mardi 30 avril 2013

Galère dans le triangle des Bermudes…





Dévotion à Notre Dame de Bon Port avant de quitter les Bahamas
Lambis à vendre
Panier de crabes!
Drôle de bestiole....
Notre équipage est enfin constitué dimanche après-midi 21 avril avec l’arrivée à Nassau de Jean-François. Nous n’avons pas navigué ensemble depuis 1969, quand nous avions pris sur Cassiopée le départ de Plymouth-La Rochelle : Papa était très heureux de faire cette course croisière avec ses quatre garçons, Jean-François, Dominique, Daniel et Olivier (Antoine Arlet faisait partie de l’équipage).
Préparation de la salade de lambis ...
... et celle du mérou
L'huître et les plaideurs ; Daniel et Jean-François
Les pélicans montent la garde
Pour ce départ des Bahamas vers les Bermudes (plus de 800 milles), Olivier est remplacé par Marc Levêque, un ami de Marie qui n’a pratiquement jamais navigué et qui n’a pas eu peur de s’embarquer pour la ‘’traversée du Triangle des Bermudes’’. Plus exactement, nous allons longer un des côtés du légendaire triangle constitué par les Bahamas, les Bermudes et Porto-Rico.


Champagne avant de quitter les Bahamas!
Marc en route vers le Triangle des Bermudes
Appareillage de Nassau lundi 22 avril vers 11 heures et nous nous extrayons du port au travers des multiples îles et bancs qui ferment l’accès du port à l’Est. La météo n’est pas idéale et annonce des vents contraires de NE pendant toute la semaine, c’est-à-dire exactement vent-debout dans la direction des Bermudes au 050°. La première journée de navigation se passe néanmoins facilement, jusqu’à Eleuthera Island et Russell Island, les dernières îles qui bordent les Bahamas au NE. En fin d’après-midi, après 40 milles de route facile au largue, nous chenalons dans le port de Spanish Wells, entre Charles Island et Russell Island pour nous extraire définitivement de l’archipel des Bahamas et retrouver la mer du large jusqu’aux Bermudes.
Jean-François et Daniel à Spanish Wells
Dans les méandres de Spanish Wells



Chenalage dans un repère de pirates

Bonne surprise que la découverte de Spanish Wells, port de petite pêche industrielle blotti dans les méandres qui séparent les dernières îles des Bahamas, un vrai repère de pirates, avec ses bateaux de 25-30 mètres et ses installations portuaires : nous sommes bien loin de l’ambiance de Nassau et de son ambiance ‘’Sea-Sex-&-Sun’’ et de ses gigantesques bateaux de croisière. Après un peu d’hésitation, l’équipage décide de ne pas s’arrêter et de poursuivre directement la route vers les Bermudes, distantes de 750 milles à ce point du voyage, car nous devons être arrivés avant le 1er
mai, dans 8 jours, pour que Marc ait son avion de retour vers Paris.
Bateau de pêche de Spanish Wells

Nous nous installons donc dès le lundi soir dans le rythme des quarts à la mer pour une traversée qui devrait durer 5 à 6 jours, si l’on se fie à la vitesse moyenne d’Alfred jusqu’à ce jour, mais qui –influence du triangle des Bermudes? - durera beaucoup plus longtemps….



Ciel en feu

Attente du rayon vert ...
Pour la première nuit, Marc, qui a peu d’expérience de la voile et n’a jamais fait de quart de nuit, fera le quart en double; mais son envie de participer pleinement à la conduite d’Alfred ainsi que son adaptation rapide à la vie en mer lui permettront de prendre pleinement sa part dès le deuxième jour: Merci Marc !


Marc se capelle pour prendre le quart
Daniel à la barre
Hyperconcentration sur le compas...
Les premiers jours, Alfred peine à avancer vent-debout dans la brise et nous réalisons jeudi matin, après trois jours de mer, que nous n’avons parcouru que 300 milles sur la route directe ; pendant la journée de mercredi, tirant des bords dans une mer un peu chaotique et abondamment arrosés par des grains, notre progression moyenne en ligne droite n’est que de 80 milles par jour, soit trois nœuds: à ce train, nous ne pouvons pas arriver à temps à Saint-Georges et il nous faut consentir à nous aider du moteur.

Capture d'un fichier météo par le téléphone satellite... good luck!

Prise de ris dans la grand-voile
A partir du matin du jeudi 25 avril nous tirons donc des bords, appuyés par le moteur, dans une météo assez perturbée, alternant les périodes de pétole et les lignes de grains: nous avons même le loisir d’observer, passant à moins d’un demi-mille de nous, la trombe d’une de ces tornades qui progresse en soulevant devant elle une émulsion tourbillonnante à la surface de l’eau. Nous observons avec curiosité et inquiétude le passage de cette colonne destructrice, prêts à amener toutes les voiles si jamais elle fondait sur Alfred….

Tornade à 0,5 mille .... vent de 80 noeuds au centre ...
Accrochons-nous dans la gite
Hardi les gars, vire au guindeau!
Marc et Daniel
Pour mettre un peu d’agrément dans cette lente et laborieuse progression  nous prenons tout de même le temps d’une baignade dans la mer des sargasses; Jean-François insiste pour que l’on prenne des photos de lui se baignant au large, non par coquetterie, mais comme preuve de ce fait héroïque à faire valoir devant ses enfants qui, dit-il, ne le croiraient jamais : nager par 5000 mètres de fond !

Baignade entre deux grains
Mer scintillante
Le bar est ouvert!
Samedi matin enfin, le vent adonne un peu et nous pouvons stopper le moteur pour quelques heures; cette pause ne durera malheureusement pas longtemps et nous serons bientôt obligés de reprendre notre dure progression debout au vent vers les Bermudes, à voile et à vapeur.

Marc, Jean-François et Daniel
Goulet d'accès au port de Saint-Georges

Pas fâché d'arriver!
Ordnance Island, au port de Saint-Georges
Après 8 jours et 7 nuits, après avoir longé sur 15 milles la côte sud des Bermudes, nous arrivons enfin lundi 29 avril en fin d’après-midi au quai de l’immigration d’Ordnance Island du port de Saint-Georges situé à l’extrémité Est de l’île.

La fratrie Laurent aux Bermudes
Pavillon des Bermudes sur fond de toits blancs
Nous aurons parcourus les 810 milles depuis les Bahamas à 4,7 nœuds de moyenne, mais en nous aidant du moteur pendant la moitié du temps…. ces conditions un peu pénibles constituent néanmoins un faible tribut à payer au ‘’triangle des Bermudes’’ et nous sommes récompensés en découvrant le charmant petit port de Saint-Georges. Invités par Marc, nous oublions vite les peines de cette traversée un peu trop longue autour d’un chaleureux dîner au pub White Horse devant lequel nous sommes amarrés.

La charmante petite place du port de Saint Georges
Dîner au pub ''White Horse''
Vue panoramique du port de Saint-Georges, avec les toits blancs caractéristiques des Bermudes


 

2 commentaires:

  1. le capitaine est heureux! galère et pain noir sont passés, oubliés! maintenant super traversée à l'équipage, mille pensées bienveillantes vous accompagnent, je vous embrasse très fort, sabine

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  2. Vous avez réussit à traverser le triangle des Bermudes ?

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