lundi 11 février 2013

Croisière aux Îles Vierges


Vendredi  1er février, nous accueillons à Saint Martin nos nouveaux équipiers, Claire, François, Hélène et Antoine.

L'équipage dans les Baths de Virgin Gorda
Nous voulons également profiter de notre passage pour remettre enfin en état notre pilote principal qui nous cause des soucis depuis les Canaries. Nous prenons contact avec François, un électronicien très compétent qui se rend disponible pour nous ; il diagnostique assez vite un mauvais comportement du vérin électrique qui actionne la barre et qu’il faut démonter pour en nettoyer le moteur. Le démontage de ce vérin est une opération très difficile car il est placé dans la jupe arrière d’Alfred et il faut se faufiler très inconfortablement derrière l’appareil à gouverner. Heureusement, notre voisin de ponton Jean-Mathieu, un soixantenaire au physique de vingt ans qui compatit à notre problème, arrive à démonter la bête après au moins deux heures de contorsions agrémentées de nombreux jurons… Après remise en état, le vérin est remonté le lendemain  (re-contorsions et re-jurons de Jean-Mathieu), à temps pour pouvoir faire des essais en mer dimanche avant de partir vers les Îles Vierges.

Fresque dans une rue de Marigot
La marchande de légumes au travail
Marché de Marigot
Ces péripéties nous font rester deux jours à Saint Martin et permettent à nos nouveaux équipiers de s’adapter au climat tropical et surtout de découvrir l’île. Samedi soir, dîner très sympa à Grand’Case dans un « lolo » (restaurant local), en compagnie de Jean-Louis, un ami de Benoît et Hélène, nos équipiers de la croisière précédente, qui réside l’hiver à Saint Martin entre deux voyages (voir les sites de Jean-Louis : http://voyagesaventures.com et  http://peuples-monde.fr et ses photos extraordinaires).

Claire à l'Anse Marcel à Saint Martin
Une maison de Saint-Martin dans les bougainvilliers
Dimanche matin, les essais de pilote nous réservent une mauvaise surprise : le vérin remonté à grand peine ne fonctionne plus. Nous ne pouvons envisager un nouveau démontage et décidons de partir. Nous sommes désormais privés du pilote principal avant de pouvoir faire un nouvel arrêt un peu long dans un lieu où nous trouverons un support technique adhoc ; peut-être à La Havane en avril.

Promenade à Anguilla; au fond, la silhouette de Saint Martin
Première soirée de croisière à  Maunday's Bay
Nous appareillons donc de Marigot dimanche 3 février après le déjeuner. Un premier petit bord de 6 milles et Alfred vient mouiller à Maunday’s Bay sous le vent de l’île d’Anguilla. Nous restons quelques heures  incognito sans faire nos formalités d’entrée dans cet Etat indépendant, le temps d’une baignade, et nous appareillons après le dîner, vers 21 heures, pour une navigation de nuit de 80 milles vers les Îles Vierges. Belle nuit, partiellement  au clair du dernier quartier de Lune, avec une veille attentive car la route est assez fréquentée.

Virgin Gorda à contre jour

Catherine dans le fouillis de la cambuse
Préparation du gratin
Atterrissage dans la matinée sur Virgin Gorda, la plus orientale des BVI (British Virgin Islands) et mouillage pour le déjeuner à Big Trunk Bay, à un mille au sud de Spanish Town, seule agglomération de l’île, où nous faisons notre clearance d’entrée aux BVI. Nous en repartons rapidement pour aller passer la nuit dans Gorda Sound, vaste baie protégée par un chapelet d’îlets et de cayes où l’on trouve de multiples échancrures qui sont autant de mouillages pour les yachts très nombreux et de toutes tailles. Nous passons la nuit à l’ouest de l’un de ces îlets, Prickly Pear Island.
Hélène
Claire
François
Antoine plongé dans le guide Imray des Petites Antilles

Magnifique cabotage le lendemain mardi, le long de la côte nord et est de Virgin Gorda, ponctuée de mouillages-baignade et de chenalage « rase cailloux », pour s’achever au mouillage des Baths, sorte de Ploumanac’h sous les cocotiers, où nous débarquons et faisons une très belle promenade au soleil couchant, entre les gigantesques blocs de granit très érodés.

Débarquement aux Baths



Moi Tarzan, toi Jane...

Ploumanach sous les cocotiers
Au cours de la soirée aux Baths est donnée une nouvelle illustration de l’incorrigible étourderie de Dominique: en quittant Saint Martin, il a oublié à la capitainerie de Marigot un ordinateur portable d’Alfred qui nous sert à faire notre courrier (un deuxième PC, uniquement  dédié à la navigation, reste toujours à bord). La matinée du lendemain est donc consacrée à trouver le moyen de récupérer cet ordinateur. Notre rencontre  avec Jean-Louis à Saint-Martin est vraiment providentielle : grâce à lui, il sera possible que Sabine et Yves, qui nous rejoignent ici la semaine prochaine, le récupèrent entre deux avions à l’aéroport de Juliana. Après le précédent de Madère (oubli des papiers d’Alfred), gageons que cette deuxième prouesse du capitaine lui mettra un peu de plomb dans la cervelle…

Session internet au Foxys
Le Foxys à Jost Van Dick
Merci Jean-Louis de ton aide précieuse lors de notre escale à Marigot pour le ravitaillement, puis après notre départ pour la récupération de notre PC !




