentillesse,
Des vœux pour que la suite soit bonheur sans cesse !

Si nous avions su, Denys, que tes talents culinaires se doublaient d’un talent poétique, nous aurions certainement exigé que tes si bons repas soient introduits par l’annonce d’un menu chanté en vers….

Denys
Quoique l’archipel du Cap Vert puisse paraître aride et austère, nous baignons en effet ici dans la poésie de ces îles, toutes nourries de la gentillesse et de la gaieté des capverdiens ainsi que de la saudade chantée par Cesaria Evora, fille de l’île, née à Mindelo et morte ici il y a moins d’un an, présente à chaque coin de rue.

Mindelo, capitale de São Vicente
Avant d’arriver à São Vicente, nous pensions un peu profiter de cette escale de changement d’équipage pour aller faire quelques mouillages forains dans les îles environnantes : São Nicolau, Santa Luzia et Santo Antão. Finalement, nous étions assez heureux de faire une petite pose et de nous laisser aller à un peu de flânerie à Mindelo. Le premier contact avec l’île, avec un temps mitigé, nous a paru austère. Mais à mesure que nous nous promenions dans les rues de la ville, dans les marchés, au contact de ces habitants à l’accueil simple et joyeux, nous nous sommes sentis bien et avons décidé de ne pas bouger entre le départ des papys-équipiers (Gérard, Yves et Denys) mardi dernier 13 novembre, et l’arrivée des « djeuns » (Pierre et Thibaud) le samedi 17.

Il est pas frais mon poisson?!?!?!

Fin de journée à Mindelo
Avant le départ de nos trois compagnons, nous avons passé une journée à Santo Antão, île située à 10 milles à l’W de São Vicente. Départ en ferry à 8 heures du matin pour une traversée un peu roulante d’une heure, puis balade en voiture conduite par l’excellent chauffeur Dongo. Santo Antão qui culmine à presque 2000 mètres est, dit-on, l’île la plus verdoyante de l’archipel, où l’agriculture est bien développée (maïs, canne à sucre, banane, arbre à pain, manioc etc.), avec toutefois un contraste très marqué entre les versants Nord exposés à l’alizé et très arrosés, et les versants Sud très arides.

Le cratère fertile à 1500 mètres d'altitude



Paysans rentrant des champs sur la route pavée

Les jardins en terrasse qui couvrent Santo Antão

Une maison paysanne capverdienne
Avant le déjeuner, nous traversions l’île par son centre, longeant un cratère très cultivé et magnifique malgré le temps couvert, avant de redescendre à Ribeira Grande, ancienne capitale de l’île, puis au beau village de pêcheur de Ponta do Sol. Pose déjeuner dans la montagne pour savourer une cachopa ( prononcer «Katchoup»), ragoût de légumes-poisson-viande, typiquement capverdien. Retour en fin d’après-midi par la côte bordée d’à-pic impressionnants avant de prendre le ferry du retour.

Le petit port de Ponta do Sol
Le repos dominical des pêcheurs....

.... et celui des barques
Exubérante nature: arbres à pain, cannes, bananiers, manioc, cocotiers...

Le travail des hommes dans l’exubérance de la nature
Les "flèches" des champs de canne à sucre
Notre chauffeur Dongo nous initie à la dégustation du grogue  et du  pontche

La machine à faire le grogue: la trapiche tirée par deux boeufs
Après une dernière baignade lundi après-midi sur la plage de San Pedro, petit village de pêcheurs situé sur la côte sous le vent, Gérard, Denys et Yves nous quittaient mardi matin pour retrouver le bon et vivifiant climat de la Bretagne en Novembre.

Dans l'aluguer vers la plage

Les pêcheurs de San Pedro

Fin de journée à San Pedro

Lundi soir avant l'avion: vivement la Bretagne!!!
Après le départ des papys est venu le moment des soins d’Alfred : réparation de quelques coulisseaux de grand voile, remise en état de la table du carré (cela faisait cinq ans que c’était à faire), installation de toiles anti-roulis sur les couchettes du carré et collages divers. Nous nous sommes tout de même échappés jeudi, pour une journée sur la partie NE de São Vicente. Un aluguer (taxico minibus) nous déposait à Calhau, à 22 km de Mindelo, pour un pique-nique et une belle marche de l’après-midi sur la côte de l’île exposée au vent, en vue des îles proches de Santa Luzia et  São Nicolau. Cette balade nous menait à Baía das Gatas (baie des requins).

Cath, sur la Praia Grande près de Calhau

Sur cette superbe route construite en 2009, nous avons rencontré en trois heures:
un camion, deux voitures et trois bicyclettes....

Au fond, l'île de Santa Luzia

Futebol sur la plage

Baia das Gatas
Aujourd'hui vendredi 16 novembre, nous passons la journée à préparer le bateau et à faire les compléments de courses avant le départ pour traverser l'Atlantique. Nous attendons notre Pierrot demain matin et Thibaud demain soir et nous pensons partir lundi.


Régal de langouste pour le dîner clôturant l'étape Madère-Canaries-CapVert


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire