lundi 20 mars 2017

Antigua et Barbuda, joyaux des Antilles


Souvenirs de croisière relatés par Marie

Photo d'équipage devant English Harbour à Antigua

Couleurs de rêve de Barbuda
Vendredi 10 mars, nous n’avons finalement quitté Pointe-à-Pitre que tôt ce matin, à 6h. Nous avions passé toute notre première journée au port, car le temps était mouvementé, grisaille, vent et pluie. C’était le temps que nous avions quitté en métropole, mais avec 15°C de moins, et quand il fait 27°C, la balade sous la pluie est tout de suite plus exotique. Nous sommes émerveillés d’être là, de partir en Guadeloupe en plein hiver, en laissant nos enfants à leurs grands-parents, en pleine période scolaire ; après 3 jours de passage de relais, l’exotisme a opéré son charme, dès les retrouvailles à Orly avec Aurélie.

Marie et Guillaume entrent à English Harbour par la grande porte
Après donc une première journée à acclimater notre peau, nous passons cette deuxième journée à amariner notre estomac. Et nous survivons à cette étape de 80 milles, de Pointe à Pitre à Antigua en contournant la pointe des Châteaux à l’Est de Grande Terre en restant le plus clair de ces 13h35 de navigation en position allongée. Mais la chaleur des alizés, qui nous sèchent vite des embruns rafraîchissants, participe encore à l’exotisme de cette expérience. En rentrant de nuit dans la baie de English Harbour à Antigua, cette journée d’expiation et de purification prend tout son sens : on pressent, à la vue des quais éclairés où sont accostées d’immenses goélettes magnifiques (Antigua est la Mecque de la belle plaisance), qu’on arrive dans un coin de paradis. Une grande paix et une douceur de vivre se dégagent de ces quais où les badauds ont un pas nonchalant, les palmiers sont tout en élégance et les bicoques joliment soignées. C’est assez irréel et cette arrivée nous fait tout de suite oublier la journée assez éprouvante ; on est au paradis.

English Harbour, refuge imprenable de la flotte anglaise d'où l'amiral Rodney lançait ses raids punitifs contre les Français

Un bâtiment de Nelson Dockyard

Le petit déj’ du samedi 11 mars est un émerveillement ; sans compter la joie d’être ensemble, nous savourons des confitures au goût exotique (citron vert, noix de coco, bananes…) et nous assistons à un spectacle de dauphins, venus nous saluer : oui, nous sommes vraiment au paradis !

La minette au chapeau américain, Marie!

Le minet à la chemise hawaïenne, Guillaume!
Grâce à Guillaume, nous sommes accueillis sur l’île par l’un de ses habitants : Patrice. Patoche était le ¾ redouté de l’équipe de rugby de Centrale Lyon avec Guillaume. Ce rugbyman agenois a épousé Nicky, antigaise d’origine jamaïco-anglaise, ici à Antigua, en juin 2005 et s’est mis au cricket en arrivant sur l’île : lui aussi en a fait du chemin depuis que Guillaume l’a connu sur le terrain de Centrale !!
Patrice et Nicky nous ont accueillis merveilleusement ! Ils nous ont conduits et guidés tout au long de la journée, pour nous faire découvrir l’île. Antigua fait figure d’exception aux Antilles, par rapport aux îles de la même taille, car c’est une île assez plate et sans cours d’eau. Il n’y a pas d’agriculture. Il y a une distillerie, mais la mélasse est importée des îles voisines. Nous avons vu tout de même quelques vaches. L’île vit du tourisme, du tourisme de luxe.
Nous avons été invités à déjeuner par le beau-père de Patrice, dans l’un de ses hôtels, Keyonna Beach Resort. Cadre idyllique, couleurs de carte postale.
Antigua est « l’île aux 365 plages, une pour chaque jour de l’année » Patrice nous amène sur sa plage préférée, Half Moon Bay, inaccessible en bateau.
Isabella et Coco, les 2 filles de Patrice et Nicky, de 9 et 7 ans. Isabella sait déjà qu’elle partira dans 3 ans pour vivre sa scolarité en pension, en Angleterre. Comme l’a fait sa maman quand elle avait 10 ans !