Les échanges de mail à cette occasion nous réservent une magnifique surprise : nous recherchions depuis quelque temps un équipier supplémentaire pour compléter l’équipage pour la traversée allant des Îles Vierges à Cuba (1000 milles) pour laquelle Yves et Sabine nous rejoignent… et voilà que Loïc, notre « ami de 55 ans » (eh oui, monsieur Balladur, vous êtes battu !), nous annonce qu’il nous rejoint au pied levé pour cette navigation. Nous en sommes vraiment heureux.


Préparation du barbecue chez Foxy's

Départ vers la plage

Les jours suivants se déroulent sur le même mode, fait de sauts de puce entre les mouillages-baignade devant une plage et les mouillages-plongée près d’une caye, avant de trouver pour le soir une baie ou une île bien abritée pour y passer la nuit, sur les lieux où nous étions déjà passés sur Astrée en 2003 avec Caroline et Emmanuel :

C'est la marine qui rentre!
Transport du bar vers la plage



Mercredi 6, appareillage de Spanish Harbour (île de Virgin Gorda) en fin de matinée, cap sur l’île de Tortola, la plus grande des BVI. Cabotage dans le méandre des petits îlets qui bordent l’île à l’Est, en se faufilant entre Scrub Island, Marina Cay, Little Camanoe où nous mouillons pour déjeuner par 1,5m d’eau en relevant la dérive et pour une plongée dans un superbe jardin de gorgones. Nous contournons ensuite Guana Island où nous trouvons un très bon lieu de plongée à Monkey Point puis un excellent  mouillage à White Bay, devant la très belle plage d’un petit hôtel ultra chic dont un des employés a la délicatesse de nous apporter une brochure et une montagne de glaçons pour notre punch de fin de journée.


Hélène et Antoine
Sandy Spit près de Jost Van Dick



Jeudi 7, nous quittons Guana Island plein vent arrière, GV + génois tangonné, vers l’île de Jost Van Dick. Après un arrêt déjeuner sur les fonds clairs abrités par les îlets de Green Cay et Pelican Cay, nous mouillons le soir à White Bay, sur la côte Sud de Jost Van Dick.
La tête d'iguane de Guana Island
Repas des poissons dans l'aquarium qui nous entoure



Les deux jours suivants seront consacrés à l’exploration des petites îles qui bordent les BVI au sud et qui ont inspiré Stevenson dans « l’île au trésor ». Le passage dans le chenal étroit entre les îles qui bordent Tortola à l’ouest nous rappelle un peu le Golfe du Morbihan. Nous débarquons dans l’après-midi dans la superbe baie The Bight, à l’ouest de Norman Island où nous faisons une jolie promenade sur les collines de l’île. Nous prenons un corps mort vendredi soir au ras des falaises qui abritent des grottes, The Caves, où les plongeurs viennent encore aujourd’hui avec l’espoir de trouver le trésor du capitaine Kidd :

We were three men on the Dead Man Chest.  Yo! ho! ho! and a bottle of rum!

Le périple dans l’ambiance « the pirat Black Beard » continue le lendemain à Peter Island et Salt Island et nous revenons le soir vers Jost Van Dick pour aller dîner au Foxy’s, resto-folklo posé sur la plage de Great Harbour, où les yachtsmen américains viennent s’encanailler pour une soirée barbecue-rum-reggae-danse. Nous sommes heureux de nous encanailler avec eux.

Le pélican fond sur sa proie



C’est aujourd’hui dimanche et il faut penser à rejoindre l’aéroport. Claire, François, Hélène et Antoine sont bronzés à point et nous faisons route vers Trellis Bay, mouillage situé à 300m de l’aéroport de Tortola où ils reprennent l’avion vers Paris demain aux aurores. Mais avant cela, nous aurons accueillis nous équipiers du voyage vers Cuba et nous préparons pour eux un dîner de retrouvailles  composé de langoustes accompagné de riz sauce-lambi (lambis pêchés par François)  et couronné par un flan coco façon Alfred.


2 commentaires:

  1. Bravo pour ces belles images que j'ai partagé sur "Bellatrix" en juin dernier.
    Mais j'ai l'impression que le temps vous est plus clément que celui que j'ai connu lors de mon passage.
    A bientôt à Cuba...
    Louis

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  2. Bravo pour la reprise des récits d'Alfred. Je vois que le PC est revenu a son bercail :)
    Vous donnez envie d'aller visiter ces îles voisines de St Martin que je connais pas encore.

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