vendredi 3 mai 2013

Bermuda



Very handsom bermuda!
Les maisons bermudiennes sont tout à fait charmantes peintes de toutes les couleurs pastel avec un sens de l’harmonie remarquable. C’est le paradis des peintres! Une caractéristique frappante de ces maisons est leurs toits en escalier peints d’une blancheur éclatante; ils sont faits de lauzes de pierre soigneusement cimentées. La ville est ancienne et a beaucoup de maisons du XVIIe et XVIIIe siècle. D’ailleurs elle est classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Tout est propret et soigné, avec profusion de fleurs et des gazons impeccables. On y sent bien l’influence britannique! La végétation est encore tropicale en dépit de la latitude (32°20’) grâce au Gulf Stream: palmiers de toutes sortes, frangipaniers, flamboyants, hibiscus, etc. On se croirait dans un grand jardin botanique. Les gens sont à l’image de leur île, accueillants, aimables, de bonne humeur et extrêmement serviables.



Vue du port de Saint Georges
Rue de Saint Georges
L'église anglicane: l'une des plus anciennes du Royaume.
Dès l’approche de la terre les textos parviennent sur les téléphones et Daniel apprend le décès de sa belle-mère le matin même de notre arrivée. Il peut changer son billet d’avion ce qui lui permet de partir retrouver sa famille dès le lendemain mardi 30 avril.
Dernière photo de l'équipage Bahamas-Bermudes.
Daniel nous quitte.
Après les démarches d’immigration nous arrimons Alfred à quai sur la place principale de Saint-Georges devant le Town Hall et la maison du Gouverneur. L’endroit est très pittoresque avec ses vieilles maisons coloniales à balcons de bois et colonnade. On se croirait dans un décor de théâtre. D’ailleurs tous les matins nous avons droit à une saynète jouée en costumes d’époque. On nous fait une démonstration de la punition infligée aux commères qui répandent leurs médisances. On lui pend autour du cou un écriteau portant «I am a gossip and a nag». Puis elle est juchée au bout d’une sorte de balançoire amenée au bord du quai et au signal du sheriff, dans les cris et les vociférations, la dame est plongée dans l’eau froide à plusieurs reprises, le temps pour elle de s’imprégner de l’importance de tenir sa langue!
Punition publique pour commérage... à bon entendeur....
Rue de Saint Georges

L’escale permet de se connecter à Internet grâce au WiFi de la capitainerie. Chacun a hâte de consulter son courrier et d’envoyer des nouvelles. Marc a la satisfaction de voir que la recension de son article est parue dans le Monde du week-end:
Dominique se donne beaucoup de mal jusque tard dans la nuit pour faire partir le blog sur Internet.


Session WIFI nocturne devant la capitainerie pour la mise à jour du blog TaslbonjourdAlfred

Le premier jour est consacré au tourisme, car Marc repart bientôt. Nous allons nous baigner dans une crique au pied du Fort Sainte Catherine. On se croirait dans un décor de film de pirates. L’eau est transparente et bleu lagon, mais sa température est plutôt fraiche et annonce déjà la Bretagne. C’est sur cette crique que l’amiral Somers a abordé en juillet 1609 avec 150 hommes d’équipage après le naufrage du Sea Venture: c’est l’origine du peuplement de l’île. Grâce aux cèdres trouvés sur place il a pu refaire des bateaux pour repartir en Virginie. Une réplique de son navire la Deliverance est sur le port à côté d’Alfred.

Belle habitation de Saint Georges
Dernière promenade avec Marc
Fort de la baie de Sainte Catherine
Avec le bus nous allons jusqu’à Hamilton la grande ville des Bermudes à environ 20 kilomètres, ce qui nous permet de voir une bonne partie de l’île. Elle est presque entièrement construite, il n’y a quasiment pas de champs ni d’espaces vides. Les maisons multicolores sont toutes très soignées. Les magasins en ville donnent le sentiment d’une prospérité qui nous étonne car nous ne savons pas comment vit l’économie des Bermudes: les paradis fiscaux ou le tourisme n’expliquent pas tout!  Peut-être est-ce là que réside le véritable mystère des Bermudes…



La cathédrale de Hamilton

Vue du port de Hamilton
Mardi 1er mai, à 7 heures du matin, Marc nous quitte. En attendant nos nouveaux équipiers, la priorité est de préparer le bateau pour le départ. Dominique fait merveille car en moins de deux il a trouvé un voilier pour recoudre le nerf de chute du génois qui s’est déchiré peu avant notre arrivée, et un meccano qui répare le cardan de la cuisinière et permet de reboucher la jauge du réservoir de gazole qui fuit dans les fonds quand Alfred navigue à la gîte. (Les odeurs de gasoil dans la cabine c’est bon pour le moral de l’équipage…)


Life is hard and beautiful...!!
Réparation du génois chez le voilier
Après ces réparations, reste à faire les pleins de gazole et d’eau et Dominique entreprend de nettoyer entièrement les fonds à la brosse et au détergent. Il dit que dans un bateau bien tenu, on doit pouvoir lécher les fonds de cale. Il grimpe en tête de mât pour inspecter l’état des drisses et des étais. Pendant ce temps Catherine fait les courses pour réapprovisionner la cambuse, en produits frais notamment.
Nos nouveaux équipiers pour le Transat-retour; Thierry, Dominique, Jean-François et Michel.
Enfin nos équipiers tant attendus, Thierry Chazalon et Michel de Saint Remy, arrivent jeudi 2 mai en fin d’après-midi, les bras chargés des nourritures terrestres indispensables dont l’équipage d’Alfred est privé depuis si longtemps, comme du saucisson, des fromages et des vins français…. Pour Alfred, Thierry a dû braver les contrôles de sécurité de l’aéroport: il parait que le foie gras en conserve a la même apparence que les explosifs dans le scanner de la sécurité, en revanche si le foie gras est dans un sac plastique transparent on peut voir que ce n’est pas une bombe et cela peut passer, comme un vulgaire cosmétique. Sans hésitation Thierry cherche un coin discret pour ouvrir les boites et comme le couvercle de l’une refuse de s’ouvrir il faut tout son esprit de décision et son doigté de chirurgien pour éventrer la boite d’un grand coup de robinet au-dessus du lavabo.
Intervention chirurgicale pour extraire un foie gras de sa boîte à l'aide d'un robinet!
Vendredi matin nous assistons à la messe dans l’église catholique de Saint Georges, consacrée à Stella Maris, ce qui nous semble très providentiel pour placer notre traversée sous la protection de la Vierge. Le curé, en col romain et bermuda bien sûr, est tout content d’avoir des fidèles à son office de semaine et souhaite nous voir revenir encore aux Bermudes.
En bermuda et col romain: le curé de la paroisse Stella Maris de Saint Georges
Des amis écossais, Fiona et Georges, nous invitent à visiter leur maison,
la plus ancienne de Saint-Georges: plus de 3 siècles
L’appareillage est programmé samedi matin une fois les pleins faits. Impossible de trouver du gaz aux Bermudes… nous n’avons que 2 bouteilles de butane de reste pour la cuisine (la moitié de ce qui est nécessaire) Il faudra donc faire très attention jusqu’aux Açores (distance Bermudes-Faial: 1800 milles) et peut-être finir la traversée avec des saucisses-lentilles froide.....



Inspection du gréement avant l'appareillage
A bientôt aux Açores!

1 commentaire:

  1. Merci pour ce beau tableau des Bermudes qui donne envie d'y aller !
    On pense bien à vous et vous souhaitons de très bonnes conditions météos et un bon vent.
    Nous vous embrassons,
    Marie

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