 Dimanche 12 mars au petit matin avec Papa, nous allons voir de plus près les somptueux bateaux qui sont accostés là, notamment la goélette ‘’Elena’’, le Class J ’’Rainbow’’ et ‘’Okto’’une espèce de yacht fait de chromes rutilants et peint d’une laque noire métallisée, qui aurait pu être celui de James Bond en 2017.

"Kokomo", 58 mètres de long, un spinnaker de plus de 1000 mètres carrés !!!

Tout droit sorti d'un film de James Bond, le yacht rutilant au look futuriste 'Okto"

"Rainbow"
Sortie de English Harbour. Derrière Guillaume, le Classe J ''Rainbow''
Antigua, la Mecque de la Belle Plaisance

Après le petit déj’, nous prenons la mer pour aller mouiller dans une crique de la côte est, devant Green Island.
La crique où nous jetons l’ancre se révèle être peuplée de … tortues !! On en voit tout autour du bateau, mais la tortue, vite aperçue, a déjà replongé. A la première que Papa aperçoit, il s’écrie à son tour « Oh regardez, la tortue ! » On tourne la tête. « Elle est venue plonger son regard dans le mien ! ». Il en est tout ému… Ces belles créatures broutent paisiblement les herbes dans le fond de l’eau et remontent régulièrement à la surface de l’eau pour respirer.
Une tortue!!!

Côte Est d'Antigua

Quand nous partons faire du snorkling avec l’espoir de les voir de plus près, nous sommes gâtés au-delà de nos espérances et assistons à un spectacle incroyable : Guillaume en a repéré une qui reste dans le fond à brouter. Nous avons le temps de la rejoindre et restons là, au-dessus d’elle immobile, attendant de voir ce qui va se passer. Alors elle commence à bouger, à nager en remontant. Mais visiblement elle n’est pas effrayée, car elle nage doucement et nous laisse la suivre. Elle sort une première fois sa tête de l’eau puis repart en nageant, et nous la suivons toujours. Elle ressort une 2e fois sa tête de l’eau, et cette fois, elle replonge. Nous la voyons s’enfoncer doucement dans les profondeurs. Nous avons eu le sentiment d’un vrai moment partagé avec cette tortue, qui nous a laissé nager avec elle et l’admirer.

Aurélie à la manœuvre



Vers 5h, nous quittons ce paradis à l’eau incroyablement belle pour rejoindre plus au nord notre mouillage pour la nuit, devant Great Bird Island. Nous arrivons dans cet archipel pour admirer le coucher du soleil qui fait éclater les couleurs du ciel. Et la lune se lève dans la foulée, se révélant gracieusement, toute ronde et majestueuse.

Débarquement sur la plage de Great Bird Island


Corail "Corne d'Elan"

Le lendemain matin, lundi 13 mars, nous partons explorer l’île, une île de Robinson au sable fin… On s’engage sur un chemin de sable d’où l’on chasse les iguanes, les lézards et autres bernard-l’hermite.  Après notre exploration rapide de ce bout de terre, on rejoint maman déjà partie découvrir les fonds sous-marin, car nous sommes, paraît-il, sur le spot de snorkling d’Antigua. Nous découvrons effectivement un véritable jardin d’Eden aquatique, planté d’espèces de coraux très variés, dans lequel jouent tous les petits amis de Némo.
Nous rentrons et levons l’ancre au bon moment (à 11h) : des navettes de touristes débarquent en troupeau pour découvrir l’endroit.



La merveilleuse côte Est d'Antigua

Nous naviguons jusqu’à Barbuda à 30 milles au Nord ; nous la découvrons juste avant d’y arriver ; en effet, Barbuda est une île toute plate, dont le point le plus haut culmine à 60 m. C’est un banc de sable de 20 km de long sur 10 de large, et 2000 habitants. Objectif de notre premier mouillage : aller voir les pêcheurs pour commander des langoustes, nous repartons bredouilles et mouillons plus loin pour la nuit, sous le vent, à Low Bay.

Aurélie sur la plage de Low Bay



Douche sous la Lune
Nous passons la journée mouillés devant la plage de Low Bay ; la plage constitue notre horizon à 180°.
La plage de Long Bay, entre mer et lagune
Nous faisons une première balade sur la plage le matin pour aller chercher de la glace dans l’un des 3 hôtels de l’île. On marche entre mer et lagune, en s’enfonçant dans le sable comme dans de la poudreuse
L'après-midi, nous marchons le long de l’eau sur la plage vers le sud. Retour à la nage au bateau.


Ce matin du mercredi 15 mars, après une dernière baignade jusqu’à la plage dans cette eau incroyablement turquoise, nous levons l’ancre vers 11h et entamons la route du retour : cap sur la côte ouest d’Antigua où nous faisons une première halte de baignade à Picking Bay. Ce que nous voyons de la côte sous le vent est très différent de la côte au vent, mais tout aussi magnifique : il y a du relief. La plage de Picking Bay jusqu’à laquelle nous nageons est magnifique, complètement sauvage et très élégamment dessinée.
Nous repartons assez vite pour mouiller à Jolly Harbour. Retour à la civilisation ; nous accostons dans une marina de luxe où chaque villa, les pieds dans l’eau, a son ponton privé pour un yacht de 50 pieds ….
Aurélie devant Picking Bay
Jolly Harbour à Antigua; chaque villa a son appontement pour un yacht de 45 pieds...
Le jeudi 16 mars, c’est l’anniversaire de Maman, et de Pierre !
Nous avons 40 milles à faire pour retourner en Guadeloupe. Mais nous devons faire un détour par la case d’arrivée à Antigua, à English Harbour, pour faire les formalités de sortie du pays là-bas. Nous ne pouvons pas les faire à Jolly Harbour. En effet, en entrant, nous aurions dû passer par le guichet de la douane après celui de l’immigration, où pourtant on nous avait dit que ce n’était pas nécessaire. Donc, « pour sortir de la prison Antigua il faut retourner par la case départ et payer 80 $ »...
Fin des formalités de sortie à Antigua... 2 heures de patience!
Après l’épreuve pour les nerfs de Papa, des formalités administratives de sortie, nous quittons English Harbour à 13h00 et naviguons jusqu’à Deshaies, sur la côte sous le vent de Basse-Terre. Nous arrivons de nuit vers 20h et nous nous frayons un chemin jusqu’au fond du port. Et la Providence étant particulièrement aux p’tits soins pour sa bien-aimée le jour de son anniversaire, elle nous mène à un bateau de pêche qui rentre tout juste au port et débarque sa marchandise et nous offre son cadeau–gâteau rêvé d’anniversaire : des langoustes !
Retour vers Pointe à Pitre en longeant la côte sous-le-vent de Basse Terre

Catherine souffle les ?7 bougies de son "gâteau-langouste"

Le lendemain, vendredi 17, nous levons l’ancre à 9h pour Pointe à Pitre en contournant Basse Terre par le sud, presque 50 milles de navigation dont une grande partie au moteur le long de la côte sous le vent. Nous arrivons enfin dans l’après-midi à la marina Bas-du-Fort, la boucle est bouclée, nous achevons cette croisière dans ces joyaux des Antilles que sont Antigua et Barbuda, si différentes l’une de l’autre et chacune si exceptionnelle, avec en prime ce charme ‘’so british’’ ! Ce fut une ‘croisière-bronzette’, certes, mais ce fut aussi une semaine de voile magnifique, vent soutenu et soleil, et in fine 275 milles au compteur, soit en moyenne 7 heures de voile par jour !
Plage de Sainte Anne
La spectaculaire Pointe des Châteaux
Dernière photo d'équipage; au fond, la Désirade
Vue de la pointe de Est de Grande Terre
Dernier déjeuner antillais, invités par Aurélie

Notre dernier jour à la Guadeloupe est occupé à une magnifique balade sur Grande Terre, jusqu’à la Pointe des Châteaux, avant de reprendre l’avion le soir vers Paris…. mais ce retour se présente mal, perturbé par l’attentat d’Orly et une nuit de désordre s’annonce à l’aéroport de Pointe à Pitre … Nous ne partirons qu’au petit matin du dimanche 19 après un dernier ‘’punch+accras’’ et une courte nuit sur Alfred… cela ne fait rien, nous sommes gonflés à bloc après ce séjour au soleil et nous vivrons ce qui aurait pu nous sembler une galère comme une nouvelle aventure !

Marie et Guillaume
 

Aurélie et sa marraine

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